Horrible prophétie de Victoria Martin

Tout devait être réuni pour que cette petite nouvelle de 38 pages me fasse passer un bon moment. : un village doit accueillir la foire d’automne. Seulement voilà : tout se complique lorsqu’un bateau fantôme arrive au port. C’est alors la réalisation d’une horrible prophétie qui va entraîner la population dans le chaos. Lénora, jeune magicienne diplômée de l’Académie de Magie, est témoin d’un drame qui la marquera à jamais…

Qu’il est compliqué de donner un avis négatif lorsque les retours son élogieux !

Je me suis demandée si j’avais lu le même livre que tout le monde ! J’ai terminé ma lecture samedi dernier et pourtant j’étais incapable de me poser pour faire un retour… Non pas parce que je n’ai pas aimé, après tout les goûts et les couleurs cela ne se discute pas, mais surtout parce que je ne trouvais, et je suis désolée de le dire, rien de positif…

Je m’excuse par avance pour l’auteur, qui m’a gentiment proposé son livre en lecture, mais je donne mon avis en conscience… Et je tente toujours de relever les points positifs lorsqu’il y en a….

J’ai d’ailleurs tellement tergiversé, que j’ai demandé à une amie de lire Horrible prophétie, pour en parler avec elle et surtout qu’elle me donne son avis. Mon amie a été jurée pour les éditions point meilleur polar en 2014, elle a donc l’habitude faire des relectures et de donner son avis… Malheureusement son retour a été négatif également … Ouf je me sentais moins seule face à mon désespoir de chronique négative, ou devrais-je dire objective oui je dirais objective !

Je suis désolée de ne pas avoir vu de retour négatif, ne serait-ce que sur l’écriture. Je ne parlerais pas d’histoire …

La nouvelle est parsemée de nombreuses fautes d’orthographe, d’accord, de syntaxe. La ponctuation est à revoir, car des virgules sont parsemées ici et là sans aucune cohérence.

L’auteur utilise des mots, en utilisant, sans doute, le dictionnaire des synonymes, pour varier le langage. Malheureusement chaque mot possède une nuance : « agglomération », « cité », « localité » et « bourg » ne possèdent pas un sens identique.

La construction des phrases reste maladroite : « c’était cette saleté des meurtres commis qui le montrait tel qu’il était ».

Le récit est une succession d’actions, en effet beaucoup de choses se déroulent dans cet ouvrage. L’auteur a semblé mettre en relief cet aspect par une écriture brève, composée de phrases très courtes. En outre, le leitmotiv « cette horrible prophétie » semble révéler l’intention de l’auteur de rythmer son récit. Mais ça ne fonctionne pas : cela ne fait qu’alourdir et souligner la maladresse de l’écriture.

L’absence de marqueurs temporels et géographiques aurait pu et dû, conférer une atmosphère mystérieuse et folklorique à l’histoire. Or, des termes, tels que « beugler » ou « débouler« , ne font que souligner le décalage avec l’ambiance que l’auteur a souhaité instaurer.

Concernant le rythme, seuls 4 courts dialogues sont recensés. Très peu pour une nouvelle de mise en bouche et dite d’action. Le style est purement descriptif, transformant le texte en une interminable logorrhée, bien qu’elle ne fasse que 38 pages. Le ton ampoulé et prétentieux n’apparaît que davantage maladroit, en particulier avec les termes et formulations familières qui jonchent la lecture.

Malgré le ton très descriptif, peu ou pas de descriptions guident le lecteur. Le directeur est qualifié immédiatement de « sadique » et les souverains du « bourg » ou « agglomération » sont estampillés de « tyrans« .

L’auteur est partie du postulat que le lecteur adhère à son univers.

Or, une histoire, à l’atmosphère aussi particulière que celle-ci, doit prendre le lecteur par la main et l’emmener voyager. Ici, l’auteur impose son imaginaire, laissant peu ou pas de place à celui du lecteur. Sa vision est imposée, le lecteur n’a aucune marge d’appropriation et d’interprétation.

En bref, je remercie l’auteur de m’avoir fait confiance et j’aurai souhaité pour elle et pour « Horrible prophétie » beaucoup plus d’honnêteté de la part de lecteurs…

♦ Editeur : Edilivre ♦ Parution : 10/06/2015 ♦ Pages : 38 ♦ Prix : 9€   ♦ Genre fantasy



Catégories :Fantastique/Science-fiction/Uchronie/Dystopie...

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8 réponses

  1. C’est toujours délicat de donner un avis négatif sur un livre surtout quand il est encensé, mais je trouve intéressant les points que tu soulignes. Ils donnent pas mal de pistes d’amélioration à l’auteure…
    Quant à l’avis des autres lecteurs, j’ai l’impression qu’on a tendance à très (trop) bien noté les auteurs autoédités, peut-être pour les soutenir et souligner le travail accompli sans l’aide d’une maison d’édition. Mais je ne pense pas que ce soit leurs rendre service…

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  2. Bravo pour ta chronique! Tu t’es donnée du mal et le résultat est excellent! Mais tu ne m’en voudras pas de ne pas ajouter cet auteur à ma liste! 😉

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  3. 38 pages, 9€ ?
    Connais ni le livre ni l’auteur.

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  4. wow ! ça c’est une chronique  » pointue » En bonne « affairée », je suis allée voir les critiques sur Babelio. 😀 Merci pour votre honnêteté. Ca fait du bien de lire des blogs de votre genre

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