Ce livre a été sélectionné pour le Prix des Auteurs Inconnus, que je vous invite à découvrir Ici ou ici ou encore là 🙂
Avec son premier roman, l’auteur, Carl Pineau, fait le pari de nous embraquer dans les années 80, ce qui est très intéressant et je dois dire que de ce côté-là on est servi…. L’ambiance est vraiment palpable et tellement bien retranscrite qu’on s’y croirait.
Une histoire somme toute banale, un caïd des nuits nantaises qui se fait assassiner, cela aurait pu être une histoire simple, sans fioriture qui aurait fait passer un bon moment, sans laisser de souvenir impérissable. Mais l’auteur a un vrai talent et la construction narrative est excellente avec ces flash-back, permettant peu à peu au lecteur de comprendre pourquoi le personnage principal, Luc, est retrouvé mort ce 22 décembre 1989, deux balles dans la peau, partiellement calciné…
L’auteur a réussi le tour de force de m’entraîner dans cette ambiance sombre du monde de la nuit, avec cette liberté qui prédominait au début des années 80, avec sexe à gogo, sans protection… C’est glauque, c’est cru, c’est noir et tellement bien construit que l’on visualise la drogue, les dealers, les boites de nuit avec ces videurs, bâtis comme des armoires… King Kong, un personnage secondaire archétype des nuits chaudes…
Bertrand, coiffeur et seul véritable ami de Luc., qu’on aime et déteste à la fois, queutard sans vergogne, confronté à la perte de son meilleur ami… Petite frappe des milieux nantais, dealer d’herbe à ses heures, mais avec de l’honneur, car ne veut pas toucher à la drogue dure… Qui fera connaître les endroits les plus mal famés de Nantes à Luca… Il va l’initier au monde de la nuit, comme un grand frère qui guide…
Françoise, psy de Luc depuis son enfance, qui a développé des liens qui peuvent sembler particuliers, mais que l’on arrive à comprendre au fil de la lecture.
La trame est différente de ce que j’ai pu lire jusqu’à aujourd’hui, puisque ce n’est pas réellement un déroulé d’enquête policière que nous suivons, mais la voix de ses amis qui nous font remonter le fil des événements.
Carl Pineau, propose une intrigue très bien bien ficelée qui peut sembler débuter lentement, mais qui peu à peu entraîne le lecteur vers des révélations qui donnent envie de poursuivre la lecture pour comprendre et surtout apprendre à connaitre ces personnages très bien construits, très différents les uns des autres, certains détestables, d’autres attachants… Un langage très crue,parfois vulgaire, qui peut choquer… Mais auquel on se fait très bien puisqu’il cadre parfaitement aux personnages et à l’atmosphère des années 80.
J’ai particulièrement apprécié l’alternance des points de vue et celle alternance entre passé et présent… Même si parfois, il fallait que je m’accroche pour savoir qui parlait … Les indications de temps restent assez floues, certainement voulues par l’auteur pour dérouter son lecteur et l’obliger à se concentrer sur l’intrigue et la construction narrative.
L’auteur parsème son histoire des événements majeurs des années 80, l’élection de Mitterrand… La chute du mur de Berlin… La découverte du Sida et surtout l’impact que cela va avoir sur les relations sexuelles, la prise de conscience du danger des MST… Mais surtout la transcription de la vie des jeunes de cité et la seule échappatoire qu’ils trouvent en dealant, la place qu’ils ont du mal à se faire sans ces années « touches pas à mon pote » et le racisme auquel ils sont confrontés… En fin de compte, même si les choses ont quelque peu changé… Malgré les années d’écart… Peu des choses ont changé… Dans l’esprit de certaines personnes…
La couverture, faite «maison» présente bien l’ambiance froide et sombre des nuits nantaises dans laquelle le lecteur va plonger.
Pour un premier roman, l’auteur propose un excellent livre, auquel je n’ai trouvé aucun défaut, une plume très bien travaillée et un talent d’écrivain pour le plus grand plaisir des lecteurs amoureux des bons polars.
4° de couverture
Nantes, 22 décembre 1989. Le cadavre de Luc Kazian, dit l’Arménien, est retrouvé à demi calciné. Qui a commis cet assassinat ? Et qui était vraiment l’Arménien ? Un trafiquant de cocaïne, comme le pense l’inspecteur Brandt, un pote parfait pour écumer les bars et draguer les filles, comme le voit Bertrand son premier et peut-être unique ami, ou bien encore un orphelin perturbé, comme le décrit la psychiatre qui le suivait depuis 20 ans ?
Parution : 6 décembre 2017 – Auto-édité – Prix Numérique : 2.49€ – Prix Papier : 16,90€ – 311 Pages – Genre : Thriller – Polar
Né en 1966 à Nantes, Carl Pineau commence très tôt à fréquenter la vie nocturne de la ville. Il est encore très jeune lorsqu’une discothèque l’embauche pour animer les soirées. Les lieux cultes nantais deviennent pour lui un univers familier. À 21 ans, il quitte le monde de la nuit et reprend des études. Nantes est sa ville de cœur. Pourtant, en 2009, avec sa femme et ses deux enfants, il décide d’aller voir le monde pour réaliser son rêve d’enfant: écrire. La famille se fixe d’abord au Québec, où Carl suit les cours de création littéraire de l’université de Laval et entame L’Arménien, et marque le début de la collection Nuits Nantaises. Depuis 2015, la tribu habite en Thaïlande, où Carl continue d’écrire. Malecón, thriller politico-financier situé entre Paris et Cuba, sortira en 2018. Deux autres polars de la série Nuits Nantaises sont également en rédaction.
Plus d’information sur le blog de l’auteur sur la page Facebook de Carl Pineau et sur son twitter.
Challenge polar 2017-2018 ABC 2017 _ Policier / ThrillerChallenge ABC 2017 auto-édition
Catégories :Prix des auteurs inconnus, Thrillers/Polars
je suis d’accord, un bon polar à la nantaise !
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Oui excellent 🙂
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Merci beaucoup pour ce super article; j’ai noté ce roman dans ma Pal 🙂
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Rhoo mais c’est adorable, Merci à toi ❤ J'espère qu'il va te plaire et j'ai hâte de lire ton avis 😉
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Super, j’ai adoré
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Coo 🙂 ça donne un coup de peps ce genre là 😉
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Oui, on oublie souvent les auteurs inconnus… qui gagnent sans doute à être connu, mais j’ai déjà pas le temps de lire les archi-connus !! 😆
Bravo à toi pour la pub 😉
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C’est vrai que ce n’est pas évident de trouver des livres de qualité dans l’auto-edition.. Mais j’adore ça et je dois dire que pour celui-ci c’est un bon bouquin 🙂 C’est vrai que participer au prix est un plaisir et une pub pour le blog 😉
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Trop à lire dans les éditions normales, alors si j’ajoute ça en plus !!
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Là Tu serais foutue 😂
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Voui !
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😂😂😂
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Bizarrement je n’y avais même pas pensé! Tout ce que J’ai vu c’est le coup de pouce et la pub pour les auteurs 🙂
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Mais tu as tout à fait raison ! Un petit coup de lumière leur fera du bien aussi 😉
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😉
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Même si la construction particulière du récit m’intrigue et que ton avis est plutôt positif, je ne suis pas attirée par ce livre. Le côté vulgaire, le thème de la drogue, les années … ça ne me donne pas envie 😡
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Oui je comprends, ce livre parlera plus à une personne qui a connu les années 80 …. Ou que la vulgarité ne rebute pas 😉
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