Les printemps de Nathalie Bianco

C’est à travers les réseaux sociaux que j’ai eu le plaisir de découvrir Nathalie Bianco, dont les publications, tranches de vie ou coup de gueule, me plaisent. J’aime cette franchise qui émane de sa personnalité. 

À travers ces différents échanges, j’ai eu le plaisir de m’intéresser à son livre « les printemps », dont la parution post premier confinement me faisait un peu peur. 

Je ne suis pas friande des différentes chroniques du confinement que j’ai pu voir publiées par plusieurs auteurs… Je ne parle même pas de celle de Laïla Slimani…

J’y allais donc avec quelques réserves, tout en me disant qu’au vu de ce que j’avais constaté, cela pouvait être abordé d’une manière différente. Et je dois dire que cette lecture a été très intéressante et un vrai plaisir. 

L’angle choisi n’est pas une narration simple de cette période que nous avons vécu comme un choc, mais bien une tranche de vie de trois personnages.

Des personnages, que tout oppose en principe, que rien n’aurait dû mettre sur le chemin des unes et des autres. Dont le seul point commun est suite de balcons, qui fera le lien entre elles.

Céline, vit seule avec ses enfants, se sent seule, grosse, mal-aimée. Manava, la bimbo de la téléréalité a une vie superficielle, elle s’invente une vie pour se faire aimer et ne plus se sentir seule. Chacune se trouve sur un balcon opposé. Entre elles se trouve, Esther, vieille dame qui se sent seule depuis que ses enfants ont quitté le nid pour partir vivre à l’autre bout du monde.

Tout les oppose, mais ensemble elles apaisent leurs craintes, leurs doutes, malgré certaines incompréhensions au départ, chacune s’interroge sur sa voisine, et les spéculations vont bon train… Pour finalement, se comprendre à demi-mot… La gestuelle est aussi importante que les dialogues, ils sont l’expression de ce qui ne se dit pas, de ce qui se devine et c’est vraiment bien amené. 

Certaines scènes sont causasses et hilarantes, notamment, lorsque l’incompréhension générationnelle s’invite et c’est ce que l’on souhaite le plus, lorsque le quotidien s’effondre. Les habitudes et l’organisation de chacune, sont scrutées minutieusement, sans jamais y déceler une pointe de voyeurisme. C’est emprunt d’empathie et de bons sentiments et ça fait du bien. 

La complicité qui va finir par unir ces trois femmes est émouvante, chacune à tour de rôle raconte les événements de leurs quotidiens, avec des respirations pour le lecteur, à travers les dialogues via SMS, entre Hugo, le fils ainé de Céline et son père, reflet de l’amour filial, de l’entraide au sein de la famille, et de révélations face à la pandémie.

Une lecture pleine d’optimisme, malgré le fond tragique de l’actualité traitée d’une manière plus légère, pour exorciser les peurs.

Spéciale dédicace au jeune infirmier Asperger, qui met tout son cœur à décrypter les émotions, malgré l’absence de décodeur. 

Un livre à lire pour passer un très bon moment en compagnie de ces personnages et pour apprécier la plume pleine d’humour de l’auteure.

A l’image de ce printemps 2020, trois générations de femmes, trois printemps vont se côtoyer pour leur plus grand plaisir et le nôtre.

En temps normal, il y a très peu de chance pour qu’une malicieuse et hilarante bimbo de téléréalité qui étrenne ses nouveaux implants fessiers en silicone se lie d’amitié avec une sage et raffinée ancienne institutrice de 86 ans.
En temps normal, la probabilité est faible qu’une quadragénaire divorcée en surpoids, mère de famille débordée, négligée et touchante, adepte d’expérimentations culinaires loufoques et de vin blanc frais croise la route d’un jeune infirmier Asperger, poète malgré lui et amoureux perpétuellement éconduit d’une intraitable et cruelle néo-féministe intersectionelle.
Rien ne prédestine non plus le lecteur à apprendre à décrypter le langage ado et la signification de TMTC et AFK, ou à comprendre pourquoi un vrai « thug » doit travailler sa « street cred ».
Pourtant, en ce drôle de printemps 2020, rien n’est vraiment normal, tout est surréaliste et improbable.

Parution : 5 juillet 2020 – Auto édition – Pages : 289 – Genreportraits de femmes, psychologie, feel good.

Originaire de Lyon, mère de 3 enfants et, révélée par les réseaux sociaux, Nathalie Bianco poursuit sa petite musique singulière : Sa plume est à la fois légère et profonde et ses romans, , tour à tour drôles et touchants, échappent aux codes du « feel good » classique, pour explorer avec un humour et une sincérité désarmante les travers de notre époque.



Catégories :Challenge Polars et Thrillers, Contemporain

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11 réponses

  1. Tentée ! Merci pour la chronique, donc. J’ai bien compris que c’est un ouvrage autoédité l. Mais où comment peut-on se le procurer ?

    Bon week-end, à bientôt.

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  2. Je suis assez d’accord avec toi, concernant tous ces écrits qui ont fleuris

    J’aime

  3. … Suite au confinement. Heureuse de découvrir que celui-ci tire son épingle du jeu. Je note.

    Aimé par 1 personne

  4. Bon même si ça a l’air très sympa, je sais que ce n’est pas pour moi. Mais je le note pour les lecteurs de la bibliothèque! Merci pour la découverte.

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