Les avis de Myrlit : Factotum de Charles Bukowski

Factotum (n.m.): Personne dont les fonctions consistent à s’occuper de tout (dans une maison ou auprès de quelqu’un).

« Henry Chinaski« , dit « Hank », est l’alter ego de Bukowski. Il traîne sa carcasse d’une ville à l’autre au gré de ses humeurs. La deuxième guerre mondiale qui secoue l’Europe est une aubaine pour lui; il y a toujours un petit boulot de disponible, juste ce qu’il faut pour louer une chambre et, surtout, s’abreuver d’alcool.

La vie de notre ami se résume à travailler peu, boire beaucoup et fricoter à l’occasion.

En effet, « Chinaski » ne sait pas vivre, il se contente de traîner son ombre. Sa vie est aux antipodes de « l’american dream » dont se vantent les étatsuniens. Sa vie à lui ressemble plus à un mauvais rêve éthylique, à un pavé de chimères dont il s’accommode parfaitement. Il n’est pas un combattant, d’ailleurs il ne demande pas grand chose à la vie, et le roman n’est que le reflet de cette existence où ne se passe rien. S’il y a un début, il n’y a pas de fin.

Donc, si vous abhorrez le trash et la condescendance, lisez Bukowski. Si vous aimez les romans avec une fin bien définie, où tout est carré, c’est à dire tout ce qui ne ressemble pas à la vraie vie, lisez Bukowski, rien de tel pour faire sauter les fausses certitudes.

Pourquoi j’aime Bukowski ? Parce que là où des lecteurs s’offusquent de son nihilisme, moi je vois un réalisme entêtant et jubilatoire. Parce que là où certains ne voient que du noir, moi je perçois de la lumière. Parce que là où d’autres suffoquent sous la lourdeur d’un vocabulaire et d’un style (ou d’un non-style), moi je plane. Oui, j’ai aimé traîner avec « Chinaski« , en apesanteur, à quelques centimètres du sol.

Parution : 20 octobre 2020 – Éditeur : 10×18 – Pages : 216  Genre : autobiographie, marginalité, alcool,  

Hank Chinaski, un marginal solitaire et alcoolique chronique, raconte sa vie d’errance, de La Nouvelle-Orléans à Los Angeles, de New York à Philadelphie, passant d’un petit boulot à l’autre, d’une femme à l’autre, d’une bouteille à l’autre. Et Bukowski, via les pérégrinations de son alter-ego, bâtit sa légende. Cette litanie de boulots minables, de chambres sordides, d’étreintes glauques, de saouleries mornes, de bagarres d’ivrognes, de vexations, de rigolades, sera la matière inépuisable d’une œuvre qui, avec sa vitalité consolante, sa folle énergie, ira jusqu’à brancher Hollywood.



Catégories :Les avis de MYRLIT

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15 réponses

  1. Pas encore lu cet auteur, mais j’ai toujours eu envie de le découvrir tout en ayant un peu peur… et puis, j’ai tellement à lire :/

    Aimé par 2 personnes

Rétroliens

  1. C’est lundi, que lisez-vous ? #7 – Ju lit les mots

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