
Moi qui ne lis jamais de poésie, j’ai tenté la lecture de Une épiphanie, parce que j’ai été contactée par son auteur, Alexis Bardini et que j’ai eu l’occasion d’échanger avec lui.⠀⠀
Mais cette lecture a représenté pour moi un sacré défi… relevé à tâtons jusqu’à ce que je m’arrête sur cette phrase : « Le langage est une éponge qu’on presse en pleurant ».⠀⠀
⠀⠀
Si je cherchais le sens de cette phrase, je ne le trouverais pas, je crois. Mais ce qui me surprend, c’est que je ne le cherche pas ! Pourtant, lorsqu’on me demande ce qui est important pour moi dans la lecture, comme dans la vie, je réponds toujours en premier « la quête de sens ». Drôle de paradoxe : là, je ne le cherche pas, je n’en ai pas besoin, je laisse juste des images se former et se déformer. Et je comprends quelque chose, quelque chose qui ne se dit pas. Comment ce sortilège est-il possible ?⠀⠀
⠀⠀
Peut-être parce que c’est ça, la poésie ? Un inconscient, celui de l’auteur, qui parle à un autre inconscient, celui du lecteur, en utilisant les mêmes mots que pour la communication consciente, mais sans chercher à les contrôler.⠀⠀
⠀⠀
Alors si c’est cela, mon inconscient a entendu ces mots, c’est certain.⠀⠀
⠀⠀
« La nuit mon cœur comme une vague⠀⠀
A battu le bord de mes lèvres⠀⠀
Déposant sur la grève⠀⠀
Le sable de ta voix⠀⠀
Ta voix au goût de sel⠀⠀
Qui est une peau sur ma peau »⠀⠀
⠀⠀
Est-ce que je relirai de la poésie ? Sans doute peu. J’ai aimé être surprise, mais on ne peut pas provoquer consciemment un effet de surprise : le rechercher, ce serait le tuer avant de l’avoir trouvé. Par contre, mon expérience de la recherche de sens s’est enrichie d’une manière infiniment mystérieuse et troublante !
Parution : 4 mars 2021 – Editions Gallimard – Pages : 104 – Genre : poésie
Une épiphanie évoque le chemin des corps amoureux, avec leurs joies et les souvenirs, les flottements, la voix qui naît d’eux et devient une langue… Jusqu’à la troisième et dernière partie du recueil où s’impose la douleur de l’absence de l’aimée. Mais, même dans l’ambiance crispée par le regret, la lecture de ces poèmes reste une expérience lumineuse grâce à la délicatesse de la voix du poète, toujours discrète, émue et émouvante. Car à l’espace intime vient faire écho un univers riche d’évocations du réel préservant l’équilibre entre l’abstrait et le concret. L’ensemble, en vers libres, est homogène et harmonieux, sa construction cohérente.
Catégories :Les avis de Marceline Bodier
Un peu de poésie, de temps en temps, j’apprécie aussi 😉
J’aimeAimé par 1 personne
Ça fait deux décennies que ça ne m’ai pas arrivé 😝😉
J’aimeAimé par 1 personne
Oufti, un bail alors !
J’aimeAimé par 1 personne
Et comment !
J’aimeAimé par 1 personne
mdr
J’aimeAimé par 1 personne
:-p
J’aimeAimé par 1 personne
Merci… et je crois que j’apprécie encore plus quand ça me prend par surprise !
J’aimeAimé par 2 personnes
Elle est belle ta chronique Julie. Il y a un mystère dans la façon dont le lecteur est sensible ou pas à tels ou tels auteurs, poète.
J’aimeAimé par 1 personne
Merci Frédéric ! C’est l’avis de Marceline, mais j’ai oublié d’utiliser son profil 🤦♀️ Mais j’avoue qu’elle m’a donné envie de lire ce bouquin 😉
J’aimeJ’aime
Ah d’accord !😉 Merci à Marceline alors, une bien jolie chronique. Passe une belle journée Julie 😊
J’aimeAimé par 1 personne
Merci pour elle 😉
J’aimeAimé par 1 personne
Merci ! Oui il y a un mystère, et ce mystère participe à la beauté. Je n’essaye pas d’en lever entièrement le voile…
J’aimeAimé par 2 personnes
Très belle chronique, et très inspirante !
J’aimeAimé par 1 personne
Merci pour Marceline qui nous donne de belles idées lectures 🙂
J’aimeJ’aime
Merci Caroline… c’est le texte d’Alexis Bardini qui m’a inspirée !
J’aimeAimé par 1 personne