La grâce et les ténèbres de Ann Scott

Une lecture qui a un goût bien trop actuel, avec laquelle on plonge peu à peu dans un univers qui semble lisse au départ mais, qui se révèle et pointe toute l’horreur à laquelle nous sommes confrontés…

A travers un regard aiguisé, sous le prisme d’une plume et de la photographie…

Même si j’ai eu du mal au départ à trouver mon chemin aux côtés des personnages, j’ai peu à peu décelé les choix des uns et des autres, pour me laisser finalement porter par l’horreur du sujet.

La plume est empreinte d’une certaine langueur, d’une certaine tristesse, comme un pendant au sujet évoqué qui est d’une gravité palpable. Mais, loin d’être ennuyeuse, cette plume est au service de l’intrigue, comme si l’auteure voulait s’effacer pour laisser la place à son intrigue.

Une pudeur rare qui laisse la parole à ceux qui luttent et mettent en lumière ce qui se cache. Doit-on tout laisser dire, doit-on tout surveiller pour lutter contre ce qui gangrène notre société ? Parfois au péril de vies humaines ?

Une lecture qui touche, qui fait réfléchir…

Musicien, Chris vit la nuit dans un appartement trop grand et presque vide où il tente de composer son premier album.
Inspiré par l’engagement de sa mère, climatologue, et de ses sœurs, l’une photographe de guerre, l’autre grand reporter, il cherche aussi à donner un sens à sa vie. Jusqu’au jour où il découvre un groupe d’anonymes qui lutte contre la propagande jihadiste sur les réseaux sociaux. Fasciné par leur courage, Chris se lance dans cette cybersurveillance d’un genre particulier. Peu à peu, il voit son quotidien submergé par cette bataille qui l’éloigne de sa musique et de lui-même.
Mais comment arrêter sans se sentir lâche ? Et comment retrouver la grâce sans laisser gagner les ténèbres ?

Parution : 19 août 2020 – Éditeur : Calmann-Lévy – Pages : 318 – Genre : thriller, terrorisme, journalisme, roman noir

Née d’une mère russe photographe et d’un père français homme d’affaires et collectionneur d’art contemporain, Ann Scott a grandi à Paris. A l’âge de seize ans, elle part s’installer à Londres. Elle y est d’abord musicienne (batteuse dans des groupes punk), avant de devenir mannequin : défilés pour Vivienne Westwood, John Galliano, Yohji Yamamoto, Comme des Garçons, Jean-Paul Gaultier, campagnes de publicité pour L’Oréal ou encore le coiffeur anglais Vidal Sassoon, couvertures et rédactionnels pour divers magazines anglais, italiens et français.

Ann Scott restera mannequin seulement trois ans mais travaillera avec les plus grands photographes, de Nick Knight à Ellen von Unwerth et Paolo Roversi. Elle a la particularité d’avoir été une des premières dans les années 1980 à devenir mannequin alors qu’elle avait plusieurs tatouages.

À vingt ans elle découvre la littérature à travers des auteurs américains tels que William S. Burroughs, Hubert Selby Jr., John Fante, Jack Kerouac et Truman Capote, puis une rencontre avec l’éditeur et écrivain Michel Luneau la convainc de se lancer dans l’écriture. Elle publie alors quelques nouvelles dans des revues mais ses deux premiers romans ne voient pas encore le jour.

En 1996, une rencontre avec Florent Massot, alors éditeur du Baise-moi de Virginie Despentes, permet à « Asphyxie », son troisième roman, d’être publié. Une autre rencontre, trois ans plus tard, avec Raphael Sorin, ancien disciple de Françoise Verny et éditeur du « Journal d’un jeune homme chic » d’Alain Pacadis ou encore de « L’Aventure punk » de Patrick Eudeline, lui fait quitter les éditions Florent-Massot pour aller publier son second roman « Superstars » (2000) chez Flammarion.

Durant sa période londonienne, elle a été la compagne de plusieurs musiciens anglais. On lui connaît également des liaisons avec des actrices et des mannequins, et entre autres la deejay française Sextoy, pour laquelle « Superstars » a été écrit et à laquelle est aussi consacré un portrait dans « Poussières d’anges » (2002).

Elle a cohabité pendant un temps avec l’écrivain Virginie Despentes. Elle était proche du peintre Keith Haring et a rencontré Andy Warhol. Son amie la plus proche est l’écrivain Simonetta Greggio.



Catégories :Challenge Polars et Thrillers, Romans noirs

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2 réponses

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  1. Bilan #2 du challenge polar et thriller – ou thriller et polar, je ne sais même plus. | deslivresetsharon
  2. Bilan du Challenge polar et thriller 2020-2021 – Ju lit les mots

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