
Jusqu’ici je n’avais lu aucun livre de Annie Ernaux et je n’était pas spécialement attirée.
Pourtant, lorsque mes collègues ont fait tourner « Le jeune homme » je me suis dis pourquoi pas. Je ne risquais pas grand chose avec 48 pages, et c’était l’occasion de découvrir l’auteure et sa plume.
Et puis, leur étonnement face au prix Nobel de littérature reçu par l’auteure m’a convaincu de m’y risquer.
48 pages c’est court, me direz-vous et je suis d’accord, mais cela donne au moins une idée.
Clairement, la plume est simple et sans fioritures, je m’attendais à ce qu’elle soit moins accessible. Cette tranche de vie aurait même pu paraître ennuyeuse, avec cette idylle entre ce jeune homme de trente ans de moins qu’elle
Pourtant, si on creuse le propos, on découvre des thématiques très intéressantes !
Le temps qui passe, les regrets, la peur, certains thèmes de société qu’elle évoque comme un constat sur l’évolution de celle-ci mais aussi comme un pansement sur ses propres blessures.

Elle nous parle d’un temps que les jeunes de moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, je dois dire que la chanson d’Aznavour « La Bohême » se prête parfaitement à cette lecture (même si je ne l’ai pas connue moi-même) notamment lorsqu’elle évoque cet avortement clandestin dont le souvenir semble encore vivace.
L’auteure pousse la réflexion plus loin en évoquant sa relation avec ce « Jeune homme » et beaucoup ont dû être choqués. Pourtant, lorsque l’inverse existe, un homme et une jeune femme cela surprend, tout au plus !
Son rapport à ses origines et la manière dont elle prend ses distances tout en retrouvant chez ce jeune homme tout ce qu’elle a rejeté…
Pourquoi les femmes ne pourraient-elles pas avoir les mêmes désirs de se lover dans des bras plus jeunes, plus vigoureux ? Parce que la femme est l’image de la mère avant tout. C’est ce parallèle intéressant entre son avortement et cette image de la femme que j’ai particulièrement appréciée.
Si ce livre avait été écrit par un homme avec pour titre » La jeune femme » il n’aurait certainement pas la même saveur et je dois dire qu’il aurait certainement été taxé de pleins d’étiquettes…
A lire !
Parution : 5 mai 2022 – Éditeur : Gallimard – Pages : 48 – Genre : tranche de vie, témoignage
En quelques pages, à la première personne, Annie Ernaux raconte une relation vécue avec un homme de trente ans de moins qu’elle. Une expérience qui la fit redevenir, l’espace de plusieurs mois, la « fille scandaleuse » de sa jeunesse. Un voyage dans le temps qui lui permit de franchir une étape décisive dans son écriture. Ce texte est une clé pour lire l’œuvre d’Annie Ernaux – son rapport au temps et à l’écriture.
Catégories :Challenge Vice versa, Contemporain
Je n’ai pas encore lu cette autrice et ce livre serait une bonne introduction, c’est court. J’aime bien l’idée de renverser les codes avec ici une femme plus vieille que son amant, c’est une représentation qui reste encore très rare.
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Oui bien trop rare car cela reste tabou…
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Ce que je trouve ridicule comme tabou mais bon…
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Désolée, ton message était dans les SPAMS. Ce n’est pas moi qui te dirais le contraire, mais c’est malheureusement une réalité encore bien trop présente…
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Je n’ai encore jamais lu cette auteure. J’hésite. 🙂✨
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Avec 48 pages, tu ne prends pas trop de risques 😉
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C’est tentant, moi qui hésitait entre plusieurs de ses livres. Merci
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Avec plaisir 🙂
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Punaise, j’avais envie de le lire, mais je manque de temps (ou je veux trop lire) et il n’est pas encore passé par la case « lecture »… il faudra pas que je l’oublie 🙂
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Surtout qu’il est très court 😄 Il devrait te prendre à peine 20 minutes 😉
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Oui, j’ai vu, 48 pages…
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C’est court, mais on a ce qui la touche 😉
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Ok, je ne vais pas tarder !
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Hâte de lire ton avis 😉
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Merci !
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