Ce petit Lebanski a tout d’un grand !
Non mais on peut être petit, mesurer 1,47m et être un bonhomme plein de rage, de secrets et de principes. Les emmerdes, il va les cueillir, histoire de ne pas se laisser marcher sur ses petites cannes… La rage il a certainement plus, quand le regard des autres glisse plus bas pour le voir et que le dédain se peint sur les lèvres. Non mais tu imagines le tableau !
Je ne vais pas tourner autour du pot ! J’ai passé un très bon moment avec ce personnage haut en couleur et au verbiage affûté, digne des tripots parisiens. Cette gouaille argotique qui manque parfois dans certains bouquins qui se prennent trop au sérieux. L’argot n’est pas facile à manier et encore moins à comprendre et puis on pense qu’il est passé de mode, pourtant ici, l’auteur lui redonne ses lettres de noblesses.
J’ai été déstabilisée au départ, eh bien oui Stéphane Chamak bouleverse un peu tes données et mine de rien, tu sors de ta zone de confort et c’est plutôt jouissif !
Ceux qui crieront au scandale, sont prévenus, ce n’est pas de la grande littérature, mais l’auteur n’en a pas la prétention. Il prête sa plume pour vous faire passer un moment agréable. Et il réussit le bougre ! Je me suis retrouvée dans l’ascenseur au boulot et j’étais tellement plongée dans ma lecture que j’ai éclaté de rire ! Impossible de m’arrêter ! Mais punaise les personnages, sont des potes à toi, Stéphane ? Na, mais sérieux, c’est trop vrai pour que ce soit une invention…
Voilà l’effet Chamak ! C’est comme un boomerang qui te revient en pleine face, tu passes par toutes les étapes. Au début, tu te dis : « na, mais il a écrit avec ses pieds ? » Pour au final te dire : « Waouh ! Je me suis régalée, j’ai ri et j’en redemande ! » Bon franchement, je ne lirais pas tout le temps ce type de plume familière, mais je veux bien continuer à lire du Chamak ! Parce qu’il le fait bien.
La psychologie des personnages est soignée, avec des descriptions loufoques, farfelues, mais tellement réelles que je me suis prise d’affection pour la team Lebanski. Une team un peu barge, mais qui colle à certaines personnes que l’on peut rencontrer.
C’est ce qui fait la particularité de ce bouquin. Cette réalité, dans les descriptions, dans les mots que l’auteur utilise.
Pour peu que l’on connaisse Paris, on a le sentiment de se balader dans ses rues. Ces rues que je connais et cela rend l’intrigue encore plus crédible.
On a la sensation que l’auteur ne s’est pas donné beaucoup de mal en couchant ces mots, pourtant il est beaucoup plus difficile de donner vie à des personnages atypiques avec un humour drolatique, le tout avec une fluidité incroyable.
Lorsque Lebanski raconte son aventure, tout coule de source et c’est comme s’il se trouvait face à nous. Comme un pote qui te raconte l’histoire incroyable qu’il a vécue !
Lebanski est un drôle de bougre, un tendre qui se soigne, mais il est dans une sacrée merde, pourtant, il sait rebondir… Dans tous les sens du terme… Qui s’y frotte, s’y pique…
Ici, tout est dans le phrasé que l’auteur utilise. C’est finement drôle et on ne peut pas rester indifférent. Un humour noir, qui colle à la peau et quand on aime ça, c’est du pur bonheur. La seule qui m’a vraiment déstabilisée est l’absence de négation, mais la gouaille de Lebanski a réussi à ne plus la rendre indispensable.
« Jacky alias Godwin prétendait à qui voulait l’entendre qu’à chaque cigarette qu’on grillait, Dieu nous enlevait sept minutes de notre vie et les rajoutait à Michel Drucker. »
Il y a aussi, cette tendresse sous-jacente. Cette tendresse dont Lebanski est en manque. Il la cherche… Le bouquin est parsemé de passages en italique, qui apportent un éclairage sur cet homme et son histoire. Une histoire d’une grande sensibilité.
Des tiroirs qu’on ouvre et dont on découvre le contenu. Deux histoires qui se télescopent et qui en fin de compte vont faire grandir ce petit Lebanski. Et ça le rend encore plus réel.
Je remercie beaucoup l’auteur pour cette plume ciselée et tellement drôle, pour sa confiance et surtout pour sa participation au livre voyageur, dont je vous parlerais bientôt, organisé sur mon profil Facebook.
Une dernière mise en bouche, histoire de vous donner envie :
« Ceux qui prétendent que l’âge, c’est que dans la tête, je les emmerde. Ton âge, tu le sens direct au réveil. Le jour où un matin, tu te lèves avant ta bite, tu peux commencer à t’inquiéter. »
Parution : 29 avril 2018 – Prix Numérique : 3,99€ – Genre : Thriller – polar – humour noir
À 19 ans, Stéphane se lance dans le monde professionnel armé d’un baccalauréat de comptabilité, et travaille pour une société de contrôle de marchandises destinées à l’exportation en Afrique et en Amérique latine. Cette expérience dure sept ans et lui permet de nombreux déplacements à l’étranger (Bénin, Togo, Comores, Pays-bas…).
De retour en France en 1998, après deux ans d’expatriation à Djibouti, il décroche un poste de manager dans une grande société informatique, et supervise divers projets au niveau européens. Il est aujourd’hui responsable de projets sénior dans une société de service en ingénierie informatique, où il pilote le déploiement des 80 000 machines et systèmes d’exploitation. Amoureux du livre, un objet qu’il trouve magnifique. Il écrit des nouvelles dans des genres très différents (comédie, thriller, conte, fantastique, drame…). Il est également passionné par le cinéma. Son travail d’écriture est avant tout motivé par son envie de raconter des histoires, de prendre et de donner du plaisir.
Quatre recueils de nouvelles à son actif :
— Un pied devant l’autre — 2005 — Ixcea
— Les escapades casanières — 2007 — La compagnie littéraire
— L’ombre au tableau — 2009 — La compagnie littéraire
— Les hommages collatéraux — 2011 — Widj’éditions
Il tient par ailleurs son propre blog
Catégories :Thrillers/Polars
A reblogué ceci sur Le Bien-Etre au bout des Doigts.
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Merci 🙂
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https://polldaddy.com/js/rating/rating.jsManier le langage populaire ce n’est pas forcément plus facile malgré les apparences et tu as bien raison de le souligner. Bon après, personnellement, ce n’est un style dont je raffole et je risque de passer mon chemin. Mais chapeau pour le courage de proposer quelque chose de différent.
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Lire une plume comme ça quand c’est bien fait, j’aime beaucoup. Et puis me balader dans Paris c’est une touche que j’aime bien. Mais je ne pourrais pas lire tout le temps comme ça !
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