Distorsion de JR Kobencröft

J’aime la littérature horrifique, mais je dois dire que j’ai de plus en plus de mal à trouver des textes qui m’interpellent. C’est en me baladant sur Instagram, que je suis tombée sur ce bouquin. Et puis ce qui m’a vraiment intrigué, c’est le fait que ce soit de l’autoédition. En un clic, il était dans ma liseuse et je dois dire qu’il n’ pas attendu trop longtemps à sortir de ma PAL vertigineuse. 

En général, je me méfie, je n’ai pas l’automatisme de lire l’extrait, je prends le livre et je vois après. Parfois, il y a de mauvaises surprises, donc je m’attends à tout en auto édition, mais encore plus que c’est ce genre littéraire. Pourtant, j’ai été agréablement surprise…

J’ai lu les 40 premières pages, alors que j’étais déjà en train de lire deux autres livres, je l’ai mis de côté, pour ne bâcler aucune de mes lectures. Je voulais lui donner une chance en me consacrant à lui, sans rien laisser me parasiter. Je suis contente de l’avoir fait, car je l’ai lu sur 2 jours, malgré mes journées de boulot à rallonge. 

Classé comme un livre d’horreur, Distorsion ne m’a pas fait peur, certainement parce que c’est un genre que je lis depuis des années et que pour retrouver ces sensations de frousse terrible, il faut que je remonte à mon adolescence. Autant dire que cela fait un bail… Donc, je n’ai pas eu peur, mais j’ai passé un excellent moment de lecture !

J.R. Kobencröft immerge directement le lecteur dans le décor, avec une ambiance sombre, poisseuse, dans une petite ville perdue, où l’ennuie suinte dans chaque description, c’est gris, c’est terne, et la météo est des plus médiocres. La grisaille du ciel se confond avec la vie de ces habitants, de ces ados qui tentent de se sortir de ce quotidien morose, sans espoir, et sans possibilité de voir le soleil briller, ou le bout du tunnel. Cette spirale infernale les entraîne dans le fond du gouffre, dans tous les sens du terme… 

L’horreur, c’est ce quotidien sans espoir, auquel le fantastique va venir se greffer. Et là, on bascule dans un univers où la distorsion prend tout son sens…

La plume de l’auteur est belle, travaillée et c’est une qualité assez rare pour le souligner. C’est écrit sans fioritures, sans être bardé de phrases imagées, comme on en trouve trop souvent. En un mot : c’est fichtrement bien écrit ! Chaque mot trouve sa place et s’imbrique parfaitement à l’intrigue. La construction narrative et l’utilisation de la langue sont diablement bien associées, et rien que pour ça on a envie de plonger un plus dans l’univers que propose l’auteur.

Rien n’est laissé au hasard, la plume est très visuelle et la réalité n’est pas loin. Aucune longueur dans les descriptions que l’auteur arrive à intégrer à son récit, chaque mot, chaque phrase sert l’intrigue sans jamais tomber dans l’extravagance que l’on trouve trop souvent chez beaucoup d’auteurs et cela qu’ils soient édités ou non.

Chaque personnage a un caractère bien décrit avec une psychologie fine, permettant de les associer, sans jamais en faire trop. Chacun apportant sa pierre à l’intrigue, permettant d’arriver à un final digne des grands auteurs de la littérature horrifique. 

L’auteur maîtrise la mise en place d’une ambiance bien glauque, mais maîtrise encore mieux sa plume. Ce qui ne gâche rien, la musique est très présente et elle nous guide à travers les pages jusqu’au final…

1993. Dans les sous-sols de Saline, les dealers distribuent bien autre chose que de la dope. C’est du miracle en barre, qui s’installe en vous et vous métamorphose. Pour Alice et Thomas, grunges à la dérive, c’est tout le quotidien qui s’embrouille, à l’image des figures de ceux qui les entourent. Entraînés malgré eux dans une descente – une traque – au cœur même de leurs angoisses, ils devront faire face à ce mal qui les ronge tous.Lorsque le genre horreur-fantastique rencontre le grunge des années 90, il est inutile de s’attendre à des politesses. Ou à des nuits paisibles.

Parution : 17 juin 2020 – Auto édition – Pages : 458 – Genre : horreur, thriller horrifique, fantastique

JR Kobencröft, née en 1980, aura eu plusieurs vies : étudiant en philosophie, veilleur de nuit, responsable de magasin, joueur de blues dans les bars louches… Il devient aujourd’hui auteur avec son premier roman Distorsion.
Le cinéma de genre et la littérature horrifique des années 80 sont ces principales influences. Il entraîne ses lecteurs dans un univers dissout par l’étrangeté, puis par l’horreur, et nous parle de ce qui se trouve en chacun d’entre nous.
Pour cela, trois outils : du rythme, du sang, des larmes.



Catégories :Challenge de l'imaginaire, Challenge Polars et Thrillers, Challenge un pavé par mois, Horreur/Epouvante

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7 réponses

  1. Pour moi, la distorsion, ça me fait penser à Star Trek 😆

    Je ne suis pas fan d’horreur, mais si tu veux te faire peur, regarde ta feuille d’imposition ! 😛 Quand je vois la différence entre mon salaire brut et mon net, j’ai toujours envie de chialer :p

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