Les polars historiques sont parmi mes lectures de prédilection, et je ne sais pas pourquoi je n’avais jamais lu « Les enquêtes du commissaire aux morts étranges ». Une erreur enfin réparée avec le premier tome de cette série, qui en compte déjà neuf. Autant dire que j’ai du retard à combler.

L’intrigue de cet opus inaugural prend place en 1759 sous le règne de Louis XV. Une jeune femme est retrouvée morte, dévisagée, dans une rue de Paris. Une affaire toute désignée pour le commissaire aux morts étranges, un certain chevalier de Volnay ; c’est un jeune homme taciturne et secret, avec pour seuls amis, une pie, plutôt bavarde et blasphématrice, et un moine mystérieux, dont même le nom n’est pas prononcé.

C’est avec l’aide de ce religieux auréolé d’un épais mystère (qui ressemble à s’y méprendre à un scientifique plutôt qu’à un homme d’église) que Volnay mène l’enquête. Et cette dernière sera mouvementée.

Tout d’abord, il y a Casanova, le vrai, qui, alors qu’il était en bonne compagnie, a découvert le corps de la femme au visage mutilé. Cet italien, manipulateur et assez odieux, a le don d’agacer le commissaire aux morts étranges, qui le trouve par ailleurs très suspect. Entre eux, la tension est palpable, et pour couronner le tout, ils sont attirés par la même femme. En parallèle, ce pauvre chevalier de Volnay doit faire face à d’autres dangers. Des sicaires qui ne rechignent pas à tuer, une société secrète, la royauté qui montre un visage pas très chrétien, ou encore un comte féru d’alchimie. Fichtre ! Me voilà embarquée dans une sacrée aventure, où tous s’intéressent à cette pauvre jeune femme morte, ou plutôt à ce qu’elle détenait : une lettre portant le sceau du roi (au contenu tout aussi mystérieux que le reste).

Au fil des chapitres, le lecteur suit donc les pérégrinations du commissaire aux morts étranges déterminé à résoudre ce meurtre, et apprend à mieux le connaître, lui, ses failles, et son passé, que l’on pourrait qualifier de charger.

Olivier Barde-Cabuçon a une belle imagination. Ce polar historique est touffu, et transporte le lecteur au cœur de l’époque de Louis XV. Ce qui n’est pas sans rappeler une de mes séries préférées, celle de Jean-François Parot et de son personnage, Nicolas Le Floch. Cependant, la façon dont la période historique est traitée ici dans cette première enquête du commissaire aux morts étranges est bien différente ; l’ambiance et les personnages y sont bien plus sombres, et n’ont rien de commun avec ceux des écrits de Parot et son commissaire au Châtelet.

Malgré quelques longueurs au début, vite oubliées, et une résolution du crime un peu chaotique, j’ai vraiment aimé cette lecture. Le côté historique de cette période est dépeint avec précision, le rythme n’est pas survolté, mais la plume de l’auteur est agréable et facile à lire. Ce que j’ai le plus apprécié dans ce roman est le travail sur les personnages : leurs secrets et leur passé qui interrogent, et que l’on découvre au compte-goutte, notamment ceux du moine, personnage que je trouve tout à fait fascinant.

J’ai hâte de découvrir le deuxième tome afin d’en apprendre davantage sur ce commissaire aux morts étranges et sur ce moine énigmatique.

Parution : mars 2013 – Éditeur : Actes Sud – Pages : 448 – Genre :  policier historique, thriller, polar,  littérature française, ésotérisme

1759. Une femme sans visage est retrouvée dans Paris. Volnay, le « commissaire aux morts étranges », se charge de l’enquête. Surveillé de près par Sartine, qui voit d’un mauvais œil ce policier hors normes, Volnay, secondé par un moine étrange et Casanova lui-même, remonte la piste d’un crime qui pourrait impliquer la Pompadour et Louis XV en personne. L’épisode inaugural d’une formidable série policière historique.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2024 au 11 Juillet 2025)

Ju lit les mots

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