Un livre, un extrait… Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Marquez

Quand ils se réveillèrent, le soleil était déjà haut ; ils restèrent stupéfaits, fascinés. Devant eux, au beau milieu des fougères et des palmiers, tout blanc de poussière dans la silencieuse lumière du matin, se dressait un énorme galion espagnol.

Il penchait légèrement sur tribord et de sa mâture intacte pendaient les vestiges crasseux de sa voilure, entre les agrès fleuris d’orchidées.

La coque, recouverte d’une carapace uniforme de rémoras fossiles et de mousse tendre, était solidement encastrée dans le sol rocheux.

L’ensemble paraissait s’inscrire dans un cercle coupé du reste du monde, un espace fait de solitude et d’oubli, protégé des altérations du temps comme des us et coutumes des oiseaux.

A l’intérieur, que les membres de l’expédition explorèrent avec ferveur et recueillement, il n’y avait rien d’autre qu’un épais buisson de fleurs.


Parution : 1 novembre 1968 – Éditeur : Seuil – Pages : 480 – Genre :  réalisme magique, littérature étrangère.

Cent Ans de solitude. Épopée de la fondation, de la grandeur et de la décadence du village de Macondo, et de sa plus illustre famille de pionniers, aux prises avec l’histoire cruelle et dérisoire d’une de ces républiques latino-américaines tellement invraisemblables qu’elles nous paraissent encore en marge de l’Histoire, Cent Ans de solitude est ce théâtre géant où les mythes engendrent les hommes qui à leur tour engendrent les mythes, comme chez Homère, Cervantes ou Rabelais. Chronique universelle d’un microcosme isolé du reste du monde – avec sa fabuleuse genèse, l’histoire de sa dynastie, ses fléaux et ses guerres, ses constructions et ses destructions, son apocalypse – « boucle de temps » refermée dans un livre où l’auteur et le dernier de sa lignée de personnages apparaissent indissolublement complices, à cause de « faits réels auxquels personne ne croit plus mais qui avaient si bien affecté leur vie qu’ils se trouvaient tous deux, à la dérive, sur le ressac d’un monde révolu dont ne subsistait que la nostalgie ».


Ju lit les mots

– Blog littéraire – Critiques littéraires – Co-fondatrice Prix des auteurs inconnus – Contributrice journal 20 minutes – Membre the funky geek club



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13 réponses

  1. LE chef-d’œuvre absolu! À relire , pour ma part.

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  2. Punaise, jamais lu ! Et il est dans ma PAL ! Mais j’avais adoré « Chronique d’une mort annoncée » 😉

    Aimé par 3 personnes

  3. L’écriture est très visuelle 🙂

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