J’ai découvert Julien Freu avec « Ce qui est enfoui« , un roman parmi mes meilleures lectures de 2023. Quand j’ai appris la publication d’un nouvel opus, j’étais enthousiaste à l’idée de retrouver la plume singulière et l’univers de cet auteur, et comme avec « Ce qui est enfoui« , « Hors la brume » a été une très belle lecture.

Pourtant, j’ai mis un temps fou à rédiger cet avis, tant il est difficile de vous parler de ce texte, que j’ai beaucoup apprécié tant par son intrigue bien menée, que pour la plume de l’auteur.

Dans ce roman, deux jeunes amoureux sont assassinés dans leur voiture au bord d’un lac. Ambiance slasher. Ambiance brumeuse. L’enquêteur Ariel Lanecquer, qui n’est plus que l’ombre de lui même, va tenter de résoudre cet horrible crime (et les autres) avec son équipe. Point de départ de ce texte atypique. Bien sombre. Façon polar. Mais pas que. Parce qu’ici rien n’est comme on pourrait le penser. Il ne faut pas se fier à son cerveau, mais plutôt à son intuition.

Julie Freu embarque son lecteur dans un casse-tête, sur des fausses pistes, dans une intrigue ficelée qui questionne, et qui sème des marques dans la brume ; le tout est baigné dans l’ambiance des années 90, bien déteintes. On s’y croirait (surtout pour ceux qui les ont connues).

Puis, il y a les personnages que j’ai beaucoup aimés. Le commissaire Lanecquer, affaibli par des céphalées et hanté par des visions qui pourraient faire avancer l’enquête ; mais, est-ce que quelqu’un en tient compte ? Pas vraiment. La personnalité des deux collaborateurs du commissaire apporte de la profondeur au roman et j’ai suivi leurs pérégrinations tantôt avec bonheur, tantôt avec effroi. La plume de l’auteur s’adapte aux personnages et c’est vraiment bien réalisé.

Mais ce qui m’a le plus touchée ici, c’est l’atmosphère qui se dégage de ce roman. Avec ce sentiment d’errer dans un monde hors du temps, à part. Avec cette brume installée sur cette ville, comme deux personnages à part entière, et où les habitants sont terriblement humains.

Ce roman inclassable, polar teinté de fantastique, mais aussi roman noir social, est une belle découverte. Je me demande pourquoi ce genre de roman n’est pas davantage mis en avant, tout en ayant la réponse. C’est un roman assez exigeant, complexe, avec des personnages travaillés et une intrigue finement menée, regroupant différents genres, et c’est ce qui fait toute sa richesse. Un auteur que je lirai à nouveau (il vient d’achever son troisième roman, qui clôturera cette thématique des années 90).

Parution : mars 2025 – Pages : 336 – Éditeur : Actes Sud – Collection Actes noirs Genre : littérature française, policier, polar

Hérrières, hiver 1994. Un jeune couple d’amoureux est assassiné sur le parking du lac. Un rire glaçant retentit dans la nuit brumeuse.
Chargé de l’enquête, le commissaire Ariel Lanecquer lutte contre ses propres démons : des migraines insoutenables et des visions violentes qui le hantent. L’image d’une camionnette revient sans cesse.
Le tueur insaisissable frappe à nouveau, la rumeur enfle autour de la fermeture prochaine de l’usine et, dans une clairière toute proche, des centaines d’oiseaux sont retrouvés cloués aux arbres, dans une mise en scène macabre. Des lycéens, liés aux victimes, se confrontent alors aux lourds secrets d’Hérrières…
Dans ce polar social obsédant, Julien Freu explore avec tendresse l’effervescence de l’adolescence : ses premiers émois, ses peurs, ses doutes, ses contradictions et le vertige de la vie devant soi.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 juillet 2025 au 11 juillet 2026)

Ju lit les mots

– Blog littéraire – Critiques littéraires – Co-fondatrice Prix des auteurs inconnus – Contributrice journal 20 minutes – Membre the funky geek club

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Tags:polar, polar historique, policier