Les avis de Myrlit : La Vie interdite de Didier Van Cauwelaert

Nous sommes nombreux à nous poser la question sur notre devenir au moment où le dernier chapitre de notre vie se referme.

« La mort n’est rien, Je ne suis pas loin, juste de l’autre côté du chemin.

Henry-Scott Holland en 1910.

Jacques Lormeau, décédé subitement à l’âge de 34 ans, se voit confronter à cette situation. Quand il réalise que son âme n’habite plus son corps, il tente d’entrer en contact avec son entourage, mais pour cela il faut connaître les codes, avoir le savoir-faire adéquat, ce qui n’est pas le cas pour notre « novice ». En attendant, il va se promener dans ce qui était sa vie d’avant, et ce, au gré de ses souvenirs, de la pensée qu’auront pour lui ceux qu’il avait laissés derrière lui, et de leur chagrin.

Sa femme qu’il va découvrir sous un autre angle, son fils à qui il n’a pas su témoigner tout l’amour qu’il lui vouait, sa maîtresse, son père, sa sœur et les copains; autant de personnages défileront devant nous, tous attachants, chacun à sa façon. Tout en gardant un œil sur les vivants, Jacques espère aussi retrouver ceux qui sont partis avant lui. Ses grands-parents dont l’affection lui manque et, surtout, sa mère dont la vie s’était arrêtée au moment où la sienne commençait.

Vous l’aurez deviné, La vie interdite parle d’un sujet grave et, ô combien, angoissant, mais c’était sans compter sur le talent et la belle écriture de Van Cauwelaert qui nous offre un texte beau, lumineux, drôle, tendre et très émouvant. J’ai d’ailleurs appris que Jacques n’a pas coupé les ponts avec ce bas-monde et qu’il est à nouveau joignable dans « La vie absolue ». J’y viendrai Jacques, avec plaisir et beaucoup de tendresse.

Parution : 1er janvier 1999 – Éditeur : Le livre de poche – Pages : 315 – Genre : fantastique, deuil, fiction

« Je suis mort à sept heures du matin. Il est huit heures vingt-huit sur l’écran du radio-réveil, et personne ne s’en est encore rendu compte. »
Ainsi commence l’aventure de Jacques Lormeau, trente-quatre ans, quincaillier à Aix-les-Bains. Comment parviendra-t-il à se faire entendre, à se glisser dans les pensées de la femme qu’il aime, dans les rêves de son fils ? Comment échappera-t-il à ceux qui le retiennent avec leurs mesquineries, leurs rancunes, leurs fantasmes ? Sur quoi débouche la mort ?
Le romancier d’Un aller simple, prix Goncourt 1994, nous entraîne, au fil d’un suspense mêlant l’humour et l’émotion, dans le fascinant voyage qui – peut-être – nous attend tous.



Catégories :Les avis de MyrlitBooks

11 réponses

  1. J’aime bien l’auteur mais je n’ai pas encore lu ce roman qui me tente bien 🙂

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  2. Merci pour cette belle chronique. J’aime beaucoup cet auteur mais j’avoue que ce roman avait échappé à ma vigilance
    Du coup j’ai très envie de m’y plonger 😀

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    • Merci de m’avoir lue. J’ai découvert Van Cauwelaert avec « Un aller simple » qui m’avait laissé indifférente, mais « La vie interdite » m’a donné envie de découvrir un peu plus cet auteur.

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  1. C’est lundi, que lisez-vous ? #9 – Ju lit les mots

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