La série « Tokyo vice » de J. T. Rogers nous plonge au cœur du Japon des Yakuzas

Réalisation : Simon Kinberg, David Weil

Scénario : J. T. Rogers

Acteurs : Ansel Elgort, Ken Watanabe, Rachel Keller, Hideaki Itō, Ella Rumpf, Show Kasamatsu, Tomohisa Yamashita, Rinko Kikuchi

Date de sortie : avril 2022

Nationalité : : États-Unis

Genre : drame, thriller, policier

Durée : saison 1 : 8 épisodes.

Tokyo, fin des années 1990. À 24 ans, le reporter américain Jake Adelstein intègre le service police-justice du plus grand quotidien japonais, le Meicho Shimbun. Pour ses premiers articles, le jeune journaliste enquête sur plusieurs suicides et parvient à établir un lien entre les différentes affaires qu’il couvre ; ses investigations le mènent à suspecter un système organisé de malversation. Alors qu’il collabore avec Hiroto Katagiri, inspecteur de la police locale, Jake est contacté par les yakusas. Il devient leur interlocuteur tout en continuant d’informer la police. Mais cette position ambivalente n’est pas sans danger.

Il aura fallu, pas moins de quatre réalisateurs pour arriver à bout de cette saison de 8 épisodes, dont le tournage avait débuté le 5 mars 2020 et mis à l’arrêt à la suite du covid.

Michael Mann, co-créateur de « Deux flics à Miami : Miami Vice », signe le premier épisode et on sent l’empreinte sombre qu’on lui connaît, qu’on ne retrouve pas tout à fait dans les autres épisodes, en tout cas beaucoup moins. 

Malgré ces quelques défauts, certainement dus aux changements de réalisation, c’est une série à voir.


On pourrait croire que c’est le pendant de Miami Vice, mais pas du tout, puisque c’est une série adaptée du roman de Jake Adelstein, Tokyo Vice, paru en 2016, en France, dans lequel il raconte son histoire et son engagement en 1993 au service « police-justice » du plus grand journal japonais, le Yomiuri Shinbun.

C’est une série tout en vivacité, qui vaut surtout, pour ce qu’elle nous apprend du Japon et de ses codes.

La série ne cache rien du racisme larvé au Japon, notamment lorsque Jake se fait traiter de « Gaijin », terme japonais utilisé pour désigner les étrangers au Japon, par la rédaction en raison de ses origines, ou insulté lorsqu’il refuse de reproduire les communiqués de presse de la police sur des crimes, sans vérifications plus approfondies. D’ailleurs, un des personnages précise « au Japon, il n’y a pas de meurtres…

Cette série souffle un vent de fraîcheur dans le monde de plus en plus aseptisé des séries, puisqu’elle reproduit le livre sans vouloir s’en écarter, en lui restant le plus fidèle possible. L’auteur, toujours journaliste d’investigation, y veille et pour l’occasion, il a endossé la casquette de producteur exécutif de la série, afin d’en garantir l’authenticité. Les gens fument, boivent et rien n’est effacé et sincèrement, ça fait du bien, de retrouver une série qui s’émancipe de cette ligne de conduite. L’ambiance est poisseuse, enfumée où l’alcool coule à flot, c’est le reflet d’une époque, d’une société japonaise, qui oscille entre modernité et tradition.

Au-delà de l’univers mafieux, c’est un véritable plongeon dans le Japon des années 90, tournée sur place, avec la majorité de ses dialogues en japonais, l’immersion est plus vraie que nature, saisissante.

Ansel Elgort, qui a appris pour l’occasion le japonais, s’est installé plusieurs mois dans le pays, afin de s’immerger le plus possible dans sa culture, est brillant, à ses côté, un casting incroyable notamment, Ken Watanabe, star du cinéma nippon.
Cette série possède tous les ingrédients pour plaire, on se laisse facilement prendre au jeu grâce au scénario de qualité, mais surtout à la qualité de jeu des acteurs, d’une rare justesse. L’intrigue quant à elle, est bien amenée, le tout est bien ficelé, malgré un nombre de réalisateurs qui aurait pu faire capoter l’ensemble. C’est un thriller très prenant, passionnant sur un dessous du Japon que l’on découvre avec grand plaisir !

Je déplore juste la manière dont se termine le 8ème épisode, qui nous laisse sur notre faim, et j’attends donc avec impatience la saison 2, pour enfin avoir quelques réponses…



Catégories :Challenge Polars et Thrillers, Sur mon écran

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18 réponses

  1. En tant qu’ancien élève de japonais, j’ai hâte d’ajouter que gaijin PEUT être un terme neutre. Mais en général, ce n’est vraiment pas le cas. Ce qui explique grosso modo pourquoi j’écris en français.

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  2. Le roman me tente depuis des lustres mais je ne savais pas qu’il y avait une série ! Le fait que l’auteur ait été de la partie me donne encore plus de me lancer dans cette immersion nippone loin de l’image d’Épinal qu’on tend à avoir du pays.

    Aimé par 2 personnes

  3. Avatar de ducotedechezcyan

    ça me rappelle un film, mais je n’arrive pas à me rappeler le titre…
    Le point de vue semble intéressant.

    Aimé par 1 personne

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