J’ai souvent touché le fond, sauf qu’à chaque tasse bue, je donne une bonne ruade dans la vase, comme sur un tremplin, pour remonter plus vite qu’une torpille. C’est dans ma nature d’encaisser sans jeter l’éponge.

Yasmina Khadra est un auteur que j’ai beaucoup lu et dont j’apprécie la plume. Cœur-d’amande m’a attiré dès l’annonce de sa parution. Le fait que cela se passe à Paris, Montmartre plus précisément, m’a encore plus donné envie.

Yasmina Khadra se glisse dans la peau d’un personnage atypique, attachant, au grand cœur. Nestor dit Cœur-d’amande est émouvant, d’une profondeur désarmante. Alors que la vie ne lui a pas fait de cadeau, tout pour lui est l’occasion de voir les choses du bon côté, avec une résilience qui force l’admiration.

Au gré des pages nous découvrons ceux qui l’entourent et on se plaît à les découvrir, à se balader au cœur de Montmartre aux côtés des laissés-pour-compte, des ignorés, des parias et de ceux qu’on aimerait ne pas voir. Ils ne sont pas simplement des silhouettes dans un décor pittoresque, ils incarnent la persévérance et l’amour face à l’adversité. L’humanité est palpable à chaque page, et on ne peut s’empêcher de les aimer pour leurs faiblesses autant que pour leur courage. Khadra excelle à nous montrer les caractéristiques de l’âme humaine, ses désirs inavoués, ses regrets, et surtout, sa résilience face au poids du destin.

J’ai retrouvé ce que j’appréciais le plus chez Yasmina Khadra, cette plume poétique, parfois envoûtante qui m’embarque dans son récit au point de m’imaginer en balade dans ce petit village parisien et ses ruelles. Son écriture est comme une caresse qui nous submerge d’émotions profondes.

On ressent, à travers chaque page, la profonde tendresse de Khadra pour ses personnages et cette douceur, on aimerait qu’elle dure un peu plus longtemps et qu’elle éclabousse notre quotidien.

Un conte des temps modernes avec un zeste de naïveté, un soupçon de candeur, qui redonne le sourire et fait briller le soleil dans la grisaille parisienne.

Le fait de l’écouter m’a touché, la narration est excellente.

Cœur-d’amande est un livre qui fait du bien et qui s’apprécie en savourant chaque mot, chaque phrase, chaque image. Yasmina Khadra signe ici une œuvre pleine de tendresse, où la beauté n’est pas là où on l’attend.

Je remercie Lizzie, Mialet-Barrault et Netgalley pour cette écoute.

Parution : 21 août 2024 – Éditeur : Mialet-Barrault, Lizzie – Temps d’écoute : 6 heures et 8 minutes– Lecture : Cédric Dumond – Genre : tranche de vie, introspection, relations familiales, littérature algérienne, résilience, handicape

 » J’ai souvent touché le fond, sauf qu’à chaque tasse bue, je remonte plus vite qu’une torpille. Renié par ma mère pour anormalité physique, je me réinvente au gré de mes joies. J’aime rire, déconner, me faire mousser et rêver de sacres improbables. J’ai appris une chose dans la vie – pour se dépasser, il faut savoir prendre son pied là où l’on traîne l’autre. Même avec des béquilles ou avec des prothèses, je continuerai de marcher dans les pas du temps en randonneur subjugué. Je ne lâche rien.  »

Hymne au courage d’être soi, à l’amour et à la solidarité inoxydable des « gens du quartier », Coeur-d’amande est une formidable bouffée d’air dans un monde en apnée.

Ju lit les mots

– Blog littéraire – Critiques littéraires – Co-fondatrice Prix des auteurs inconnus – Contributrice journal 20 minutes – Membre the funky geek club

Catégories :Audio, Contemporain, Lizzie

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