Les avis de Céline C. : Les esseulées, Victor Lavalle

A l’intérieur, elle déroula une couverture en flanelle qu’elle avait gardée dans son sac de voyage, s’attendant à ce que les lits, dans cette région, manquent d’un tel luxe. Or le luxe dont manquait cette chambre était le lit

Très intriguée par le résumé, j’avais vraiment hâte de lire ce roman, d’un auteur américain dont je n’avais jamais entendu parler.

L’histoire se déroule en 1915 aux États-Unis. Adelaïde Henry quitte sa ferme en Californie, avec précipitation. Elle emporte avec elle, une malle, cadenassée ; un objet qui la préoccupe énormément, et qui semble être au centre de sa vie. À trente ans, elle abandonne ce qu’elle a toujours connu, pour une nouvelle vie, dans le Montana. Grâce aux récentes lois sur l’accession à la propriété, Adelaïde acquiert une cabane et un bout de terre, synonymes d’émancipation. Elle rejoint d’autres femmes seules, les esseulées, qui comme elle, pour des raisons diverses, repartent à zéro. Pourtant, ce nouvel horizon ne change rien au lourd secret qu’elle s’efforce de dissimuler aux yeux du monde. Que transporte-t-elle dans cette malle sur laquelle elle veille sans cesse, qui l’obsède et la tourmente ? Que doit-elle faire de ce qu’elle contient ? Devra-t-elle partager son secret avec les personnes qu’elle rencontrera ? Au fil des pages, Adelaïde suit le chemin de son destin, et ce dernier et les humains qu’elle y croisera, se chargeront de répondre à ses interrogations.

Je ne peux pas dire à quel genre ce roman appartient, c’est un hybride. Dans un premier temps, il s’agit d’un conte fantastique, puis il devient roman d’aventure, un genre de western, qui raconte la vie dans les contrées lointaines des États-Unis. Mais c’est aussi une histoire qui fait la part belle aux femmes, et à leur volonté de s’en sortir au sein d’un monde pas très glorieux.

Dès les premières pages, j’ai été happée par le mystère qui entoure Adelaïde, celui de son passé, et bien entendu de cette malle. Le personnage d’Adelaïde est bien construit, et j’ai apprécié l’ambiance du roman, le tout porté par une écriture fluide, teintée d’humour. Pourtant, j’ai trouvé que l’histoire retombait comme un soufflé à partir du moment où la malle s’est ouverte. La tension exercée par le suspense lié au contenu de cette malle et par les questions autour de la mystérieuse Adelaïde, s’est trouvée amoindrie par la résolution de l’énigme. Et la suite m’a paru moins intéressante. J’ai néanmoins poursuivi ma lecture, curieuse d’en connaître l’issue, et au final j’ai passé un bon moment.

Je suis ravie d’avoir découvert ces esseulées, et un auteur peu connu en France ; j’ai lu quelque chose de différent, un mélange des genres, que je n’ai pas vu si souvent et qui change un peu de l’uniformité de mes lectures habituelles.


Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2024 au 11 Juillet 2025) – Challenge American Year – The Cannibal Lecteur (Du 15 Novembre 2024 Au 15 Novembre 2025)


Parution : 5 juin 2024 – Éditeur : Actes Sud – Exofictions – Pages : 384 – Genre : science-fiction, fantasy, thriller-fantastique, littérature américaine

1915. Adelaide Henry ne voyage pas sans son énorme malle fermée à clé. Car si la malle s’ouvrait, les gens autour d’elle pourraient bien disparaître. Son terrible secret a causé la mort de ses parents, et la voilà obligée de fuir la Californie. Avec une seule idée en tête – rejoindre le Montana. Elle fait partie de ces « esseulées » souhaitant profiter d’une nouvelle loi facilitant l’accès de la population à la propriété. Mais Adelaide n’est peut-être pas si seule qu’il y paraît. Et son terrible secret contient peut-être la clé de sa survie dans ce territoire hostile.
Conçu par un maître contemporain du fantastique, Les Esseulées dépeint un groupe inoubliable d’aventurières sur le point de découvrir l’horreur et la sororité au milieu d’un paysage implacable.


Ju lit les mots

– Blog littéraire – Critiques littéraires – Co-fondatrice Prix des auteurs inconnus – Contributrice journal 20 minutes – Membre the funky geek club



Catégories :Actes Sud, Challenge An American Year, Challenge Polars et Thrillers, Thrillers/Polars

36 réponses

  1. voilà pourquoi je n’aime pas le suspens. Cela encombre souvent l’intérêt du roman. Si l’histoire se tient grâce à l’écriture et la profondeur des personnages alors le suspens devient un plus acceptable.

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  2. Je pense qu’il n’est pas pour moi, mais je dois dire que je trouve la couverture superbe !

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  3. Un roman qui recueille tous les suffrages on dirait. Son côté atypique joue en sa faveur pour moi !

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  4. Avatar de ducotedechezcyan

    Je ne me serais probablement pas arrêtée sur cette couverture, mais le pitch est tentant. Dommage que le soufflé retombe une fois le mystère résolu.

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  5. Merci Julie 🥰

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  6. Il est dans ma pal 🙂 Même si le suspense ne dure pas jusqu’au bout, tu sembles avoir passé un bon moment et la protagoniste semble t’avoir plu. Une bonne lecture en somme 🙂

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  7. J’ai vraiment bien aimé ce roman, de mon côté ! Il est spécial. Le mélange western et fantastique va bien ensemble.
    Attention juste au lien pour le dépôt des nouveaux liens (tu as noté l’ancien, Julie) 🙂

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  8. Je suis comme toi Céline, je ne connaissais pas cet auteur avant que tu n’en parles. Le sujet est très intéressant. Je le mets dans ma PAL. Merci Céline, bon dimanche 🙂

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  9. Quand je lis cette phrase  » j’ai passé un bon moment. » j’ai toujours le sentiment que oui ce n’était pas mal du tout, mais… Maintenant tout dépend de la quantité de ces mais :-D. Ici il ne semble pas y en avoir eu beaucoup. Merci Céline !

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  10. Mince, c’est dommage que le contenu de la malle ne soit pas à la hauteur des attentes. Mais c’est bien si tu as tout de même passé un bon moment de lecture, la couverture est belle. 🙂

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  11. Mais oui, qu’est-ce qui a dans cette foutue malle ?? Je ne dirai rien (sauf si on me paie cher), mais je dirais que même une fois que le mystère est levé, cela n’enlève rien au récit, ni au plaisir de lecture 😉

    Nous sommes sur la même longueur d’ondes 😉

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    • Motus ! on ne dira rien sur ce qui se trouve dans cette foutue malle. Quand même, la manière dont l’auteur nous embarque avec Adélaïde et cette malle, c’est bien foutu !

      Le récit est autre, différent, après l’ouverture de la malle, il faut le prendre ainsi 😉

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  12. Dommage que la tension soit retombée comme un soufflet à un moment donné, mais l’essentiel c’est qu’il t’en reste un bon moment de lecture. En tout cas, pour ma part, ce roman me rend très curieuse. Je ne sais pas pourquoi, cette histoire de femme trimbalant sa malle me fait penser à un film anglais que j’aime beaucoup.

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