Quand tu deviens invisible, tu peux faire des choses horribles, des choses magnifiques, des choses aberrantes. De toute façon personne ne te voit.

Alors que je flânais dans ma médiathèque, mes yeux se posèrent sur ce livre, attirés par les couleurs et le graphisme de la couverture ; je reconnus la marque des éditions Zulma, dont je lis très peu les romans. Pourtant, contre toute attente, je me laissais convaincre par la quatrième de couverture et j’empruntais Marzahn, mon amour.

Alors que sa carrière d’écrivaine s’essouffle, Katja se reconvertit en pédicure (Je ne sais pas si j’ai bien compris, mais ce texte semble être autobiographique. La reconversion de l’écrivaine du roman serait celle de l’auteure). Elle obtient son diplôme et pratique dans un institut de beauté au sein du quartier de Marzahn. Les clients, ou plutôt leurs pieds, cabossés par des années de labeur et parfois de souffrance, défilent à l’institut, et le temps de leur soin, ils déposent une partie de leur histoire de vie. Ce sont ces petites traces de l’âme du passé, et parfois de l’avenir que l’auteure nous conte à travers ces rencontres, souvent émouvantes. Des petites histoires simples, ordinaires, dans lesquelles on peut tous se reconnaître.

L’incipit m’a beaucoup plu. Ou plutôt il m’a parlé. Et la plume de l’auteure m’a tout de suite embarquée avec elle dans cette cité de Marzahn. J’ai trouvé ce roman touchant et peuplé d’humanité. Et surtout il fait du bien. Je suis heureuse que la providence et une place bien choisie dans une belle médiathèque m’aient donné la possibilité de le découvrir.

Parution : 17 aout 2023 – Éditeur : Zulma – Pages : 208 – Genre : littérature allemande, autobiographie, humour

Et si les années de l’entre-deux étaient les plus belles ? À l’âge où on lui promet de devenir invisible, une écrivaine se rebelle. Elle n’a plus qu’une idée en tête. Personne ne l’en dissuadera. Reconvertie en pédicure, elle s’installe à Marzahn, autrefois la plus grande cité de préfabriqués de RDA. Les habitants de ce quartier de Berlin viennent lui confier leurs pieds cabossés, usés par la vie. Ils ont besoin d’être rafistolés et racontent leurs histoires, celles qu’on n’entend jamais, des histoires miraculeuses, ordinaires, universelles…
La lettre d’amour de Katja Oskamp aux habitants de Marzahn est une réflexion tendre et pleine de drôlerie sur les liens qu’on tisse dans les lieux les plus inattendus, sur la vie. Une comédie humaine en miniature.

Ju lit les mots

– Blog littéraire – Critiques littéraires – Co-fondatrice Prix des auteurs inconnus – Contributrice journal 20 minutes – Membre the funky geek club

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