On se souvient facilement des premières fois de la vie, mais les dernières fois ont cela de terrible qu’elles ne s’annoncent pas.

Lorsque j’ai entendu parler de ce roman, l’idée de départ et le résumé m’ont intriguée, Gustave Klimt étant un de mes peintres préférés. L’histoire écrite par l’auteure est construite autour d’un tableau connu de l’artiste, Portrait d’une dame, un repeint d’une autre œuvre de Klimt, Jouvencelle.

Qui est cette femme sur ce tableau ? Et quelle a été sa vie, son histoire ? Des questions auxquelles personne n’a pu répondre. Alors Camille de Peretti a imaginé une possibilité, a créé un univers autour de cette femme, a modelé une vérité. Et elle nous la raconte dans ce roman.

D’emblée, l’auteure nous embarque dans le New York des années 30, avec Isidore, cireur de chaussures. Ce jeune homme pauvre a la manie d’interroger ses clients, de riches financiers de Wall Street, sur leurs investissements. La crise financière est imminente, et annonce la fin d’un monde ; pourtant pour Isidore, cela marquera le début d’autre chose.

Puis, après un petit bond dans le passé, je rencontre Martha et son bébé, dans l’Autriche des années 1910. Ouvrière pauvre, elle tente de survivre, et fait tout ce qu’elle peut pour offrir le meilleur à son enfant.

Enfin, un troisième personnage prend vie sous les traits de Michelle, prostituée à Houston, dans les années 1980. Sa fille, Pearl, est aussi celle d’un de ses clients, client qui s’avère être un homme d’affaire richissime. Une aubaine qu’elle ne laissera pas passer.

Comment ces personnages principaux sont-ils reliés, et quelles sont leurs histoires, leur destinée ? Ces questions ont émergé dès ces premiers chapitres, et j’avais hâte d’obtenir des réponses, d’en découvrir des éléments, petits indices distillés avec soin, page après page.

J’ai trouvé très originale l’idée de départ autour de ce tableau de Klimt. Certes, il peu question de l’artiste à travers ce roman, mais l’intrigue est ailleurs.

Dans ce roman, il est question de destins qui s’entrecroisent, qui s’entremêlent, mais aussi de choix de vie ; ceux réalisés par amour, ou par ambition, ou même parfois par accident, et qui peuvent conduire à une existence émaillée de réussite et de bonheur mais aussi, d’actes regrettables.

Ensuite, il y a cette narration atypique, qui ne suit aucun ordre chronologique. À la façon de ces poupées russes qui s’agencent les unes dans les autres pour en former une seule. Ce déroulé particulier m’a embarquée, me donnant envie de tourner les pages et d’en apprendre davantage sur les vies des personnages, sur la façon dont ils allaient se rejoindre.

Enfin, il y a l’imagination fertile de Camille de Peretti, portée par une très jolie plume.

Cette Inconnue du portrait est une belle découverte. Une lecture passionnante, tel un voyage temporel, avec une fresque familiale qui se dévoile au fil des pages.

Parution : 03 janvier 2024 – Éditeur : Calmann-Levy – Pages : 350 –Genre : littérature française,

Peint à Vienne en 1910, le tableau de Gustav Klimt Portrait d’une dame est acheté par un collectionneur anonyme en 1916, retouché par le maître un an plus tard, puis volé en 1997, avant de réapparaître en 2019 dans les jardins d’un musée d’art moderne en Italie.
Aucun expert en art, aucun conservateur de musée, aucun enquêteur de police ne sait qui était la jeune femme représentée sur le tableau, ni quels mystères entourent l’histoire mouvementée de son portrait.Des rues de Vienne en 1900 au Texas des années 1980, du Manhattan de la Grande Dépression à l’Italie contemporaine, Camille de Peretti imagine la destinée de cette jeune femme, ainsi que celles de ses descendants. Une fresque magistrale où se mêlent secrets de familles, succès éclatants, amours contrariées, disparitions et drames retentissants.

Ju lit les mots

– Blog littéraire – Critiques littéraires – Co-fondatrice Prix des auteurs inconnus – Contributrice journal 20 minutes – Membre the funky geek club

Catégories :Calmann-lévy, Contemporain, Les avis de Céline C.