Anna Thalberg, épouse de Klaus Thalberg, originaire de Walldürnet, habitant Eisingen depuis deux ans, vous êtes accusée d’avoir assisté aux esbats sur les rives du Blutsee-Moor ainsi qu’au grand sabbat de Walpurgis se tenant au Harz, où vous vous êtes rendue en chevauchant une chèvre pour danser avec le Diable jusqu’à tomber d’épuisement avant de vous accoupler avec lui per angostam viam

Je suis allée vers ce livre par hasard, j’ai été intriguée par la quatrième de couverture, que j’ai lu en diagonale histoire de ne pas me faire spoiler ! Je trouve qu’elles en disent souvent trop, mais aussi par cette couverture, que j’ai trouvé antinomique par rapport à la quatrième.

C’est un roman court, mais intense qui oscille entre le roman historique, nous plongeant au cœur d’une époque sombre des procès en sorcellerie, mais aussi entre le roman introspectif. L’auteur y dépeint une société rongée par la superstition, le fanatisme religieux et l’oppression et donne la parole à Anna.

C’est un bel exercice de style, hypnotique au style narratif singulier, tantôt lyrique, tantôt incisif. Tantôt lent, tantôt dans l’urgence, tantôt dépourvu de ponctuation, créant ainsi une atmosphère frénétique qui reflète l’urgence et le désespoir vécus par les personnages. Cette approche renforce l’immersion du lecteur dans une réalité où chaque mot semble chargé d’une tension palpable.

Au-delà de la reconstitution historique, Anna Thalberg interroge des thèmes universels et malheureusement toujours actuels. Le personnage d’Anna symbolise la vulnérabilité des femmes face aux préjugés et aux mécanismes de domination sociale et institutionnels.

Le roman met en lumière la manière dont la peur collective et les superstitions peuvent être instrumentalisées pour justifier des actes de cruauté et d’injustice. La lutte de Klaus, son mari et du prêtre pour prouver son innocence offre heureusement une lueur d’espoir.

L’exploration des mécanismes de persécution et d’oppression invite à une réflexion sur les travers de l’humanité, rendant ce roman bien plus profond qu’il n’y parait.

La forme narrative audacieuse m’a dérouté au début, mais finalement, on s’y fait très bien et ce roman se révèle d’une belle densité. J’ai parfois eu l’impression de lire un livre de Cécile Coulon, avec cette plume musicale, introspectif et imagée.

Une lecture intéressante !

Parution : 12 janvier 2023 – Éditeur : LA PEUPLADE – Pages : 168 – Traduction : Marianne Millon – Genre :  littérature mexicaine, thriller historique, thriller psychologique, inquisition

Un après-midi, alors qu’elle attise le feu dans la cheminée de sa chaumière, la jeune Anna Thalberg aux yeux de miel est enlevée par des hommes brutaux et amenée à la prison de Wurtzbourg, où on l’accuse de sorcellerie. Isolée et torturée pendant des jours, elle tient tête au cruel examinateur Melchior Vogel tandis que Klaus, le mari d’Anna, et le père Friedrich, curé de son village, tentent tout ce qui est en leur pouvoir pour lui éviter les flammes du bûcher. Petit à petit, le visage du Diable se révèle être celui du Dieu des hommes, et la sorcière un nouveau Christ. Par un tour de force stylistique, Eduardo Sangarcia parvient à réunir dans un même souffle les préoccupations de chacun des personnages de ce drame, faisant revivre avec brio la folie meurtrière du procès des sorcières de Wurtzbourg, qui ébranla le sud de l’Allemagne aux XVIe et XVIIe siècles.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2024 au 11 Juillet 2025)

Catégories :Challenge Polars et Thrillers, La Peuplade, Littérature mexicaine, Romans noirs, Sonatine, Thrillers/Polars

Tags:avis lecture, challenge polars et thrillers 2024/2025, chronique, thriller