Les Enfants qui blessent de Eva Björg Ægisdóttir


Lave mes crimes et mes péchés par le sang


Quel plaisir de retrouver Elma, personnage récurent d’Eva Björg Ægisdóttir, dans ce quatrième opus, avec une enquête un peu plus sombre que les précédentes.

Si dans les précédents opus, l’évolution du personnage d’Elma était palpable au fil des enquêtes, ici, nous sommes dans le livre de la maturité. Elma reprend son travail d’inspectrice après la naissance de sa fille, alors que son compagnon Saevar reste à la maison pour s’occuper d’elle. Elma n’a pas le temps de souffler, dès le premier jour, elle est immergée dans le bain avec un meurtre sordide aux ramifications multiples.

J’ai trouvé l’intrigue est plus dense, plus fouillée, Elma va devoir plonger dans le passé en quête de réponses et autant dire qu’elles seront terribles et vont bouleverser le présent tout en apportant enfin une réponse, comme un cold case enfin résolu…

On apprécie de suivre l’évolution des personnages, l’auteure arrive à maintenir l’intérêt du lecteur à leur égard, et c’est un point très appréciable. Certains auteurs, ne les font pas assez évoluer et ils perdent tout intérêt au fil des parutions. Ici, ce n’est pas le cas. En devenant maman Elma s’adoucit, j’avoue que c’est un point qui m’a un peu perturbé, mais on s’y fait, car autour d’elle, les relations sont très naturelles.

Une enquête qui prend son temps, dont les révélations sont distillées au fil de l’intrigue permettant de ne pas se perdre dans les différentes ramifications. Eva Björg Ægisdóttir poursuit son exploration de la noirceur de l’âme humaine et des secrets qui empoisonnent les générations, et construisent des monstres. Tout en exploitant plus le contexte social de l’Islande.

L’auteur garde les thèmes qui lui sont chers en trame de fond, l’enfance, la maltraitance, la famille, et même s’ils sont identiques aux précédents opus, ils gardent malheureusement toute leur actualité. Le froid, m’a paru plus présent dans cet opus, comme le reflet de cette enquête qui fait froid dans le dos, accentuant ainsi le sentiment d’oppression.

J’ai été ravie de cette lecture, non pas pour son suspense trépidant, mais pour sa justesse émotionnelle et la finesse de son écriture. C’est un roman qui s’infiltre lentement dans l’esprit du lecteur, le laissant imprégné de son atmosphère troublante et de ses personnages hantés par leur passé. Un polar subtil et marquant, qui confirme le talent d’Eva Björg Ægisdóttir pour les intrigues où la psychologie prime sur l’action.

Un polar nordique tout en retenue, où le passé façonne des destins.

Je remercie les éditions La Martinière et Netgalley pour l’envoi de ce titre.

Parution : 7 mars 2025 – Éditeur : La Martinière Pages : 432 – Genre : thriller, polar – Traduction : Jean-Christophe Salaün

Une maison en bois nichée dans l’une des très rares forêts d’Islande : c’est là que l’inspectrice Elma découvre le cadavre d’un homme de quarante ans, poignardé sept fois. Au-dessus de son corps, une inscription : « Lave mes crimes et mes péchés par le sang. »
Qui pouvait en vouloir à un vieux garçon, vivant seul dans ce coin reculé ? Sa mère, une femme très pieuse, qui se trouve être la voisine de l’inspectrice, le dit pourtant : « J’ai toujours su qu’il mourrait jeune. » Et l’acharnement sur le corps de la victime prouve que quelqu’un lui en voulait au-delà de tout.
Avec son compagnon Sævar, resté à la maison pour garder leur enfant venant de naître, Elma va tenter de relier cette histoire à la découverte d’un journal intime retrouvé dans le grenier de la maison où ils viennent d’emménager. Un journal qui relate les événements d’un drame survenu 25 ans plus tôt.
Autour de l’inspectrice Elma, tous semblent avoir intérêt à empêcher la vérité d’éclater au grand jour. Y compris Sævar, le père de son enfant, décidé à protéger leur bonheur, quitte à trahir la vérité.


Ju lit les mots

– Blog littéraire – Critiques littéraires – Co-fondatrice Prix des auteurs inconnus – Contributrice journal 20 minutes – Membre the funky geek club




Catégories :Challenge Polars et Thrillers, La Martinière, Littérature islandaise, Thrillers/Polars

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21 réponses

  1. Je vais bien finir par succomber au charme d’un polar nordique, un jour 😉. Je ne commencerais pas par celui-ci, puisque c’est une suite. Mais il me semble que tu avais chroniqué un roman de cette auteure, qui n’est pas une série ?

    Merci Julie 😘

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  2. Avatar de ducotedechezcyan

    Il y a un tome de cette série dans ma WL, mais je n’ai pas encore lu cette autrice. Voir que tu en es au 5e tome est encourageant 🙂

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  3. Si j’aime le suspense, la justesse émotionnelle est ce qui rend pour moi une lecture mémorable ou du moins, pas facilement oubliable.

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  4. La justesse émotionnelle ? Là, je surligne. Lydia m’avait déjà tentée dans sa chronique, toi, tu enfonces le clou ! Dois-je vous dire merci, les filles ?? 😆

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  5. J’avais bien aimé Les filles qui mentent, mais je n’ai jamais poursuivi la série. C’est dommage, car j’aime beaucoup les polars nordiques. J’ai tout de même Elma dans ma PAL.

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  6. ah là là ! les polars nordiques ! quel succès !

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  7. Un polar nordique qui fait primer la psychologie sur l’action, c’est tout à fait ce que j’apprécie dans un polar. Une autrice que je découvre grâce à toi, merci Julie 🙂

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  8. Oui nous sommes d’accord : ce livre est une réussite 😉! Et tu as lu la série dans l’ordre contrairement à moi, je n’ai plus qu’à me rattraper pour connaitre le passé d’Elma…

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Rétroliens

  1. C’est lundi, que lisons-nous ? – Ju lit Les Mots

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