Un jour, Zola, jeune écrivain encore, avait du mal à trouver l’inspiration. Eh oui! Il arrive que la muse ne soit pas toujours au rendez-vous. Que faire alors? Un de ses amis lui conseille de consulter les rubriques faits divers. Sait-on jamais! Si Balzac et Stendhal y avaient déjà trouvé une source d’inspiration, pourquoi pas lui! Et, en effet, Zola va trouver la perle rare dans le récit du meurtre sordide d’un mari par son épouse et l’amant de cette dernière. Ni une, ni deux, “Thérèse Raquin” voit le jour.

Dans ce huis-clos où le drame se joue, tous les personnages sont disséqués avec une infinie précision. Zola, en critique social avisé, met à nu les travers et les lâchetés des hommes. Il esquisse un tableau où cohabitent le calculateur, le naïf, l’arriviste, le prétentieux, et “Thérèse”.
“Thérèse”, la victime d’une vie qu’elle n’a pas choisie, le malheur fait femme, le seul personnage à m’émouvoir.

Dans ce roman, Zola a déjà toutes les clés d’un peintre psychologique qui maîtrise bien son art. Ses personnages, même ceux du second plan, sont esquissés avec un réalisme parfait. Cependant, s’il réussit de ce côté, il pèche au niveau de la trame narrative. Le rythme est lent, très lent, particulièrement au dernier tiers du roman qui est d’une monotonie affligeante.

“Thérèse” et “Laurent”, les coupables, avancent en funambules sur les cordes tendues de la peur et de la culpabilité; deux thématiques que Zola va exploiter jusqu’à l’usure en disant et en ressassant la même idée. Il se paraphrase et tourne en rond. Il faut reconnaître qu’on est encore loin du Zola des “Rougon-Macquart” et de son style tout en finesse et subtilité. Mais, j’ai tout de même tenu le coup et réussi à aller au bout de ma lecture.

Une fois la dernière page tournée, je me suis demandée si ce roman était véritablement aussi éloigné que je le pensais de la série qui viendra quelques années plus tard. Il l’est certainement par sa qualité d’écriture, mais il s’en rapproche par son côté tragique de destinée sans issue, thème majeur de la famille “Rougon-Macquart”.

Parution : 2001 – Editions : Folio – Pages : 352 – Genre : littérature française, classique,

Avec Camille, son époux, Thérèse mène une vie rythmée par les parties de dominos aux côtés de petit-bourgeois satisfaits. Assoiffée de vie, elle est astreinte à la charge de garde-malade d’un mari souffreteux. Laurent, l’amant qu’elle choisit pour meubler son quotidien, ne suffit pourtant pas à satisfaire la fougueuse Thérèse. Entravée par les corps débiles et les esprits boiteux qui l’entourent, cette grande vivante réalise que pour survivre elle devra tuer. Dès lors, elle décide avec Laurent l’assassinat de son mari. La vie de Camille était une longue agonie : sa mort la prolonge. À rebours d’une existence insignifiante, le spectre du mari envahit l’esprit des deux amants, et son cadavre s’immisce jusque dans leurs ébats. À la croisée d’un roman policier et d’une histoire de fantômes, Zola dresse le portrait glaçant d’un monstrueux ménage à trois.

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