Chronique d’un Aveu de tendresse de Cécile Cayrel


… Les personnes plongées dans leurs hobbies, je veux dire, anormalement plongées, me font toujours l’impression de s’être accrochées à leur passion pour ne pas chuter, et qu’en somme les passionnés sont des dépressifs qui s’ignorent.


Avec son premier roman Cécile Cayrel, nous invite dans les profondeurs de la solitude où les relations humaines sont disséquées à travers une narration singulière et introspective. Elle explore avec sensibilité la fragilité de l’âme humaine, offrant un livre à la fois touchant et déroutant et nous plonge dans un univers intimiste et mélancolique

Samuel Haenel, un homme solitaire et hypersensible, est accusé du meurtre de Jacques Morel, retrouvé mort dans son appartement. Lors de sa déposition, il relate sa rencontre avec la victime, lors de l’achat d’un poisson-clown nommé Betty. Une relation étrange et profonde se tisse entre eux, bouleversant la vie de Samuel et le conduisant à cette situation tragique. Il se confie sur des moments forts de sa vie, révélant ses doutes, ses espoirs et ses blessures. Entre confidences et instants de tendresse, l’histoire dépeint une quête de réconfort et d’authenticité, marquée par des rencontres et des situations où la fragilité humaine est mise en lumière.

J’ai été touchée par ce personnage atypique, candide, et bien seul et j’ai bien cru qu’il allait perdre le fil de son histoire. Et même si par moment, ses pensées l’entrainent loin dans son introspection, la commissaire, pleine de patience recadre pour le limiter aux faits. Je doute que dans la réalité ce type de flic existe, mais pas un seul moment je n’ai douté de l’écoute sincère de celle de Cécile Cayrel. Le temps semble s’étirer, comme un conte contemporain dont l’auteure place les pions au bon moment pour ne jamais perdre le lecteur. Tout en douceur, elle créé une atmosphère intime et évocatrice, où les personnages, prennent vie dans un quotidien banale, mais auquel chaque lecteur peut s’identifier, sans jamais se sentir déconnecté.

Plus l’histoire que Samuel déroule avance, plus on se sent proche de lui et on aimerait qu’il puisse trouver les mots justes pour qu’il ne soit pas accusé. Samuel, avec sa candeur et sa quête d’affection, touche le lecteur par sa vulnérabilité. Au fil du récit, il va prendre conscience de certaines choses, il va s’ouvrir au monde et réaliser que la vie mérite d’être vécue.

Ce monologue aurait pu me perdre, mais finalement ils offrent une perspective intime et profonde sur les évènements, renforçant mon empathie pour les personnages.  

J’ai particulièrement été séduite par la sincérité et la douceur du texte, malgré une intrigue qui manque d’imprévus, la richesse des émotions et la profondeur des réflexions invitent à une contemplation agréable. On se laisse facilement porter par cette écriture poétique et ces moments de vulnérabilité humaine.

Aveu de tendresse de Cécile Cayrel est un texte intimiste et touchant qui offre une belle expérience de lecture.

Je remercie les Editions La Tribu et Babelio pour l’envoi de ce livre dans le cadre d’une Masse Critique privilégiée.

Parution : 5 février 2025 – Éditeur : La Tribu – Pages : 252 – Genre : littérature française, thriller social, polar

lntérimaire chez Supergel, Samuel doit veiller à ce qu’aucun surimi ne dépasse des boîtes. Pour rompre avec la solitude, il décide d’adopter un poisson. Elle s’appelle Betty, ses lèvres sont délicatement ourlées et elle fait des ronds dans l’eau comme personne. Plus rien ne pourra les séparer. C’est ce qu’il raconte à la commissaire Delair, quand elle lui demande comment tout a commencé.

Et si laisser l’autre entrer dans sa vie, c’était prendre le risque que tout bascule ?

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 juillet 2024 au 11 juillet 2025)


Ju lit Les Mots
– Blog littéraire – Critiques littéraires – Co-fondatrice Prix des
auteurs inconnus – Membre the funky geek club – Contributrice journal 20
minutes



Catégories :Contemporain, La Tribu, Littérature française, Thrillers/Polars

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18 réponses

  1. Ce livre a vraiment l’air très beau et sensible. C’est touchant d’avoir de telles figures et d’en parler avec tendresse.

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  2. C’est très beau ce que tu nous racontes Julie 🥰. Malgré tout, je ne suis pas certaine de m’arrêter sur ce roman. Il faut faire des choix, et je dois t’avouer que là, je ne sais plus où donner de la tête 😱. Mais merci pour la découverte !

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  3. J’aime parfois les récits introspectifs comme celui-ci, qui ont tendance à soulever pas mal d’émotions chez moi. Comme ça a été le cas avec Moana blues d’Anne-Catherine Blanc. Je me note celui-ci !

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    • J’ai vu le sujet, effectivement cela a du être une lecture très émouvante ! Je ne sais pas si je pourrais le lire, mais je le note. Ici c’est moins triste, il y a de l’autodérision et quelques pointes d’humour et c’est d’autant plus émouvant ! Je t’en souhaite une bonne lecture, si tu te lance 😉

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  4. j’ai un peu de mal à me décider, je me retrouve comme dans une librairie, j’aurais certainement choisi ce livre en rayon, regardé la quatrième de couverture, hésité et sans doute reposé ce premier roman en me disant attendons le deuxième pour voir si cette autrice confirme son talent.

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  5. Hello Ju 🌞 Merci à toi pour cette belle découverte : narration introspective, personnage atypique, candide et solitaire; des thèmes que j’affectionne et qui m’inspirent 🤩 Et hop, dans ma wishlist ✨

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  6. Très belle chronique, toute en douceur et délicatesse, comme doit l’être ce roman. Merci à toi !

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  7. Oh un peu de douceur dans cette vie de dingue ça fait du bien ; merci ma Julie pour cette découverte !!! 🙏😘

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