[ Les gens qui adressent leurs lettres au bazar Namiya] ont comme un trou dans le coeur, par lequel fuient des choses importantes pour eux. La preuve, c’est qu’ils viennent tous chercher leur réponse. Ils soulèvent tous le couvercle de la boîte à lait, parce qu’ils sont curieux de voir ce que le vieux pépé du magasin va leur dire.

J’ai découvert cet auteur grâce à Julie, avec La maison où je suis mort autrefois, un polar singulier et bien différent de ce que j’ai l’habitude de lire. Pourtant, l’écriture, et l’intrigue tissée par l’auteur m’ont embarquée. Intriguée par cette plume, j’ai donc souhaité renouveler l’expérience et le lire à nouveau. Mon choix s’est porté sur Les miracles du bazar Namiya, disponible à la médiathèque et ne faisant pas partie d’une série, persuadée que c’était un polar. Ce qu’il n’est pas.

L’histoire contée dans Les miracles du bazar Namiya est étonnante. Avec une plume simple, mais pas du tout simpliste, sans fioriture, sans artifice, l’auteur nous livre une histoire pleine d’humanité. La façon dont l’intrigue est agencée est très originale, portée par une narration en plusieurs temporalités, avec plusieurs personnages.

Tout commence, comme l’indique le résumé, avec trois jeunes gens qui viennent de commettre un vol, et qui trouvent refuge dans une maison abandonnée, un ancien bazar. Une lettre du passé leur parvient alors, et, curieux de ce phénomène qu’ils ne peuvent expliquer, ils y répondent.

Au fil des chapitres on comprend ce qu’est ce bazar, et à qui il appartient. Et surtout, pourquoi ces lettres, qui sont des demandes de conseils, de personnes anonymes, qui, quand la vie devient compliquée, ont besoin d’aide et de réponses. On traverse le temps avec subtilité, le charme opère, et grâce à cette faille temporelle incroyable, les destinées se croisent, s’entremêlent. Tout s’agence avec facilité, avec brio, l’auteur réussit la prouesse de ne jamais nous perdre, de nous questionner, de nous surprendre. Tout est lié. Par ce fil rouge, parfois ténu, dont la culture asiatique dit qu’il relie entre elles, certaines personnes à leur insu, et qu’un jour, ici ou ailleurs, avec certitude, elles seront connectés par un biais ou un autre, ou qu’elles se rencontreront. Parce que tout est écrit. Dans une lettre, probablement.

Parution : Janvier 2020 – Éditeur : Actes Sud – Exofictions – Pages : 384 – Genre : littérature japonaise, science-fiction, fantastique, thriller-fantastique, policier, polar

En 2012, après avoir commis un méfait, trois jeunes délinquants se réfugient dans une vieille boutique abandonnée pour s’y cacher jusqu’au lendemain. Dans le courant de la nuit, quelqu’un glisse une lettre par la fente du rideau métallique. Lorsqu’ils l’ouvrent, les trois compères découvrent qu’elle contient une requête adressée à l’ancien propriétaire, qui s’était taillé une petite notoriété dans le quartier en prodiguant des conseils de toutes sortes à ceux qui lui écrivaient. Mais la lettre a été écrite… trente-deux ans auparavant. Ils décident de répondre à cette mystérieuse demande de conseil et déposent leur missive dans la boîte à lait à l’arrière de la boutique, comme l’ancien tenancier avait coutume de le faire. Aussitôt, une nouvelle lettre tombe par la fente du rideau métallique, elle aussi venue du passé… L’espace d’une nuit, d’un voyage dans le temps, les trois garçons vont infléchir le cours de plusieurs destinées, sans se douter qu’ils vont peut-être aussi bouleverser la leur. Prix ActuSF de l’uchronie – 2020

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 juillet 2024 au 11 juillet 2025)

Ju lit les mots

– Blog littéraire – Critiques littéraires – Co-fondatrice Prix des auteurs inconnus – Contributrice journal 20 minutes – Membre the funky geek club

Catégories :Actes Sud, Challenge Polars et Thrillers, Fantastique/Science-fiction/Uchronie/Dystopie..., Littérature japonaise, Thrillers/Polars