Chronique d’un souvenir fragmenté : Passé sans silence d’Adrien Mangold

🎶🎵🎶 J’ai la mémoire qui flanche, J’me souviens plus très bien, Voilà qu’après toutes ces nuits blanches, Il me reste plus rien 🎶🎵🎶

Parfois certains livres nous font penser à des chansons… Et en lisant celui-ci, impossible de me sortir de la tête celle de Jeanne Moreau ! Sortie en 1963, bien avant ma naissance, mais j’imagine bien le personnage principal la fredonner…

Adrien Mangold propose un roman original et émouvant, oscillant entre science-fiction, mémoire défaillante et hommage à la littérature. Ce récit met en scène un vieil écrivain atteint d’Alzheimer, confronté à ses propres créations. Plus qu’une simple fiction, c’est une exploration de la place de la mémoire, de la création artistique et du rapport fragile entre illusion et réalité.

Le personnage principal, confronté à ses failles et à la maladie commence à perdre la mémoire : réalité, fiction et passé s’entremêlent. Il en vient à se déclarer coupable d’un meurtre commis par l’un de ses personnages fictifs.

Dit comme ça on pourrait presque trouver ça marrant, pourtant l’auteur ne tombe pas dans la facilité et construit une narration inventive et riche qui reflète parfaitement les défaillances de la mémoire, créant une lecture à la fois exigeante et fascinante.

Tout en jouant avec la mise en abyme, Mangold interroge le rôle de l’écrivain, l’origine du récit et la cohérence de l’identité. Cela interroge aussi bien la part que l’auteur met dans sa fiction que la réalité des propos. Doit-on séparer l’œuvre de l’auteur ? Un personnage est-il le reflet des pensées de l’auteur… Autant de question que cette lecture soulèvera avec plaisir !

Le personnage principal, incarne à la fois le déclin et la tourmente face à sa propre déchéance, rendant le propos émouvant, et nous renvoyant à notre propre finitude.

Le texte regorge de métaphores, d’allusions artistiques et d’un respect évident pour l’art sous toutes ses formes.

J’ai retrouvé cette plume que j’avais déjà apprécié dans Seconde Humanité. La dualité entre réalité et fiction donne de la profondeur au récit, tout en exploitant le tragique de la situation.

Passé sans silence est une expérience littéraire, pleine de poésie et de surprises, qui bouscule les frontières entre récit personnel et fictionnel, entre mémoire et invention, pour mieux rappeler que notre identité tient parfois à un fil… Et qui résonne longtemps après sa lecture.

Je remercie les éditions de l’Homme sans Nom pour leur confiance.

Parution : 19 mars 2025 – Éditeur : L’Homme sans Nom – Pages : 250 – Genre : littérature française, thriller psychologique, thriller fantastique

Doug Gueyburt a passé sa vie à écrire. Rendu au troisième âge, il décide que son autobiographie sera sa dernière oeuvre. Seulement, quand vient l’heure de déterrer ses souvenirs, ses troubles de la mémoire lui jouent des tours et son passé se mêle aux fictions dont il fut l’auteur. La maladie prend le dessus lorsqu’il se sent le devoir d’avouer un crime commis par un de ses anciens personnages.
En proie à l’oubli et malmené par un passé qui ne lui appartient pas, le vieil homme se débat avec ce qu’il lui reste de lucidité, pour peut-être retrouver celui qu’il a été en écrivant malgré lui la biographie de celui qu’il n’est pas
.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 juillet 2025 au 11 juillet 2026)


Ju lit Les Mots
Blog littéraire – Critiques littéraires – Co-fondatrice Prix des auteurs inconnus – Membre the funky geek club



Catégories :Challenge Polars et Thrillers, Fantastique/Science-fiction/Uchronie/Dystopie..., L'Homme sans nom, Littérature française, Thrillers/Polars

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9 réponses

  1. Troublant… je l’avais déjà repéré mais là je le note… Merci pour ta belle chronique et la découverte ! 🙂

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  2. Tu en parles avec beaucoup d’émotion. Ça tombe bien je l’ai dans ma PAL pour cet automne, je vais le faire monter un peu ^^

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  3. Un roman qui a l’air vraiment original et travaillé. Je note !

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  4. Merci pour cette belle chronique Julie. Un roman qui semble original, et une question soulevée très complexe sur la séparation entre l’œuvre et l’auteur …

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