Les avis express sont plus courts et moins détaillés que les chroniques habituelles, mais ils permettront de partager avec vous les impressions sur des lectures que je n’aurais pas le temps de chroniquer en profondeur.

Trois chardons de Cécile Becq

Parution : 06 mai 2022 – Pages : 64 – Editeur : Dupuis – Genre : Bande dessinée | action | aventure | histoire

Écosse, île de Skye, juin 1933. Habillée de noir, une jeune femme se recueille sur une tombe toute fraîche. C’est celle de son époux. Moïra a à peine 35 ans qu’elle se retrouve veuve et sans ressources. Margaret, sa soeur aînée, lui propose de l’héberger elle et ses deux jeunes enfants le temps de se retourner. Les deux soeurs commencent à cohabiter dans la ferme simple et austère où Margaret vit seule depuis qu’elle a perdu son enfant. Elles sont rapidement rejointes par Effie, leur jeune soeur, sensuelle et gaie, qui déboule d’Édimbourg fuyant Adam son mari volage. Confinées dans ce cottage perdu au milieu de la lande, ces trois femmes brisées tentent de se reconstruire ensemble au gré de moments de complicité mais aussi de mises au point sur des rancoeurs familiales enfouies. Une rencontre va venir tout chambouler : Moïra, en plein deuil, laissera-t-elle un nouvel homme entrer dans sa vie ?

Suite à un avis sur le blog de Du coté de chez Cyan, j’avais très envie de découvrir cette BD « Trois chardons » de Cécile Becq.
Trois sœurs, meurtries par la vie et ses terribles aléas, se retrouvent pour tenter de faire leur deuil, pour se reconstruire, pour avancer, pour réfléchir. Leurs malheurs se rencontrent, se heurtent, elles se disputent, s’entraident, rient et pleurent. Elles sont là les unes pour les autres, avec leurs différences, leur caractère parfois opposés. Mais elles tiennent. Elles réussissent à garder le cap, à en choisir un nouveau, s’autorisent à être de nouveau heureuses.

J’ai beaucoup aimé cette histoire de sororité, qui prend place pendant une période difficile, avec la lande écossaise pour décor. Le graphisme est très réaliste, l’auteure a su distiller l’ambiance de ce territoire battu par les vents, et m’a fait ressentir le froid de ces terres splendides et exigeantes.
Une belle découverte.

Être féministe, pour quoi faire ? de Camille Aumont Carnel

Parution : 21 avril 2023 – Pages : 32 – Éditeur : Martinière – Genre : essai | féminisme | jeunesse | condition de la femme |

Dans la plupart des démocraties occidentales, les femmes disposent des mêmes droits que les hommes. Pourtant, les discriminations ne cessent pas et les violences sont quotidiennes. Certains droits qui semblaient acquis pour toujours sont même remis en question. En revenant sur les grandes étapes historiques et les jalons théoriques qui ont marqué la lutte pour l’émancipation des femmes, Camille Froidevaux-Metterie explique la notion de patriarcat et les différents aspects du féminisme. Elle rappelle ainsi la nécessité des combats qu’il nous reste à mener.

J’ai découvert cette collection grâce collectif polar et j’ai décidé de lire celui sur le féminisme. Bien que je ne sois pas la cible privilégiée (j’ai dépassé la date de péremption), j’ai trouvé une mine d’informations dans ce texte abordable et très intéressant. Pour se fixer les idées, avoir des notions et aider au débat. Instructif. Bien conçu. Pas cher.

Vous trouverez des titres sur des sujets sociétaux, comme : « Climat. Trop tard pour agir ? « , « Être raciste, c’est quoi ? » ou encore « Voter est-ce encore utile ? »

Foncez ! pour vous ou vos jeunes !

Être raciste, c’est quoi ? de Camille Aumont Carnel

Parution : 22 mars 2024 – Pages : 32 – Éditeur : Martinière – Genre : essai | jeunesse

Dans ce texte intime, coup de poing et engagé, Camille Aumont Carnel expose le racisme de notre société contemporaine. Tour à tour, elle dénonce les clichés racistes, le racisme ordinaire et institutionnel, le racisme des médias, de la police et du corps médical, mais aussi le rapport au corps et la hyper-sexualisation.
Elle invite à conscientiser sur ce problème de société et propose la répartie, le repos et l’organisation comme pistes de réflexion.

Une analyse passionnante tirée de ses expériences personnelles et nourrie par la vision politique, féministe et anti-raciste de cette autrice et leadeuse d’opinion de 27 ans.

Les éditions La Martinière ont dans leur catalogue la collection Alt qui regroupe de « courts essais engagés et percutants » destinés aux 15-25 ans. J’avais déjà évoqué celui sur le féminisme (Être féministe pour quoi faire ? de Camille Froidevaux-Metterie) et en dépit de mon âge avancé, je réitère avec cet essai sur le racisme « Être raciste c’est quoi ? »
Avec ce texte, l’auteure, que je ne connaissais pas du tout, nous parle de son vécu personnel, et avec une éloquence franche et directe, parfois crue, elle explique comment elle vit ce racisme, comment elle l’a vécu, comment elle y fait face.
« On peut mourir du racisme, alors oui j’en parle. Je suis une femme noire, mon propos sur le racisme et les expériences racistes que je vis sont légitimes ».
J’ai apprécié lire ce pamphlet, qui m’a permis de découvrir cette jeune femme engagée et son travail autour du féminisme. A travers son expérience de vie, elle nous livre sans détour et avec beaucoup de force et de détermination, les clichés et les travers de notre société. Instructif.

Lait et miel de Rupi Kaur

Parution : 11 octobre 2022 – Pages : 216 – Éditeur : CHARLESTON – Genre : poésie | littérature canadienne | féminisme | condition de la femme

Voici le voyage d’une survie grâce à la poésie

Voici mes larmes, ma sueur et mon sang de vingt et un ans

Voici mon coeur dans tes mains

Voici la blessure l’amour la rupture la guérison

– rupi kaur

Autrice et artiste, Rupi Kaur vit à Toronto, au Canada. Elle a commencé à dessiner et à peindre à l’âge de 5 ans – un passe-temps hérité de sa mère. Immigrée indienne originaire du Pakistan, elle a dessiné jusqu’à l’âge de 17 ans, puis s’est tournée davantage vers sa passion pour l’écriture et la mise en scène de son écriture, notamment à travers des lectures aux quatre coins du Canada. En 2014, elle publiait à compte d’auteur son premier recueil de poésie, milk and honey. Rupi cherche avant tout à s’exprimer, que ce soit par la poésie ou d’autres moyens d’expression comme l’illustration, le design, la photographie, la vidéographie et la réalisation. Mais quoi qu’elle fasse, ses sujets de prédilection sont la féminité, l’amour, la perte, le traumatisme et la guérison.

Même si mes lectures de prédilection sont majoritairement les polars/romans policiers et autres thrillers, j’apprécie la poésie, que je lis en picorant des poèmes, par ici, par là, en vers ou en prose. Je ne suis pas une spécialiste de ce genre, mais j’aime découvrir toutes sortes de textes poétiques, qui souvent m’inspirent ou me font réfléchir. C’est par hasard que j’ai trouvé ce recueil poétique dans les rayons de ma librairie, de cette jeune auteure que je ne connaissais pas. Ce recueil est organisé en quatre chapitre, souffrir, aimer, rompre et guérir, et l’auteure nous livre ses pensées intimes, ses failles et ses souffrances, mais aussi sa force, le tout agrémenté de ses propres dessins. J’ai vraiment apprécié me plonger dans ce recueil singulier.

« Ce qui me terrifie le plus
c’est de nous voir écumer de rage
quand les autres réussissent
mais soupirer de soulagement
quand ils échouent

le mal que nous avons
à nous célébrer les uns les autres
est sans nul doute ce qu’il y a de
plus difficile
dans l’être humain »

Ju lit les mots

– Blog littéraire – Critiques littéraires – Co-fondatrice Prix des auteurs inconnus – Contributrice journal 20 minutes – Membre the funky geek club

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