La rentrée littéraire août/septembre 2025 aux éditions Julliard

Ces prochains jours je vous présenterais les livres que j’ai le plaisir d’avoir reçu et dont j’espère rapidement vous parler.

Sur les cinq livres de la rentrée août septembre, j’ai le plaisir d’avoir reçu 4 d’entre eux.

Déjà deux sont lus et je peux vous dire qu’ils m’ont beaucoup plu !

Normalement les parutions de mes avis débutent à leur parution…

Certains titres vous tentent ?

Je commence donc par les éditions Julliard, avec pas moins de 4 titres dans mon escarcelles et déjà deux de lus et je peux vous dire que les deux sont excellent !


« Gaza est une ville en réécriture permanente. Chacun y va de son inspiration, de ses points de suspension. Tous redoutent l’instant de ce geste qui ne leur appartiendrait plus, le point final.« 

Parution : 21 août 2025 – Pages : 128

Entre les ruines fumantes de Gaza et les pages jaunies des livres, un vieil homme attend. Il attend quoi ? Peut-être que quelqu’un s’arrête enfin pour écouter. Car les livres qu’il tient entre ses mains ne sont pas que des objets – ils sont les fragments d’une vie, les éclats d’une mémoire, les cicatrices d’un peuple.
Quand un jeune photographe français pointe son objectif vers ce vieillard entouré de livres, il ignore qu’il s’apprête à traverser le miroir. » N’y a-t-il pas derrière tout regard une histoire ? Celle d’une vie. Celle de tout un peuple, parfois « , murmure le libraire. Commence alors l’odyssée palestinienne d’un homme qui a choisi les mots comme refuge, résistance et patrie.
De l’exode à la prison, des engagements à la désillusion politique, du théâtre aux amours, des enfants qu’on voit grandir et vivre, aux drames qui vous arrachent ceux que vous aimez, sa voix nous guide à travers les labyrinthes de l’Histoire et de l’intime. Dans un monde où les bombes tentent d’avoir le dernier mot, il nous rappelle que les livres sont notre plus grande chance de survie – non pour fuir le réel, mais pour l’habiter pleinement. Comme si, au milieu du chaos, un homme qui lit était la plus radicale des révolutions.


« Moi, Bilal Seck, je n’appartiens pas à la noblesse de mon pays mais j’ai de l’honneur, plus que l’homme qui prétend être de sang pur et dont je suis l’esclave louangeur, le griot. La honte ne l’a pas submergé de m’abandonner loin de chez nous, sans remords, alors que nous voyagions ensemble en Terre Sainte. Pourtant je croyais que nous étions amis véritables, égaux dans l’estime, inséparables depuis l’enfance. Je suis un griot royal lié à sa famille depuis toujours. Je connais par cœur les généalogies des rois et des reines du Waalo, auxquels je sais rattacher son patronyme, et même celles du Kayor, du Sine, du Djolof, indissociables au Sénégal. De mon savoir, les rois tirent leur pouvoir. Et malgré cela, ou peut-être à cause de la crainte suscitée par la force divine de ma parole, les rois et les nobles ont décrété que mon sang, celui de mes ascendants et de mes descendants, était impur.« 

Parution : 14 août 2025 – Pages : 368

À la fin du XIXe siècle, Bilal Seck achève un pèlerinage à La Mecque et s’apprête à rentrer à Saint-Louis du Sénégal. Une épidémie de choléra décime alors la région, mais Bilal en réchappe, sous le regard incrédule d’un médecin français qui cherche à percer les secrets de son immunité. En pure perte. Déjà, Bilal est ailleurs, porté par une autre histoire, celle qu’il ne cesse de psalmodier, un mythe immense, demeuré intact en lui, transmis par la grande chaîne de la parole qui le relie à ses ancêtres. Une odyssée qui fut celle du peuple égyptien, alors sous le joug des Ptolémées, conduite par Ounifer, grand prêtre d’Osiris qui caressait le rêve de rendre leur liberté aux siens, les menant vers l’ouest à travers les déserts, jusqu’à une terre promise, un bel horizon, là où s’adosse le ciel…
Ce chemin, Bilal l’emprunte à son tour, vers son pays natal, en passant par Djenné, la cité rouge, où vint buter un temps le voyage d’Ounifer et de son peuple.

De l’Égypte ancienne au Sénégal, David Diop signe un roman magistral sur un homme parti à la reconquête de ses origines et des sources immémoriales de sa parole.


Le chagrin est un tyran jaloux – il exige une présence constante, une attention sans faille, une dévotion monastique. L’écriture, elle, est pire encore : elle réclame l’abolition pure et simple du monde des vivants. Entre ces deux despotes, pas de compromis possible. Car l’écriture ne connaît ni repos ni partage. Elle colonise l’esprit comme un cancer. Elle s’infiltre partout – dans les courses au supermarché, les devoirs à superviser, jusque dans les étreintes les plus intimes. Elle ne se nourrit même plus des petits remords quotidiens, mais d’une culpabilité plus toxique : celle de voir pleurer sa fille sans lever les yeux de l’écran ; celle de penser, avouons-le, à un point-virgule pendant l’orgasme d’un amant que pourtant on adore ; celle de laisser pourrir les amitiés dans le vinaigre du silence.

Parution : 21 août 2025 – Pages : 384

Suisse, 1984. Margaux, neuf ans, se jette dans les eaux glacées du lac Léman. Pétrifié, Alexis, son camarade de classe, assiste à son sauvetage. Entre les deux enfants naît alors une complicité vibrante. Mais bientôt, Margaux disparaît mystérieusement. Quarante ans plus tard, tous deux se retrouvent par hasard. Lui, ancien consultant, a tout quitté, rongé par la culpabilité du scandale lié au Duroxil, un opioïde qui a ravagé l’Amérique. Elle, après une enfance dramatique, est devenue écrivain, célibataire et heureuse de l’être, mais ses romans sont peuplés de fantômes. Entre eux, l’amour est intact, aussi brûlant qu’au premier jour. Mais aimer à cinquante ans, est-ce encore possible, quand un père se meurt, quand les enfants grandissent loin, quand le monde lui-même semble s’effondrer ?
De l’enfance à l’âge mûr, de la Suisse de la fin du siècle dernier à la France des années 2020, en passant par les États-Unis où s’annonce déjà le retour de Donald Trump, Aimer dessine une fresque éblouissante sur ces instants où tout peut encore basculer. Un souffle de vie inouï traverse ce roman lumineux, sur la grâce des secondes chances.


Enfant et jeune adolescent, D. passait de nombreuses fins d’après-midi d’hiver au centre aquatique, près de chez lui. Il avait le droit de s’y rendre directement depuis le collège, avec des copains ; c’était un de leurs premiers moments d’autonomie, sans parents. Jusqu’à dix-neuf heures, les garçons jouaient à se couler violemment, embarquant dans leur chahut des enfants qu’ils ne connaissaient pas, de grands adolescents parfois, qui profitaient de leur force supérieure pour balancer tout le monde sur plusieurs mètres. Des filles se prenaient aussi au jeu, certains soirs. Là-bas, les uns et les autres commençaient à remarquer leurs corps respectifs, dans une sorte d’expectative, hésitant entre la comparaison et l’envie, n’allant en général ni jusqu’au sentiment d’appartenir à un sexe particulier, ni jusqu’à un désir constitué. Les corps étaient surtout marrants : projetés en l’air, désarticulés dans les éclaboussures, transformés sous le prisme bleuté de l’eau de la piscine, frissonnants dans les vestiaires. On rigolait.

Parution : 28 août 2025 – Pages : 240

D., la vingtaine, vit une jeunesse bretonne sans éclat mais tranquille, non loin de sa mère Cécile, une institutrice que la honte pousse à éviter le supermarché employant son fils, et de sa jeune sœur Lala, lycéenne flamboyante. D’où vient, pourtant, cette violence en lui ?
Incapable de donner du sens à certains de ses actes passés et présents, D. choisit d’abandonner du jour au lendemain sa maison, son travail et son chien, pour fuir vers Paris, où l’accueille une amie d’enfance, Soraya. Grâce à elle, un monde électrique se révèle : celui de la culture queer, des soirées alternatives, de la sexualité joyeuse et de la politique radicale. En quelques mois, D. change ses façons de faire et de penser, précise le genre d’homme qu’il est, ou du moins qu’il compte être – s’il parvient à se débarrasser de ses mauvaises habitudes et de ses faux désirs.
Il en oublierait presque Lala, devenue de son côté étudiante à Rennes, et prête, elle aussi, à se laisser emporter, transformer par sa vie nouvelle. Prête ? À moins qu’une vérité intime, exhumée par hasard, ne fasse toujours plus diversion, jusqu’à l’empêcher complètement. Et cette vérité concerne son frère, qu’elle décide de retrouver à Paris, pour avancer enfin.


Parution : 4 septembre 2025 – Pages : 208

 » J’ai mis des années avant d’oser écrire sur Hélène. Elle n’était pas que l’étranglée de la rue d’Ulm. Elle était un mystère, une femme aux multiples identités, une personnalité opaque, hermétique aux récits. Le meurtrier possède sa biographie en plusieurs tomes, des rayonnages entiers, des archives dédiées. On l’étudie. On le lit. Elle : rien. Il lui a écrit des Lettres à Hélène, des centaines de pages. Des mots publiés, sans ses réponses, à elle.
Si cette femme est un mystère, si j’en sais si peu sur elle, que faire ? Lorsque l’on n’est ni historienne ni biographe, quel intérêt d’écrire sur une autre personne ? J’ai fini par répondre à cette question, parce que chaque femme a droit à la parole.
J’ai longtemps tâtonné avant de la nommer. On l’appelle Althusser, Rytmann, Legotien. Comment choisir ? Un jour, pourtant, j’ai réussi à l’appeler Hélène. C’est drôle parce que chez les féministes, on se méfie des personnes qui appellent les femmes par leur prénom. Mais les choses se meuvent dans la vie et il m’a semblé que ce prénom disait tout d’elle, et la poésie et la mer, et la force et le langage. Il m’a semblé que le prénom Hélène la révélait davantage que ses patronymes changeants, ses noms de code et d’épouse. Il racontait aussi sans doute la tragédie qui l’attendait. « 



Ju lit Les Mots
Blog littéraire – Critiques littéraires – Co-fondatrice Prix des auteurs inconnus – Membre the funky geek club – Contributrice journal 20 minutes



Catégories :Julliard, Littérature française

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36 réponses

  1. Tentée par Sarah Chiche. Et peut-être plus tard le David Diop mais je vais attendre les avis

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  2. C’est une brillante rentrée littéraire que tu nous proposes dans ce partage. Tous ces livres m’intéressent pour des raisons différentes ( leur histoire, leur auteur, le pays dont il parle ).
    Merci 🙏🏻

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  3. En plus de L’homme qui lisait des livres dont on a parlé Les Fragments d’Hélene pourrait me tenter.
    Merci pour la présentation

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  4. Mais quelle tentatrice tu fais… je ne note rien, je vais attendre !

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  5. Celui de David Diop me tente ainsi que celui sur Gaza. Bon dimanche

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  6. Pour moi en cette rentrée littéraire mon roman immanquable c’est celui de David Diop. J’ai lu tout ses livres et à chaque fois j’ai adoré. 🙂

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  7. C’est sympa de faire des articles par ME, j’aime bien l’idée. Je ne lis pas beaucoup de romans de chez Julliard

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  8. Grâce à toi, je me suis déjà noté « L’homme qui lisait des livres » et « Aimer » ! J’attends avec curiosité tes retours ! 😉 Merci à toi…

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  9. Je note ‘ l’homme qui lisait des livres’ Merci!!

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  10. Le roman de David Diop m’intrigue. J’avais beaucoup aimé La porte du voyage sans retour.

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  11. Pour le moment, j’attends de voir les premiers retours qui décideront de ce qui finira dans mon panier 😅

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  12. J’ai repairé « L’homme qui lisait des livres » 😀

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