Les avis de Céline C. : Le masque de verre d’Élodie Strecker


« Il était vrai que ce soir, le magicien avait privilégié l’extravagance, dans son élégance la plus macabre. Plus qu’un illusionniste, il ressemblait à une figure d’arcane surgie d’un jeu de cartes inconnu, comme si le Joker s’était enfui de son propre paquet. Son costume en velours paraissait vivant — non pas flamboyant, mais presque humide, saturé, comme s’il avait été trempé dans une teinture faite de sang et de cendres. Chaque couture semblait vouloir raconter une histoire, chaque pli murmurait des choses anciennes, et les reflets du tissu captaient la lumière de l’ampoule unique comme des éclats d’un rideau de théâtre en flammes »


Instagram, il y a encore quelques mois, je ne connaissais pas, et pour être honnête, je n’avais pas vraiment envie de m’y projeter (Julie m’a convaincue et je l’en remercie ici). En dépit du narcissisme ambiant et de l’égocentrisme exacerbé de certains, il y a du positif dans ce réseau social. J’y ai rencontré des personnes sympathiques, comme Elodie Strecker, jeune auteure, qui vient de publier son premier roman, en auto-édition.

Lorsque nous avons échangé sur son roman, qui n’est pas vraiment dans mon périmètre de lectures habituelles, j’avais peur de ne pas apprécier, et en même temps j’étais curieuse de découvrir son univers.

Un univers particulier dans lequel je suis entrée avec facilité. J’ai tourné les pages sans a priori, avec envie, en me demandant ce que me réservait la suite. Ici, j’ai trouvé un mélange de conte onirique et de fable dystopique, où la réalité se mêle à l’illusion. Le personnage principal est attachant, tout comme les autres d’ailleurs. Le monde dystopique est intéressant et j’aurais aimé en apprendre davantage autour de cette dictature et de ce Magnus Crane.

J’ai apprécié cette histoire, où j’ai eu l’impression de flotter dans des limbes, et ce personnage de Moonark/Sun, les deux faces d’une même personne, avec ce côté métaphorique que j’ai trouvé ingénieux. J’ai aimé la manière dont il découvre qui il était, ses questionnements, la façon dont l’auteure ouvre le rideau sur un autre monde.

Et enfin la plume d’Élodie m’a plu ; j’ai relevé des passages très poétiques, dans les descriptions de Moonark dans sa tenue de magicien, ou des passages avec certaines métaphores bien trouvées. Dont certains écrivains connus pourraient s’inspirer.

J’ai eu l’impression que l’auteure avait construit un fragment, un bel avant-goût, déjà bien élaboré, de ce qui pourrait être un roman plus conséquent, où cet univers qu’elle a créé serait davantage dévoilé.

Une belle découverte.


Parution : 17 juillet 2025 – Pages : 151 – Éditeur : Auto-édition – Genre : gothique, dystopie, fantastique, littérature française


Le Masque de Verre est un roman sombre et enveloppé d’une atmosphère oppressante, qui se déroule dans un Londres dystopique où passé et présent se mêlent dans une danse fragile entre ombre et lumière.
Au centre de cette histoire se trouve Moonark, un magicien énigmatique dont les souvenirs ont été effacés par un incendie dévastateur, laissant derrière lui un vide et une identité brisée.
Alors qu’il cherche à reconstituer son passé, Moonark doit affronter un monde où la frontière entre illusion et réalité s’efface peu à peu, et où chaque choix peut révéler une vérité cachée.
Explorant les thèmes profonds de l’identité, de la mémoire et de la résilience, ce récit invite à plonger dans un univers où l’espoir survit malgré la destruction et où chaque masque dissimule plus qu’il ne révèle.


Ju lit les mots
– Blog littéraire – Critiques littéraires – Co-fondatrice Prix des auteurs inconnus – Contributrice journal 20 minutes – Membre the funky geek club



Catégories :Auto-édition, Fantastique/Science-fiction/Uchronie/Dystopie..., Les avis de Céline C., Littérature française

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31 réponses

  1. Eh bien dis donc, cette auteure va être enchantée et fortement encouragée en découvrant ton avis d’auteure éclairée.
    D’ailleurs après t’avoir lue je me serais jetée sur ce roman dystopique si ce genre me plaisait.

    Merci Céline, j’adore lire tes avis mis en page par la vraie pro qu’est Julie 🥰

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  2. Pas pour moi, mais contente que tu aies aimé, c’est toujours plus agréable qu’une lecture foirée…

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  3. Très beau retour pour ce roman qui a l’air particulier et onirique. Tu en parles très bien. Je souhaite une belle réussite à cette autrice.

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  4. Très bel avis Céline 🙂

    Tu donnes envie de découvrir ce livre et cette auteure 🙂

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  5. Tu sembles avoir passé un bon moment avec ce roman et ses élans métaphoriques. Je trouve que justement le côté métaphorique est de plus en plus abandonné dans les oeuvres au profit de l’action, alors c’est chouette de voir une autrice donnant toute sa place à la poésie de sa plume.

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    • Je suis d’accord Audrey ! Pire que cela, je trouve que l’élan métaphorique est de plus en plus mauvais chez les écrivains. En tout cas dans le polar, j’ai l’impression que quand il est présent il est particulièrement mauvais. Quand je croise des métaphores minables, j’abandonne direct le roman (dernier exemple en date : « …une mine aussi défraîchie que le papier peint d’un vieil hôtel de province. » Rédhibitoire.) En tant qu’auteure je suis très mauvaise à ce jeu métaphorique, alors je préfère ne pas en faire 😉.

      Merci Audrey de m’avoir lue

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      • Je te rejoins. C’est souvent hasardeux et bancal. Mais ce qui est rédhibitoire pour moi, c’est quand ça devient scolaire. Il y a parfois des auteurs qui veulent bien faire avec des formules travaillées mais creuses et mal tournées. J’ai tendance à croire que quand on s’éloigne de son style pour se rapprocher d’un idéal ou de ce qu’on considère comme idéal, on finit immanquablement par se trahir. Et cela créé une dissonance peu harmonieuse pour le lecteur. Après, je pense que beaucoup d’entre nous (gros lecteurs) avons développé un instinct inconscient pour détecter le faux et le mal assemblé. Il y a parfois des choses qui me dérangent mais que des amis moins gros lecteurs n’avaient pas noté avant que je ne leur en parle. C’est un peu notre malédiction et notre chance car cela nous permet d’affiner nos envies et attentes.
        Et bravo à toi de rester fidèle à ton style.

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        • Tu soulèves une vraie question Audrey, sur la dissonance que l’on peut créer pour un lecteur en tant qu’auteur en n’étant pas « naturel ». C’est un point complexe ; je suis une scientifique et mon côté littéraire est fort peu développé, et hélas, j’ai bien conscience que ma plume est plutôt faible/pauvre. Mais je tente de m’améliorer, sans tomber dans cet excès d’un effort stylistique qui m’échappe 😅😂 pas simple !

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          • Mais rien que le fait que tu essaies veut tout dire pour moi 🙂 L’équilibre est délicat et pas facile à trouver mais si j’adore les belles plumes à la Nothomb, même les livres moins bien écrits peuvent me plaire car les personnages, l’histoire, l’univers… sont aussi importants. Bref, pas facile d’être auteur et j’admire toutes les personnes qui se lancent dans l’aventure.

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  6. Comme quoi, il y a du bon dans les réseaux sociaux 😘

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  7. Il est très beau ton retour Céline. Décidément, le monde de l’auto édition recèle de vraies pépites. La couverture est magnifique, ensorcelante et mystérieuse. Bel après-midi à toi Céline 🙂☀️📚☺️

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  8. c’est bien que de jeunes auteurs puissent se faire connaître grâce aux réseau sociaux, voilà un aspect positif d’une réalité qui souvent est source de violence et de stupidité .

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  9. Je crois qu’on en avait parlé ensemble, mais personnellement, j’aime beaucoup ce genre de récit. Il est dans ma WL ! 😉

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