L’instant où tout vascille : Quelques indélicatesses du destin de Laura Morante

Je connaissais l’actrice, la réalisatrice Laura Morante, j’étais donc curieuse de découvrir s’il y avait une plume derrière l’artiste, avec « Quelques indélicatesses du destin » (Brividi immorali), un recueil de quinze nouvelles parues en septembre aux éditions Rivages.

Pour la petite histoire, Laura Morante est la nièce d’Elsa Morante, auteure de la « Storia », dont l’action se déroule entre 1941 et 1947 et qui a suscité un vrai débat national à sa sortie.

Le titre « Quelques indélicatesses du destin » ne fait pas référence à une nouvelle en particulier, ce qui est assez différent pour le souligner, mais c’est un fil conducteur intéressant, puisque chaque histoire promet de saisir l’instant où chaque personnage vacille, l’instant où LE faux pas, va les entraîner vers LA chute irrémédiable. Le point de non-retour, de bascule où la vie prend un virage à 180°…
Bref, j’étais franchement emballée.

La première nouvelle, sur le mensonge, la paralysie face à l’autre, la culpabilité met le doigt sur ces interrogations que l’on pourrait avoir face à la situation de la bonne copine et l’engrenage infernal dans lequel un simple mensonge, une simple omission, peut nous embraquer. Avec des réflexions qui vont influer sur les destins, marqués par une mélancolie, une frustration propre aux personnes qui ruminent leur inaction, leur promettant une vie faite de remords et de frustrations…

Certaines nouvelles font une ou deux pages, comme un interlude entre chaque nouvelle plus importante, à la thématique plus forte. Ce qui aurait pu se révéler intéressant, mais qui malheureusement ne m’a pas emballé. J’ai trouvé que cela faisait retomber la ronde psychologique dans laquelle le lecteur pouvait se trouver, faisant perdre le rythme de lecture. Cela était peut-être voulu par l’auteure, pour apporter des respirations, d’ailleurs, elles sont clairement identifiées comme des interludes.

Aucune nouvelle ne m’a laissé un souvenir impérissable, c’est dommage, mais malheureusement, l’auteure use d’un style parfois pompeux, hachuré.

L’art de la nouvelle est compliqué, car il faut que l’auteur plante le décor, les personnages en peu de pages, pour arriver à extraire l’essence même de son intrigue et de ce qu’il a voulu en dire.

Parution : 1er septembre 2021 – Éditeur : éditions Payot&Rivages – Pages : 256 – Genre : nouvelles, humour noir

Sur les petites et grandes trahisons de la vie, pas juste des histoires mais plusieurs fois «toute une histoire »que se font les personnages de Laura Morante face aux instants qui basculent, aux engrenages détraqués qui s’ébranlent, inexorables, vers les extrémités de l’absurde. Humour vachard, poésie inattendue, ambiguïté rouée, des contes cruels dépourvus de morale qui capturent l’étreinte du doute, le frisson de la précision, le vertige des conséquences.



Catégories :Challenge Polars et Thrillers, Thrillers/Polars

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6 réponses

  1. Dommage pour cette lecture. Passe une excellente soirée Julie 🙂😉

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