
Le premier roman publié de Carine Joaquim, « Nos corps étrangers », m’avait beaucoup touchée, j’en garde d’ailleurs un souvenir prégnant. Le genre de lecture qui marque, mais surtout le genre qui démontre que la littérature blanche se joue des codes et qu’elle peut être très noire aussi…
J’étais impatiente de voir publié ce roman, que j’ai eu la plaisir de découvrir, dans sa version auto éditée. Clarisse est toujours Clarisse et ses rêves sont toujours là, à porté de main.
Carine manie avec dextérité les mots, pour faire ressortir toutes la profondeur des sentiments, des tourments par lesquels l’être humain peut passer. Comme a son habitude, la psychologie des personnages est finement décortiquée, pour le grand bonheur des lecteurs, qui arrivent à s’immerger complètement dans les intrigues sombres mais tellement lumineuses dont l’auteure a le secret.
Alors certains peuvent penser que c’est brutal, mais la plume fait ressortir toutes les apérités de la vie, en passant par une palette psychologique richement travaillée, grâce à une plume travaillée, elle nous entraîne dans les méandres de l’âme humaine.
L’adolescence est un période que Carine Joaquim affectionne particulièrement, puisque son personnage principal est une ado de 14 ans. Peut-être que le fait d’être professeur lui donne cette capacité de se glisser dans la peau de son personnage principal… En tout cas, on sent un don d’observation, qui vient creuser au plus profond de nous, pour y déceler les blessures… Un fond de vérité… Une vérité que l’on croit toucher du doigt, mais que l’auteure ne divulgue que peu à peu…
Clarisse va mal… Elle n’aime ni sa vie de collégienne, ni la vie qu’elle mène chez chacun de ses parents… Une mère, que l’on devine dépassée, dont la vie quotidienne pèse au point de ne plus avoir envie d’y prendre part, le tout au détriment de sa fille… Enfin, elle ne veut plus rien maîtriser… Ce père, qui préfère laisser sa fille faire ce qu’elle veut, histoire d’avoir la paix, les semaines où elle est chez lui…
A sa manière, l’auteure met l’accent sur l’absence parentale durant l’adolescence, mais surtout sur leurs fragilités psychologiques, lorsqu’ils doivent, eux-mêmes faire face à leurs propres doutes.
Clarisse, n’est pas tendre lorsqu’elle les évoque, il y a une telle rage en elle, que l’on ne s’explique pas au départ, puis l’auteure distille les informations et on comprend enfin la soif de vivre, d’amour et d’attention de Clarisse.. Elle ferait n’importe quoi, pour que l’on s’intéresse à elle, en tant qu’individu, sans tenter de la faire rentrer dans un moule…
On ressort, un peu sonné, comme Clarisse, qui décide de tout plaquer tellement elle en a marre… Elle craque et décide de fuir… Elle décide de fuir pour enfin vivre ce rêve qui la dévore… Elle va le vivre jusqu’au bout, jusqu’à ce que la réalité la rattrape et qu’elle s’éveille. Son rêve, lui permettra de grandir et enfin s’affranchir de son histoire… Une histoire tragique mais qui lui donnera la force de vivre…
Ce livre se découvre, se dévore grâce à une trame dont la construction est telle que tout s’imbrique et prend son sens au fil des révélations.
J’ai été émue, par l’histoire de Clarisse, telle une chrysalide elle se transforme en papillon au fil des pages, elle s’apaise…
Carine Joaquim a l’art de poser les situations pour permettre au lecteur de s’approprier l’intrigue. Sans jugement, elle dépeint les sentiments qu’elle pose avec finesse. Elle aurait pu tomber dans la facilité et à travers Clarisse, juger ces parents toxiques, nombrilistes et qui ne savent pas écouter… Qui ne veulent pas écouter… Pourtant, elle ne juge pas… Elle expose…Au lecteur de se faire son avis.
Parution : 2 juin 2022 – Éditeur : La Manufacture de livres – Pages : 224 – Genre : famille, adolescence, thriller psychologique
À quatorze ans, Clarisse est considérée comme une adolescente difficile. L’étiquette dissimule les angoisses de sa mère, l’indifférence de son père, des difficultés scolaires de moins en moins surmontables. Clarisse hait son quotidien, voudrait fuir loin de tout et de tous, gagner une liberté à la hauteur de ses rêves. Un jour, au lieu d’aller au collège, elle part. Au cours de sa fugue, sa route croise celle de Tony, jeune homme sensible et mystérieux qui la prend sous son aile. Sur les côtes paradisiaques et ensoleillées du Portugal, ils se découvrent, s’apprivoisent et vivent au jour le jour. Mais leurs doux rêves sont fragiles et la réalité menace de les rattraper, bien plus tortueuse et tenace que leur idylle. Jusqu’où devront-ils aller pour fuir un monde qui les condamne ?
Catégories :Challenge Polars et Thrillers, Thrillers/Polars
Encore une auto-éditée qui a réussi à s’imposer, comme quoi. J’aime les histoires sombres, quand l’auteure fouille dans les âmes humaines et en ressort ce qu’il y a de noir mais humain, parfois. Ton avis, plus que les autres, me conforte sur le fait que je dois lire ce roman. Merci Julie :*
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Oui, je suis vraiment contente pour elle et pour ceux qui arrivent à se faire publier. C’est un parcours du combattant…
Si tu n’as pas peur des grossièretés, je suis certaine que tu aimeras 😍
Merci à toi pour ta confiance 😘
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Merci Julie pour ton retour, et aussi d’avoir pris le temps de le partager de nouveau récemment.
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Avec plaisir 🙂
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