
Ce soir-là, bizarrement, personne n’aborde le sujet Younes.
Les sœurs commentent la maison de Zhor, l’extension à venir, le jardinet, la rampe d’escalier en fer forgé et les zelliges de la salle d’eau. La table ronde se poursuit jusqu’à l’aube. Najat écoute vaguement.
Elle pense à son cousin et aux sourires qu’elle ne lui a pas rendus. Dans le flot des paroles de ses sœurs, elle doit redoubler de concentration pour faire le point : pourquoi Younes a-t-il flashé sur elle ? La question ne la travaille pas longtemps.
Le cousin, c’est son sésame, l’occasion qu’elle attendait pour quitter cette ville où la moitié des femmes sont institutrices et l’autre moitié au foyer, cette ville où elle doit se méfier de son ombre.
Pour ce qui est de l’amour, le temps fera le reste. Najat ne croit pas aux histoires de prince charmant.
Parution : 12 janvier 2023 – Éditeur : Belfond – Pages : 336 – Genre : tranche de vie, immigration, résilience,
Najat se l’est promis, elle ne deviendra ni institutrice ni mère au foyer. Elle quittera Oujda, cette ville marocaine coincée à la frontière algérienne, et réalisera son rêve : atteindre le kharij, l’Europe.
Le sésame doit venir d’un homme, un cousin lointain qui a émigré et qu’elle pourrait épouser avec l’accord du père. Mais chaque fois que Najat approche du but, quelque chose se grippe dans la mécanique. Quelque chose qui vient des hommes, de l’administration, du mauvais œil La faute à ce pays sclérosé par le chômage et la corruption qui brise les aspirations de sa jeunesse. Qu’est-ce qu’une vie passée à attendre ?
En peignant cette femme empêchée qui ne renonce jamais, Rania Berrada s’attache à débusquer l’héroïsme discret d’une vie ordinaire. Un premier roman courageux, tout en nuances.

Catégories :Un livre, un extrait...
Pas toujours facile pour ces femmes…
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Oui… Elles doivent encore se battre…
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Quand elles osent !
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Oui…
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Lorsque j’entends qu’en Chine, manifester est passible de prison… et pas de jours, mais d’années !!!! argh
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J’ai grandit en Tunisie et j’ai vécu ça… !!!
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Ouille, oui, effectivement. Aussi pire qu’en Chine ou c’était un peu plus souple ?
C’est lorsque je lis ce genre de commentaires que j’ai envie de baiser mon sol natal du plat pays qui est le mien ♫
On se plaint, mais comparé à d’autres pays, on est le cul bordé de nouilles !
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Plus souple quand même. Tant que tu ne te mêlait pas de politique tout allait bien et on avait plutôt la belle vie… On a du mal à mesurer la chance que l’on a. Le mot dictature est utilisé sans savoir ce que c’est … Oui on a de la chance !
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Comme souvent, tant que tu la fermes, tu ne risques pas de problèmes… mais dans certains pays, même quand tu ne dis rien, tu risques de te faire arrêter, torturer, assassiner…
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Malheureusement ! Il faut être dans les petits papiers pour ne pas être visé. La Tunisie n’a jamais été de ce type là, fort heureusement !
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Tu es dans les petits papiers aujourd’hui et demain, tu ne l’es plus et hop, disparition, accident de chasse…. je connais ces salopards, quand ils n’ont plus besoin de toi, hop, à la poubelle. On ne refera pas un dictateur…
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C’est ça… Les mécanismes sont connus et ne changent pas… Et cela quelque soit le pays…
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Et je ne comprends toujours pas que l’Homme n’ait pas compris et qu’il soit tenté par des dictatures…. purée, ils ne savent pas que sous une dictature, on ne punit pas les voyous, mais les honnêtes gens ???
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Le mécanisme est effectivement très complexe et je ne suis même pas certaine que certaines comprennent l’enjeu. Ils acceptent, sans se poser de question. Il faut plusieurs générations pour casser ce mécanisme et un déclencheur horrible pour tous s’aperçoivent que ce n’est pas normal…
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Beaucoup veulent ce genre de système parce qu’ils pensent qu’ils vont punir les délinquants, apporter de la sécurité,… ce qui est faux sur toute la ligne !
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Y a beaucoup cette idée effectivement ! Complètement fausse, puisque ce sont des délinquants qui sont au pouvoir, enfin très souvent…
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Les nazis avaient donné des armes aux voyous, en France, durant l’occupation… à la libération, les résistants ont eu accès à des armes grâce aux voyous qui leur ont passé les leurs…. comme quoi.
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Voilà ! Des voyous qui donnent aux voyous…
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Je dirais « des assassins génocidaires qui donnent des armes aux voyous et ces derniers éviteront les emmerdes plus tard en les refilant aux résistants qui n’en avaient pas »…. comme quoi !
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Malheureusement…
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