Rapport 2023 du Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes. Le sexisme persiste et ses manifestations les plus violentes s’aggravent…

C’est un article un peu particulier que j’avais envie d’écrire aujourd’hui.

Étant maman d’un garçon et d’une fille, j’ai toujours été attentive à l’égalité dans le cercle familial, pour que dans la société, ils puissent trouver leur place, sans faire subir ou subir eux-mêmes les inégalités. Ce n’est pas une chose simple, car l’éducation, n’est pas que l’affaire des parents. L’influence du groupe et de la société a un impact fort et peut parfois nous étonner, voir nous horrifier ! Ma fille a eu à subir le harcèlement de rue, que j’ai de mon côté toujours connu, que ce soit celui ouvert, ou plus insidieux. Sous prétexte de drague, certaines personnes deviennent des harceleurs, mais quand est-il de celui subit dans les transports en commun, des regards insistants ou des jambes bien écartées de celui assis à nos côtés… Tout cela participe à la perception des rapports entre les femmes et les hommes. Je me souviens avoir fait tout un « speech » à mon fils sur le respect des femmes et sa manière de se tenir. Encore une fois, sans castration, comme j’ai pu le lire parfois, c’est juste une question de respect mutuel et d’égalité entre les hommes et les femmes.

Le rapport 2023, du Haut Conseil à l’Égalité (HCE), est plutôt alarmant concernant l’état du sexisme en France. Il s’appuie sur les derniers chiffres officiels et sur les résultats d’un sondage, réalisé auprès de 2 500 personnes « représentatives », sur la perception des inégalités entre les femmes et les hommes dans notre société.

Notre société dans son ensemble est de plus en plus touchée par ces inégalités, mises en lumière par certains mouvements, comme Me too, pour autant les clichés et les stéréotypes sexistes persistent.

C’est d’ailleurs, assez étrange, légèrement schizophrénique même, car les gens reconnaissent l’existence du sexisme, le regrettent même, mais n’arrivent pas à s’en défaire, alors que le sexisme dit « ordinaire » (Je ne vois pas comment on peut qualifier d’ordinaire le sexisme… Mais j’ai bien compris l’idée.) est banalisé et conduit bien souvent à sa forme la plus violente.

Sur le panel des 2500 personnes, parmi les hommes de 25 à 34 ans, près d’un quart, estime qu’il faut parfois être violent pour se faire respecter ! 40%, de ces hommes de 25 à 34 ans, trouvent normal que les femmes s’arrêtent de travailler pour s’occuper de leurs enfants.

Quant aux femmes, 80% estiment être moins bien traitées que les hommes en raison de leur sexe et 37% disent avoir déjà subi des rapports sexuels non-consentis !

La majorité du panel, estime que l’action des pouvoirs publics est insuffisante ! Même si je suis d’accord, j’estime que si depuis des années rien ne change, c’est que la communication n’est pas la bonne et qu’il est temps que ces questions d’égalité, soient non seulement débattues, mais aussi enseignées. Cela commence dès le plus jeune âge et passe aussi par l’éducation, qui ne peut pas être entièrement aux mains des instances publiques ! C’est en éduquant, que ce sujet, d’égalité, deviendra un non sujet. Mais il faut aussi que cela devienne un délit, surtout pour certains faits. Mais il reste un très long chemin avant d’y parvenir…

Dans son rapport, le HCE propose un plan d’urgence global contre toutes les manifestations du sexisme et ses causes, en précisant que pour y arriver, cela doit porter, « à la fois, sur la protection et la répression, mais aussi sur la prévention en agissant sur les mentalités dès le plus jeune âge, et cela, dans tous les secteurs. »

Je vous invite à lire le rapport, très instructif, et qui pourrait vous aider à échanger avec vos ados. Une discussion est en cours avecle mien, pour faire un état des lieux et sonder sa perception et disons le franchement, voir si je ne me suis pas plantée…



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17 réponses

  1. Billet très intéressant, merci!
    Je suis assez âgée pour me rendre compte que la situation se détériore pour les femmes, alors que certaines mesures sont censées avoir été prises pour l’améliorer…
    « Il suffira d’une crise politique, économique et religieuse, pour que les droits des femmes, nos droits, soient remis en question. Votre vie durant, vous devrez demeurer vigilante. » disait Beauvoir. C’est tellement fatigant de suivre ce conseil, elle avait tellement raison que c’en est effrayant…

    Aimé par 2 personnes

  2. Oui, tu as raison de publier cette citation car elle est vraie ! Nous devons être vigilante, nos droits reculent, je pense… Je le crains ! Le pire, c’est quand la religion revient au pouvoir : les femmes sont les premières à en souffrir, à voir leurs droits fondre comme neige au soleil… :/

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  3. Le problème, dans ce constat amer, c’est que bien souvent, les femmes se taisent. Je n’ai presque pas rencontré de femmes n’ayant jamais eu à supporter un comportement déplacé, violent ou traumatisant. J’ai déjà entendu une femme me dire : il m’a coincée sous un escalier, mais j’ai pu m’enfuir, ce n’est pas si grave. Bien sûr, que c’est grave ! Il n’y a, à mon sens, pas de degré dans le fait d’être une victime.
    C’est vrai que dans un tel contexte, cette phrase que tu nous rappelles n’en est que plus glaçante !

    Aimé par 1 personne

    • Je suis d’accord avec toi ! Le fait que les femmes se taisent, elles participent, au fait que cela ne se résorbe pas ! C’est comme une hémorragie qu’on ne peut arrêter… Les femmes elle-mêmes banalisent ces faits, parce qu’elles ont été soumises pendant des années, des générations à trouver ça normal. C’est devenu un fonctionnement inné. Les femmes entretiennent l’acceptation, en étant elles-mêmes castratrices des velléités de changement de leurs filles, sœurs, amies… Elles entretiennent en élevant des hommes comme des rois, en leur permettant, par des gestes et paroles, de se croire supérieur aux femmes ! Cette lutte contre le sexisme, qui devrait être l’affaire de tous, devient l’étendard d’une minorité. Lorsque dans le métro, un petit con de 16 ans, à qui je demande de bien vouloir fermer ses jambes, car elles étaient tellement écartées que j’étais obligée de me déporter, m’a répondu : »Je ne peux pas, j’ai des couilles trop grosses » Tu te dis qu’il y a encore beaucoup ce chemin à parcourir et qu’il sera parsemé d’embuches. Si cela avait une jeune fille du même âge, elle n’aurait pas osé lui dire, remarque, je pense que très peu de femmes auraient osé… Ce jour là, plusieurs sourires narquois ont fleuri sur les visages, mais personne n’a rien trouvé à redire, sauf ma fille et un jeune homme d’à peu près 25 ans !… Le fait de réagir, peut être dangereux, et personne ne lèvera le petit doigt, donc on se dit à quoi bon… Bref, je pourrais être intarissable sur le sujet des violences dans le métro, dans la rue. EDUQUEZ vos garçons, c’est mon mantra…

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  4. Merci beaucoup pour cet article et le partage du rapport !

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