Le message d’Andrée Chedid


Dans un pays en guerre, une jeune femme, Marie, est blessée par une balle. Malgré la douleur, elle ne pense qu’à une chose : rejoindre Steph, qui habite de l’autre côté de la ville. Entre eux, il y a un pont. Ils partagent une passion très vive et viennent de traverser une crise. Malgré cela, Marie est prête à tout pour revoir Steph. C’est le message qu’elle avait pour lui, avant d’être mortellement touchée.
Elle vacille sous la lumière de midi. Le sang coule de sa blessure. A mesure qu’elle avance, des images de son passé surgissent, emportées par une mort au ralenti que rien n’arrêtera. D’autres personnages l’aident, comme aimantés par ce lieu où la vie, le hasard et le destin mélangent leurs cartes.
Dans ce roman, son premier depuis « L’Enfant multiple », paru en 1991, Andrée Chedid convoque tous les massacrés, les fusillés, les suppliciés. Ils convergent vers ce cœur aux abois, vers cette femme à la fois anonyme et singulière.

Parution : 2007 – Éditeur : j’ai lu – Pages : 128 – Genre : drame, guerre, amour tragique, tragédie


Quels que soient nos chemins, aux derniers jours je serai auprès de toi.

Je ne sais comment qualifier Ce livre, mais je dirais que vu le nombre de pages, c’est une nouvelle. J’ai pu voir à droite à gauche certains commentaires parler d’un recueil de poésie, c’est une erreur ! Nous sommes bien sur un roman, même s’il est très court.

Je connaissais Andrée Chedid, à travers quelques interviews, mais je n’avais jamais pris le temps de la lire. En plus la poésie ce n’est pas un genre qui me fait triper, même si je peux apprécier une plume poétique. Cela n’a rien à voir à mon sens.

Mon fils a eu à le lire il y a deux ans, il avait donc sa version argumentée, que personnellement, je trouve inutile, car elle vient plutôt embrouiller l’esprit et ne laisse que peu de place à l’imagination. Le travail sur le texte, doit, selon moi, se faire avec l’enseignant. Mais là n’est pas le sujet… J’avais donc noté qu’il fallait que je me penche sur ce livre et j’ai enfin pris le temps de le faire.

C’est un texte fort, où la plume de l’auteure a une musicalité qui transcende le texte. Et même si le lieu n’est pas clairement délimité, il suffit de se renseigner sur l’auteure et ses différents travaux, pour se rendre compte qu’elle a une attache particulière avec le Liban. Le fait d’ailleurs de ne pas se situer dans l’espace-temps, permet de transposer le récit à n’importe conflit à travers le monde et c’est ce qui donne au récit une dimension intemporelle.

C’est un livre assez sombre puisque nous assistons à la lente agonie d’une femme, dommage collatéral d’une guerre qui annihile tout sentiment. Pourtant, c’est bien l’amour qui lui donnera des ailes. Elle meurt, à petit feu et c’est son histoire d’amour qu’elle nous raconte… Ce qui est assez intéressant, c’est qu’Andrée Chedid construit un récit double, puisque nous avons à la fois l’introspection de cette femme qui voit défiler les moments les plus importants de sa vie, mais c’est aussi la vie autour d’elle qui continue, mais dont les silences viennent percer sa conscience.

Il y a parfois un sentiment d’arrêt sur image où le lecteur devient le spectateur. J’ai eu le sentiment d’observer ce livre, comme un film dont les images défilent, alpaguent et viennent froisser notre petit cœur.

Peu de personnages, mais une densité incroyable dans le récit très visuel dont on ressort bousculé par les phrases courtes, poétiques et riches en allégories. La vie défile sous nos yeux et on aimerait la retenir, pour qu’elle ne s’échappe pas de Marie et lui permettre de vivre le grand amour de sa vie.

L’écriture fluide et émouvante, souvent teintée de mélancolie d’Andrée Chedid exprime des émotions profondes et universelles, « Le Message » invite le lecteur à réfléchir sur la vie, la mort et l’amour, tout en offrant une vision humaniste du monde.

Je vous recommande chaudement sa lecture, j’ai été très touchée et je sais déjà que je lirais d’autres livres de l’auteure. J’ai d’ailleurs commandé « Le sixième jour », pour deux raisons : l’auteure et parce que j’avais beaucoup aimé la chanson de Dalida, qui a joué dans ce film…

Ju lit Les Mots

– Blog littéraire – Critiques littéraires – Co-fondatrice Prix des auteurs inconnus – Membre the funky geek club – Contributrice journal 20 minutes –




Catégories :Contemporain, J'ai lu, Romans noirs

Tags:, ,

14 réponses

  1. Merci Julie pour cette émouvante chronique. Je n’ai jamais lu cette auteure et je suis intriguée par ce roman. Le fait que le lecteur ne puisse pas se projeter dans un espace-temps réel me plait beaucoup. Quant à la réflexion autour de la vie et de la mort, comme tu le dis, c’est un sujet universel !
    Je le note ! ☺️

    Aimé par 1 personne

Rétroliens

  1. C’est lundi, que lisez-vous ? #18 – Ju lit les mots
  2. C’est le 1er, version octobre 2023 | Un Coup de Foudre
  3. Bilan lectures avril 2024 – Ju lit les mots
  4. Bilan lectures Janvier 2025 – Ju lit Les Mots
  5. Bilan lectures Février 2025 – Ju lit Les Mots
  6. Bilan lectures Mars 2025 – Ju lit Les Mots
  7. Bilan lectures mai 2025 – Ju lit Les Mots
  8. Le mois Africain 2025 – Ju lit Les Mots
  9. Passeport littéraire : Asie – Entre traditions, modernité et poésie du monde – Ju lit Les Mots
  10. Bilan lectures Octobre 2025 – Ju lit Les Mots
  11. Passeport littéraire : Afrique – Voyager au cœur des voix africaines – Ju lit Les Mots
  12. Bilan lectures Novembre 2025 – Ju lit Les Mots

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.