
Leslie est rentré au bout de quelques mois à peine avec le genou en miettes après l’explosion d’une bombe artisanale au passage de son convoi. Il s’en était bien tiré, selon ses supérieurs, les autres n’avaient pas survécu, mais cela ne les a pas empêchés de le renvoyer chez nous comme un ballot de linge sale, une marchandise obsolète, sans valeur.
Il ne pouvait plus se battre, il pouvait à peine marcher, sa carrière était finie avant même d’avoir réellement commencé. Martha était triste et soulagée en même temps. Il était revenu entier, disait-elle, pas allongé dans une boîte scellée de plomb.
Moi aussi, j’ai cru que nous avions retrouvé notre fils. Un père et une mère ne comprennent pas toujours qu’il y a autre chose qu’un genou, des béquilles et la démarche claudicante d’un jeune homme entré brutalement dans l’âge adulte. Il y avait sa tête et tout ce qu’ils avaient mis dedans sans que personne en ait parlé.
Les drogues pour ne pas dormir, les amphétamines pour se sentir invincible au combat, les pilules qu’on donne sans même dire ce que c’était parce que celui qui les prend est un soldat et qu’il n’a pas son mot à dire.
Est-ce qu’il y a eu un médecin militaire pour prétendre que c’était pour leur bien ? Que c’était le petit cocktail de bienvenue identique à celui que prendraient des retraités pour rester en forme ? Je ne savais pas encore exactement ce qu’il avait pris, mais après les cauchemars que j’attribuais aux combats, après les nuits d’insomnie, les crises de delirium, après le chien des voisins dont il avait brisé la nuque à coups de béquille parce qu’il aboyait trop fort, j’ai dû me résoudre à admettre que c’était un autre qui était rentré d’Irak.
Un étranger dans ma maison, si loin de cet enfant nu qui avait rempli ses poumons d’air, posé sur le ventre de sa mère, et qui nous avait rendus meilleurs que nous ne l’étions auparavant.
La guerre nous avait pris notre fils et elle ne nous avait restitué que le négatif de la photo, juste une ombre blanche sur un fond désespérément sombre.
Parution : 26 août 2021 – Éditeur : Olivier – Pages : 192 – Genre : thriller, roman noir, huis-clos, secrets de famille
Le blizzard fait rage en Alaska. Au cœur de la tempête, un jeune garçon disparaît. Il n’aura fallu que quelques secondes, le temps de refaire ses lacets, pour que Bess lâche la main de l’enfant et le perde de vue. Elle se lance à sa recherche, suivie de près par les rares habitants de ce bout du monde. Une course effrénée contre la mort s’engage alors, où la destinée de chacun, face aux éléments, se dévoile.
Catégories :Un livre, un extrait...

Un livre, un extrait… Ça – Tome 1 de Stephen King
Un livre, un extrait… Moi qui n’ai pas connu les hommes de Jacqueline Harpman – Nouvelle édition
Un livre, un extrait… Rentrée littéraire 2025 – Strange Houses de Uketsu
Un livre, un extrait… Rentrée littéraire 2025 – Aimer de Sarah Chiche
Ah génial ce bouquin, je l’ai beaucoup aimé !
J’aimeJ’aime
Myriam et toi avez des avis divergents 😉
J’aimeJ’aime
Effectivement j’ai lu l’article de Myriam et je comprends ce qu’elle a voulu dire. C’est fou parfois nos ressentis par rapport à un livre.
Un jour une amie me dit qu’elle a adoré (éloges dithyrambiques +++) un roman de Franck Bouysse (auteur dont j’ai apprécié Né d’aucune femme) et me le prête.
J’ai apprécié la plume mais pour le reste …😬 Euh j’avoue ne pas avoir compris son enthousiasme ! Cela m’a intriguée
J’aimeJ’aime
Je suis toujours étonnée aussi de l’enthousiasme de certains pour des livres que je n’ai pas apprécié. Notamment la Tresse, que j’ai trouvé très plat. Ou bien Bojangles que je n’ai pas du tout aimé. C’est très intriguant et enrichissant également 😉
J’aimeJ’aime
Peut-être devrait-on étudier cela d’un point de vue scientifique 😉🤣
J’aimeJ’aime
C’est ton domaine 😉
J’aimeAimé par 1 personne
Tu vas rire mais j’y pense souvent. Comprendre pourquoi (en dehors de la subjectivité, cela ne peut pas être que ça) il peut parfois exister une différence si extrême entre deux lecteurs sur un même livre, cela m’interroge et je trouve cela passionnant ! Je veux une réponse !!!!!! 🤣😂
J’aimeJ’aime
Une lecture s’imprègne de notre vécu, de ns aspirations, de notre éducation, en bref elle ne peut pas être uniforme car chaque livre se confrontera à un lecteur. Pour moi il y a autant de lecteur que d’avis. On peut avoir des avis très proches, avoir aimé toutes les deux, pour autant ce ne sera pas les mêmes choses que nous auront retenues. Voilà tu as une réponse :-
J’aimeAimé par 1 personne
Tu es trop forte chère Julie. Tu as tellement raison. Mais quand même une petite étude scientifique me tente bien 😂😉
J’aimeAimé par 1 personne
😅 Il n’y a ni logique ni science pour le coup)
J’aimeJ’aime
C’est étonnant comme le lire n’est pas la même chose que l’écouter. La plume se teinte d’acidité caustique. Merci pour cette extrait.
J’aimeJ’aime
La voix du narrateur va complètement changer la perception d’un livre..
J’aimeJ’aime
Je l’ai lu mais à ma grande honte, j’ai quasiment tout oublié.
J’aimeJ’aime
C’est qu’il ne t’a pas laissé un grand souvenir 😉
J’aimeAimé par 1 personne
Lu et pas vraiment apprécié 😉
J’aimeJ’aime
Tu vas à contrecourant de Myrlit 😉
J’aimeAimé par 1 personne
Totalement ! 🙂
J’aimeJ’aime