Les avis de MyrlitBooks : Urushi de Aki Shimazaki

Grâce à une “Masse Critique privilégiée” organisée par Babelio, j’ai eu le plaisir de découvrir “Urushi”, dernier titre de la pentalogie “Une clochette sans battant”.

“Kyôko” et “Anzu” sont sœurs. La première décède après avoir donné naissance à une fille prénommée “Suzuko”. La deuxième, quittée par son compagnon, élève seule son fils “Tôru”. Lorsque cette dernière se marie avec son ex beau frère, chacun d’eux adopte l’enfant de l’autre.

Seule ombre à ce tableau idyllique de la famille recomposée, les sentiments de “Suzuko” envers son cousin vont
au-delà de l’amour fraternel! Ce roman d’une centaine de pages raconte ainsi, avec pudeur, les émois de la jeune fille.

Faut-il faire compliqué pour évoquer le cheminement émotionnel et psychologique d’une jeune adolescente? Impérativement non! En tout cas, pas pour Shimazaki qui, à travers une écriture épurée et des mots simples, réussit à transformer une histoire ordinaire et presque banale en un récit subtil, riche de symboles.

“Suzuko” suit des cours de “kyntsugi”, un art ancestral consistant à réparer les vieilles céramiques. Chez elle, elle s’occupe d’un moineau trouvé blessé.
Ces deux occupations qui peuvent paraître anodines, serviront de premières marches dans son apprentissage de la vie. La jeune fille va se reconstruire tout en essayant de trouver des réponses à ses questionnements.

L’air de rien, Shimazaki aborde, en les survolant, une multitude de thèmes qui dépassent les frontières du Japon moderne. L’adolescence, la famille, l’art, entre autres, auraient sûrement mérité qu’elle s’y arrête plus longuement, mais à mon avis, ces raccourcis sont volontaires pour mieux coller au jeune âge de la narratrice.

Sachez enfin que, à l’instar des autres pentalogies de Shimazaki, les différents titres peuvent être lus dans l’ordre que vous voulez.

Dans “Urushi”, le passé des personnages, ainsi que les liens entre eux sont explicites, vous ne risquez donc pas de vous y perdre.


Parution : 1er mai 2024 – Editions : Actes Sud – Pages : 144 – Genre : roman

Après le décès de sa mère Kyôko, Suzuko Niré a grandi dans une famille recomposée mais unie, entourée de sa tante Anzu, de son père, et de son frère adoptif Tôru. Aujourd’hui âgée de quinze ans, l’adolescente porte à ce dernier un amour dévorant et ne souhaite qu’une chose : retrouver celui qui est parti de la maison trop tôt, pour vivre à ses côtés. Son absence provoque chez elle une immense tristesse.
Un soir, en rentrant de l’école, Suzuko recueille un moineau blessé. Et découvre en cet oisillon qui ne pourra plus jamais voler une incarnation de ses propres fragilités.


Ju lit Les Mots

– Blog littéraire – Critiques littéraires – Co-fondatrice Prix des auteurs inconnus – Membre the funky geek club – Contributrice journal 20 minutes –




Catégories :Actes Sud, Les avis de MyrlitBooks

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12 réponses

  1. Merci Myriam pour ce partage. Ton retour sur cette lecture donne envie de découvrir ce texte tout en subtilité, même si de prime abord je ne serais jamais allée vers ce roman 😉.

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    • Avec plaisir ma chère Céline. Loin d’être une spécialiste de la littérature japonaise, je trouve quand-même que Shimazaki y insuffle un air nouveau par la simplicité et la légèreté de la construction de ses œuvres tout en gardant l’essence de cette littérature. Cependant, mon préféré reste Haruki Murakami qui, lui, me transporte complètement dans son monde hors de tout.

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  2. Merci Julie pour ce beau visuel 😍

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  3. Je n’ai pas encore eu l’occasion de commencer cette nouvelle série et j’espère en avoir prochainement le temps (quoiqu’il me semble en avoir une autre à rattraper!).

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  4. Merci pour ton avis sur ce livre qui pourrait me tenter 🙂

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  5. Voilà une autrice que j’aimerais bien découvrir quand j’aurai un peu épuré ma PAL de romans jap. Ses textes ont l’air sensibles et puissants.

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  6. Je ne connais absolument pas, je ne suis pas habitué des romans japonais mais je serais curieuse de découvrir la reconstruction de cette famille et de cette enfant. La lecture a l’air a la fois douce et pleine d’émotions, en tout cas c’est ce que je ressens à travers ta chronique Myrlit. 🙂

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    • C’est tout à fait ça, un texte et une écriture tout en douceur, rien qui brusque le lecteur. Cela rappelle l’ambiance des animés en plus de toute la symbolique que nous devons dénicher derrière un tas de détails qui semblent anodins.

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  7. Une autrice que j’ai découverte l’an dernier avec sa pentalogie Le poids des secrets, et dont j’aime beaucoup l’écriture et la sensibilité. Je lirais très probablement cette pentalogie aussi, d’ailleurs, Urushi est dans ma wishlist audio.

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