
Je prends garde à ne pas tomber dans le corps de ma mère. Ne pas ensevelir ses os sous mes larmes. Ne pas ajouter ma douleur à la sienne. Rester debout malgré l’inconfort et poursuivre ma découverte. En chemin, je m’installe dans un sillon du muscle subclavier. Je m’égare dans la pénombre. Je me hisse bientôt en dehors de la gouttière, une surface rugueuse oblique d’avant en arrière et de dehors en dedans, la ligne trapézoïde est mon tremplin.
Certains livres s’imposent à nous sans raison apparente, Le tube de Coolidge de Sonia Hanihina, m’a avant tout attiré par le dessin sur la couverture !
C’est un tatouage berbère bien particulier, typiquement tunisien, et en la regardant, je me suis fait la réflexion que ma sœur, allait être surprise par cette couverture. C’est en arrivant à l’épilogue que je découvre avec stupéfaction la description d’un salon que je connais bien… Sonia Hanihina explique l’échange qu’elle a avec la tatoueuse et finit par donner son prénom. Finalement, je comprends que le tatouage de la couverture, que porte l’auteure, c’est bien ma sœur qui l’a réalisé ! Une incroyable coïncidence…
A l’image de ces radiographies de la souffrance de la mère, le personnage principal, va radiographier son histoire familiale pour enfin comprendre et se reconstruire après les errements, les violences et la peur. Les histoires familiales de couples mixtes sont rarement abordées en littérature, et ici l’auteure expose ses héritages, mais aussi l’impossibilité de parfois trouver sa place. Les drames de cette histoire, l’amour, l’ambition, vont venir se brûler les ailes sur une violence qui ne dit pas toujours son nom. Certes il y a la violence physique, mais aussi celle plus larvée du rejet de l’autre…
Ces radiographies sont l’image même de la famille qu’elle va regarder en transparence pour enfin trouver sa place dans un monde où d’un côté il y a la peur, la violence d’un père qui part à la dérive et cette famille de l’autre côté de la Méditerranée où les silences veulent dire beaucoup de choses…
Avec une plume lumineuse, Sonia Hanihina, explore cette vie entre deux rives et avec poésie elle décrit la quête d’une harmonie, de l’amour de soi par la réconciliation avec une histoire familiale houleuse.
J’ai retrouvé, par moment cette fulgurance des mots apaisants, qui permettent enfin de se construire, s’ouvrir aux autres pour enfin s’aimer.
Un roman passionnant, d’une grande sensibilité, lumineux et plein d’espoir où le bonheur est à portée de main, dans lequel la résilience, et l’acceptation d’une histoire familiale, prennent leur sens, afin de trouver sa place, et s’aimer soi-même…
Un premier roman tout en délicatesse, tout en poésie où l’héritage, les traumas familiaux prennent une place dans l’équilibre d’une vie, pour enfin s’accepter, aimer et grandir.
Je remercie les Éditions JC Lattes et Netgalley pour l’envoi de ce titre.
Parution : 21 août 2024 – Éditeur : JC Lattes – Collection : La grenade – Pages : 288 – Genre : contemporain, tranche de vie, violence faites aux femmes
En trouvant un jour des radiographies de sa mère, Mona découvre l’étendue de ses souffrances. Ces clichés l’obsèdent au point de l’obliger à se confronter à son histoire. Celle de Yacine, son père, immigré tunisien bousculé dans la France des années 1960. Celle de Jeanne, sa mère, démunie face à la chute de son mari et à sa violence. Celle de son frère, Elyas, qui n’aura d’autre choix que de disparaître pour se reconstruire ailleurs. Et la sienne, enfin.
Puisant sans relâche sa force dans les livres, Mona explore ces vies invisibles entre les deux rives de la Méditerranée. D’un geste d’écriture puissant, Le Tube de Coolidge est l’histoire d’une réconciliation, celle d’une femme avec ses origines, par la grâce de la littérature.
Ju lit Les Mots
– Blog littéraire – Critiques littéraires – Co-fondatrice Prix des auteurs inconnus – Membre the funky geek club – Contributrice journal 20 minutes –
Catégories :Contemporain, J.C. Lattès

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Merci Julie pour la découverte de ce premier roman (inspiré de la vie de l’auteure ?). Effectivement je trouve très belle cette coïncidence du tatouage réalisé par ta sœur.
La plume a l’air poétique.
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Avec plaisir 😀 Oui c’est son histoire familiale qu’elle raconte à travers Mona. Oui une drôle de coïncidence 😉
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Le hasard est incroyable ! J’imagine ta surprise.
Tu as le don de parler de romans qu’on ne voit pas partout et qui semblent d’une grande force.
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C’était incroyable de découvrir ça, surtout que j’étais aux États-Unis…
Merci ! Je suis ravie de faire découvrir des plumes et des histoires différentes.
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Cette histoire de tatouage, c’est dingue ! (Je sais exactement quel post chez toi apparaîtra dans ma revue mensuelle !)
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Oui complètement dingue ! Merci Justin 🥰
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J’imagine ta surprise en découvrant le dessin de ta soeur sur la couverture 🙂 C’est vraiment joli, elle est douée!
Le sujet du roman est un peu trop grave pour moi en ce moment, mais je note le titre pour une éventuelle future lecture.
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C’est une excellente tatoueuse effectivement et j’ai été très surprise et fière en lisant le prologue.
Je comprends très bien cette envie de légèreté dans ses lectures 😉
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Mince alors ! Retrouver un tatoo réalisé par ta soeur sur la couverture d’un roman, ce n’est pas banal 🙂
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Non du tout 😅
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C’est une lecture qui doit être bouleversante et puissante.
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C’est bouleversant mais tellement lumineux que je suis ressortie pleine d’espoir…
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