Vigile de Hyam Zaytoun : Un cri d’amour déchirant

L’oxygène te quitte peu à peu, je le vois à ton front, à ton visage qui perd sa couleur. Je donne mon poids dans ta poitrine, continue de t’appeler. Reviens mon amour.

Avec ce Premier roman, Hyam Zaytoun livre une œuvre d’une grande intensité, un texte court mais bouleversant. Dans ce récit autobiographique, elle nous plonge au cœur de l’épreuve la plus intime, la plus terrifiante : celle de voir l’être aimé lutter pour sa vie. Vigile n’est pas seulement une histoire de survie, c’est une déclaration d’amour, une ode à la résilience et à la force des liens humains. Dès les premières pages, on est happé par la sincérité de ce récit, où chaque mot semble pesé, chaque phrase porteuse d’une émotion à fleur de peau.

Je n’ai pas l’habitude de lire ce genre de roman, j’étais pourtant très curieuse de le découvrir. Certainement influencée par certains retours.

En pleine nuit, le compagnon de la narratrice s’effondre, victime d’un arrêt cardiaque. C’est le début d’une lutte acharnée pour la vie. Hyam Zaytoun raconte ces heures d’angoisse, cette bataille contre la mort, mais aussi contre la peur, l’impuissance, la douleur. Ce récit est également celui de l’amour inconditionnel, de la nécessité de tenir bon pour l’autre, de rester éveillé, vigilant, parce que la vie de l’être aimé en dépend. Au fil des pages, l’auteure nous fait vivre cette épreuve, nous plongeant dans son intimité.

Le livre apporte aussi une réflexion sur le temps qui s’étire dans l’attente, ce temps qui devient une obsession lorsqu’il est question de survie. À travers ce récit, Hyam Zaytoun interroge également sur la force des liens qui nous unissent aux autres, sur ce qui nous pousse à nous battre pour ceux que nous aimons, même lorsque tout semble perdu.

La plume de Hyam Zaytoun est à la fois épurée et poétique, directe et sans fioritures, captant ainsi l’attention du lecteur. Chaque phrase résonne avec une intensité particulière. Les descriptions sont précises, mais c’est dans les silences, les non-dits, que réside la vraie force du texte. L’autrice parvient à créer une tension narrative presque insoutenable, où chaque battement de cœur, chaque respiration compte. Vigile est un roman où la forme rejoint parfaitement le fond, où l’écriture devient une manière de survivre à l’indicible.

J’ai été touchée et émue par ce texte qui ne peut laisser indifférent. C’est une lecture intense, une plongée dans l’intimité d’une épreuve de vie où l’amour et la peur se mêlent de manière inextricable. L’auteur signe ici un premier roman émouvant, touchant, qui résonne longtemps après avoir tourné la dernière page.


Parution : 3 janvier 2019 – Éditeur : Le Tripode – Pages : 124 – Genre : amour   famille   couple   littérature française   contemporain  

Un bruit étrange, comme un vrombissement, réveille une jeune femme dans la nuit. Lorsqu’elle allume la lampe, elle découvre que l’homme qu’elle aime est en arrêt cardiaque. Avec une intensité rare, Hyam Zaytoun confie son expérience d’une nuit traumatique et des quelques jours consécutifs où son compagnon, placé en coma artificiel, se retrouve dans l’antichambre de la mort.

Comment raconter l’urgence et la peur ? la douleur ? une vie qui bascule dans le cauchemar d’une perte brutale ? Écrit cinq ans plus tard, Vigile bouleverse par la violence du drame vécu, mais aussi la déclaration d’amour qui irradie tout le texte. Récit bref et précis, ce livre restera à jamais dans la mémoire de ceux qui l’ont lu.


Ju lit Les Mots

– Blog littéraire – Critiques littéraires – Co-fondatrice Prix des auteurs inconnus – Membre the funky geek club – Contributrice journal 20 minutes –




Catégories :Contemporain, Le Tripode

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14 réponses

  1. Ce genre d’épreuve, c’est ma hantise alors lire un roman l’évoquant, cela pourrait avoir une fonction presque cathartique. Merci pour la découverte.

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  2. Wow ça doit être hyper intense comme expérience de lecture et très angoissant aussi. Faut pas être hypocondriaque 😅

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  3. Oulah… Ayant vécu cette même « expérience » en Novembre dernier avec mon mari, je crois qu’il vaut mieux éviter ce livre de mon côté. J’ai déjà une boule dans la gorge et les frissons en lisant ta chronique. Tu résumes bien l’idée du temps qui s’allonge dans cette situation, la lutte, la peur, la vigilance qui s’installe. Merci pour ta chronique Julie, mais je passe mon tour, c’est plus sûre.

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    • Je comprends tout à fait ! Ce n’est pas une lecture facile et franchement la lecture doit être un exutoire et non pour se remémorer les mauvais moment.
      J’espère que ça va mieux 😉

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      • Merci de ta gentillesse Julie, ca va. Il se remet petit à petit, les mois qui viennent de passer n’ont pas été simples mais c’est en bonne voie maintenant. 🙂
        Comme tu le dis, la lecture ne doit pas être là pour réveiller de mauvais souvenirs, et clairement rien qu’en lisant ta chronique, j’ai senti le flots d’émotions revenir en moi. Mais c’est bien d’en parler, de décrire aux gens la situation, pendant et après. Cet état de vigilance que les proches gardent ensuite car la vie après un infarctus n’est plus la même, la convalescence peut être longue et ca demande du temps pour trouver ses marques. Si je n’avais pas vécu la situation, ce livre m’aurait certainement intéressée d’ailleurs. Donc merci à toi d’en parler !

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        • ❤️ Mon fils 17 ans, avait une tachycardie jonctionnelle, détectée à 8 ans, opéré à 11, je connais cet état de vigilance et même si aujourd’hui tout va bien, je m’inquiète souvent pour lui, même de descendre les escaliers en courant ! Je ne suis pas certaine d’oublier et de ne plus être en état de vigilance. Bien entendu, c’est différent de ce que tu as vécu et ce qui est évoqué dans ce livre, mais c’est un point commun pour toutes les personnes qui vivent ce type de situation. Le cœur l’organe vital par tout commence et tout finit fait que l’inquiétude sera toujours présente. Le tout est d’être cette vigile avec amour et bienveillance tout en accompagnant. 🫂

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  4. Un texte d’une telle intensité en 124 pages, c’est fort. Je ne suis pas sûre de réussir à lire sur un tel sujet sans verser des larmes, cela dit, je ne ferme pas la porte.

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  1. Bilan lectures juillet 2024 – Ju lit les mots

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