Les avis de MyrlitBooks : Du génie français de Régis Debray

Tout est parti d’une rumeur.

En 2018, la présidence de la République aurait demandé à la Société des Gens de Lettres de choisir le nom à donner au pavillon français lors de la prochaine Exposition universelle.

Les italiens ont Dante, les anglais Shakespeare, les russes Pouchkine, il fallait donc aux français trouver « Le » nom digne de représenter l’excellence littéraire à la française.

Après moult discussions, consultations et éliminations, les noms de Victor Hugo et De Stendhal se seraient affrontés en finale et la SGDL aurait déclaré le second vainqueur. Debray ne porte pas Stendhal dans son coeur, aussi se lance-t-il dans une attaque en bonne et due forme à son encontre mais également contre le système et le peuple français.

Stendhal d’abord. Selon l’essayiste, l’homme serait un profiteur qui retournait sa veste au gré de ses intérêts.

La France ensuite. Ce pays qui était un phare intellectuel prodiguant ses lumières à l’humanité n’est plus que l’ombre de lui-même. Dans cette France soumise à Bruxelles, le statut de la présidence a changé, « la mission tourne au job ». La décadence a commencé par le sommet de la pyramide et son effet domino a fait dégringoler toutes les strates de la société.

Sur un ton acerbe, Debray fustige le peuple qui, les bras croisés, regarde son pays courir à sa perte.

Que retenir de ce sombre constat ? Que tout est à jamais perdu ? Probablement pas parce que « Se souvenir que cela a été, c’est faire que cela puisse être encore ». On peut donc remonter la pente et rendre à la France sa splendeur d’antan. Mais quand, comment et par qui ? Ça, Debray ne le dit pas.


Parution : 12 septembre 2019 – Editions : Gallimard – Pages : 128 – Genre : littérature générale, essai, sciences humaines et sociales, politique, philosophie, sociologie 

Qu’en est-il de « l’art d’être français » ? Et quelle figure d’écrivain serait la mieux à même d’incarner ce génie singulier ? Une institution littéraire réputée, saisie par les plus hautes instances politiques, aurait, dit-on, tenté de répondre à cette question, en soumettant le sujet au vote auprès de ses membres les plus éminents. Résultat : Stendhal, premier sur la liste, assez loin devant Hugo.Alarmé par cette rumeur, et conscient qu’un tel choix aurait un enjeu stratégique non seulement littéraire mais proprement éthique, Régis Debray examine de près les mérites respectifs des deux candidats à la fonction suprême. Sa conclusion : Hugo d’abord, Hugo toujours.Simple question de goût ? Non, car il en va de la vocation d’un peuple, qui regarde notre présent mais plus encore notre avenir.


Ju lit Les Mots

– Blog littéraire – Critiques littéraires – Co-fondatrice Prix des auteurs inconnus – Membre the funky geek club – Contributrice journal 20 minutes –




Catégories :Classique, Gallimard, Les avis de MyrlitBooks

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3 réponses

  1. Un livre qui doit être particulièrement intéressant. Merci pour la découverte !

    Aimé par 2 personnes

  2. Merci Myriam pour ce retour lecture. Je me souviens avoir vu passer ce roman, sur lequel mon regard a glissé ….😉

    Aimé par 1 personne

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