Si les personnalités dans le viseur des islamistes radicaux sont, à raison, soutenues collectivement et souvent mises sous protection policière – comme la journaliste Ophélie Meunier en 2022 par exemple –, la société civile et les institutions paraissent bien moins réactives lorsque le danger vient de l’extrême droite. Et ce en dépit d’une montée en puissance inquiétante depuis plusieurs années, au point d’être devenue le deuxième risque terroriste sur le sol européen

La menace est donc là, tristement banale, commune, si bien que nous, journalistes qui travaillons sur le sujet, l’avons intégrée dans notre quotidien. Voilà bientôt dix ans que j’exerce dans les médias : c’est peu, et pourtant, tout a changé en une décennie. Parler d’inégalités sociales ou d’urgence climatique est désormais perçu comme un acte militant, couvrir une simple manifestation équivaut aujourd’hui à prendre un risque – physique et juridique – et diffuser son travail peut exposer à de sérieuses menaces. En revanche, applaudir la flambée de la bourse, parler de « wokisme » ou de « crise migratoire en France », c’est neutre.

Si en deux ans, le nombre de bulletins pour l’extrême droite a explosé, la victoire la plus écrasante ne se déroule pas dans les urnes, mais dans les esprits.

Parution : 16 octobre 2024 – Éditeur : Payot – Pages : 250 – Genre : littérature française, essai, racisme, extreme droite

L’extrême droite est aux portes du pouvoir. Dans les urnes comme dans les esprits, ses thèmes, son narratif et son vocabulaire s’imposent. Il est encore temps d’inverser cette tendance, à condition de comprendre les rouages de cette progression et de réagir rapidement.

Ju lit les mots

– Blog littéraire – Critiques littéraires – Co-fondatrice Prix des auteurs inconnus – Contributrice journal 20 minutes – Membre the funky geek club

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