Mademoiselle J, tome 2 : Je ne me marierai jamais de Yves Sente et Laurent Verron

Quel plaisir de continuer avec ce deuxième tome de Mademoiselle J, que l’on retrouve près de 10 ans plus tard, indépendante, à l’image de ces femmes souhaitant s’affranchir des carcans qui les enfermaient.

Comme le tome précédent, les planches débutent en noir et blanc et l’immersion se fait instantanément, aux côtés de l’oncle Paul et de ses neveux et nièces, quelques mois après, plus précisément Pâques 1960.

La toile de fond historique se précise en ces années troubles. L’exposition universelle dévoile les manigances politiques qui préparent la guerre. Les ententes se font en toute discrétion, puisque ce deuxième tome, met en scène les manigances entre nazis et soviétiques avant la Seconde Guerre mondiale. Mais c’est sans compter sur les convictions de notre héroïne rafraîchissante, et profondément anti-nazi.

On s’immerge facilement entre les bulles, qui oscillent entre romantisme, convictions politiques et l’Histoire avec un grand H.

Ptirou, devenu Spirou, apparaît brièvement, comme un compagnon fidèle, aux conseils avisés. On le retrouve avec tendresse, à l’image de Mademoiselle J, qui reste une amie fidèle…

Des personnages toujours aussi attachants à la construction maîtrisée, tant au niveau du dessin que du scénario. Le rythme toujours aussi dense, je dirais même plus dense, puisque le territoire de jeu est plus élargit avec Paris en toile de fond.

Nous avons donc une nouvelle héroïne dans le monde de la BD, avec Juliette De Sainteloi, personnage totalement fictif dans Spirou, mise en lumière dans Il s’appelait Ptirou.

Chaque album de Mademoiselle J. devrait se dérouler dix ans après le précédent, permettant une traversée du XXe siècle et ses événements majeurs.

En 1937, la fille du patron de la Compagnie Générale Transatlantique, Juliette, a 22 ans, son diplôme en poche, et s’apprête à tenter de devenir grand reporter. Son père, qui a entretemps fondé sa propre compagnie de cargos, se voit proposer par Gustave Noirhomme, son associé, une offre difficile à refuser : Herr Von Riblach, homme de confiance de Hitler concernant la marine civile, voudrait entrer dans le capital de la Compagnie des Cinq Océans. Juliette, bien consciente des projets d’invasion des nazis, refuse tout net. Malgré les réticences machistes des rédacteurs en chef, Juliette n’abandonne pas son rêve de devenir grand reporter et le journal Horizon France lui donne l’occasion de montrer sa valeur en l’engageant comme stagiaire de Daniel Fraiser, journaliste aguerri mais particulièrement désagréable. Gustave Noirhomme, lui, est prêt à tout pour que Juliette cède ses parts aux nazis… Avec « Mademoiselle J », Yves Sente et Laurent Verron font du XXe siècle une passionnante épopée  !

Parution : 9 octobre 2020 – Editions : Dupuis – Planches : 64 – Scénario : Yves Sente – Dessins : Laurent Verron – Couleurs :Isabelle Rabarot – Genre : BD, roman graphique

Yves Sente est scénariste de bande dessinée. En 1982, il part aux États-Unis. Il suit des études de gestion et de droit à Bruxelles (1986), Louvain-la-Neuve et Chicago. Il sort Licencié en Affaires publiques et internationales en 1989. En 1991, il fut nommé rédacteur en chef aux éditions du Lombard où il devient rédacteur en chef de plusieurs magazines, intègre le comité de direction en 1992 et est nommé directeur éditorial en 1993. En 1998, sur un coup de bluff, il remet un scénario de Blake et Mortimer, d’une main anonyme. Il ne faudra pas longtemps aux éditions Dargaud pour découvrir son talent de scénariste. En janvier 2000, La Machination Voronov, 14ème album des aventures de Blake et Mortimer, sur un dessin d’André Juillard est publié, digne de la lignée de Jacobs. Il gagnera pour cet album le prix Haxtur de la meilleure histoire courte. Il poursuit depuis la production régulière de scénarios pour la bande dessinée: en alternance avec Jean Van Hamme sur les aventures de Blake et Mortimer, à sa suite pour les séries XIII et Thorgal, et pour ses propres créations comme Le Janitor et La Vengeance du Comte Sharbek, le plus souvent des thrillers chez Dargaud.

Après un bref passage dans une agence de pub, il rejoint Bruxelles en devenant l’assistant de Roba. Cette collaboration durera trois ans. Mais il rêve d’animer sa propre bande dessinée, et, à la suite d’une rencontre avec l’éditeur Claude Lefranc, Verron publie en 1991 « Le Maltais » sur un scénario de Loup Durand. Il réalise trois épisodes de cette série. En 1994, avec le scénariste Yann, il propose au Lombard les aventures exotiques et humoristiques du père-missionnaires « Odilon Verjus ». Celles-ci se déroulent vers la fin des années 1920 en Nouvelle Guinée. Il est désigné en 2003 comme dessinateur pour la reprise de Boule et Bill. En 2009, Laurent Verron crée une nouvelle série scénarisée par Cric et intitulée « Fugitifs ».



Catégories :BD/Romans graphiques

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2 réponses

  1. J’ai adoré la suite aussi !

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