De feu et d’or de Jacqueline Woodson

Tout commence au son d’un orchestre à Brooklyn, nous sommes au mois de mai 2001, jour des seize ans de Melody, qui va porter une robe blanche, robe que sa mère, Iris qui n’a pu porter, parce qu’elle était enceinte.

À travers son livre, Jacqueline Woodson, balaie une histoire familiale sur plus de quatre-vingts ans, du massacre de Tulsa en 1921 aux attentats du 11 septembre 2001, tout en abordant des thématiques riches et passionnantes propres aux familles noires américaines.

Un livre tout en délicatesse et profondeur, pour parler aussi bien du statut social, de la maternité que du racisme, où la douleur laisse la place à l’espoir d’un avenir meilleur à travers cette troisième génération, qui a peut-être moins subi, mais qui a été bercé au rythme des histoires familiales qui ne font que la rendre plus forte.

Chaque mot trouve une résonance aussi bien dans les souvenirs que dans le présent, chaque génération fait écho à la précédente, que ce soit par la maternité de la grand-mère ou celle de la mère. Mais le plus marquant, c’est ce parallélisme que fait l’auteur entre le massacre de Tulsa et les attentats du 11 septembre 2001. Deux événements qui viennent borner cette histoire familiale, parsemée de doutes et de remise en question, mais où les liens familiaux sont les plus forts.

La plume poétique de Jacqueline Woodson est composée de phrases courtes, apportant une musicalité, propre aux histoires tragiques mais lumineuses, avec leur lot de malheurs et de joies. Les mots évoquent l’amour qui se faufile à travers les années, les générations, pour raconter l’histoire de cette famille.

Nous sommes en 2001, le soir d’une fête donnée en l’honneur de Melody et de ses seize ans, dans la maison familiale de Brooklyn. Couvée du regard par ses parents et amis, elle fait son entrée sur une musique de Prince, dans une robe blanche taillée sur mesure. Une tristesse flotte néanmoins dans l’atmosphère. Seize ans plus tôt, cette même robe fut cousue pour une autre jeune fille : Iris, la mère de Melody, pour fêter aussi son entrée dans l’âge adulte. Une célébration qui n’eut finalement jamais lieu. Iris était enceinte.

Parution : 10 mars 2021 – Éditeur : Stock – Pages : 150 – Genre : histoire familiale, racisme, littérature américaine Traducteur : Sylvie Schneiter – Titre original : Red at the Bone

Auteure d’une vingtaine de livres jeunesse qui lui ont valu les prix les plus prestigieux : le National Book Award en 2014, le prix Alma (l’équivalent du Nobel pour la littérature jeunesse) en 2018 et, en 2020, le prix Hans Christian Andersen et « la bourse du génie » de la Fondation MacArthur. Un autre Brooklyn (Éditions Stock, 2018), son premier roman pour adultes, a été finaliste du National Book Award en 2016. Elle vit à Brooklyn avec sa famille.



Catégories :Contemporain, Historique

Tags:, , , ,

7 réponses

  1. Un sujet poignant tout à fait ce que j’aime ! Merci Julie 😉

    Aimé par 1 personne

  2. Un sujet qui m interpelle. Un retour qui attire 🤩

    Aimé par 1 personne

Rétroliens

  1. De feu et d’or, Jacqueline Woodson – Pamolico – critiques romans, cinéma, séries

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

%d blogueurs aiment cette page :