Il ne faut pas choisir ce qu’on défend : la nature ou l’humanité, les hommes ou les chiens. Non, il fallait s’attaquer au fond du problème: la protection du droit d’exister. On commence par dire, mettons, que les éléphants c’est trop gros, trop encombrant, qu’ils renversent les poteaux électriques, piétinent les récoltes, qu’ils sont un anachronisme, et puis on finit par dire la même chose de la liberté. La liberté et l’homme deviennent encombrants à la longue… voilà comment je m’y suis mis. (…) Il est temps de nous rassurer sur nous-mêmes en montrant que nous sommes capables de préserver cette liberté géante, maladroite et magnifique, qui vit encore à nos cotés.
Parution : 5 octobre 1956 – Éditeur : Gallimard – Pages : 464 – Genre : colonisation, décolonisation, nature, écologie, défense cause animale, Afrique
Un Français, Morel, entreprend en Afrique une campagne pour la défense des éléphants menacés de tous les côtés tant par les chasseurs que par les lois dites « inexorables » du progrès. Lorsque la Conférence pour la Protection de la Faune (Congo, Bukavu, 1953) constate elle-même qu’ « il serait vain de vouloir imposer au public le respect de la nature uniquement par les méthodes légales ». Morel ne craint pas de recourir aux armes. Aidé par quelques compagnons convaincus comme lui que le respect de la nature n’est pas incompatible avec les exigences du progrès, il prend le maquis contre la barbarie et la cruauté sous toutes ses formes, cependant que de tous les côtés des conspirateurs habiles essayent d’utiliser sa magnifique obsession et son apparente naïveté à leurs propres fins. Ridiculisé ou haï, accusé de préférer les bêtes aux hommes, traité de misanthrope et de nihiliste, trahi par les uns, aidés par quelques autres, exploité par un apprenti dictateur, et par des agitateurs politiques, le « Français fou » continue envers et contre tous à défendre les éléphants au risque de sa vie. Face à la haine raciale et religieuse, à la démagogie nationaliste, Morel poursuit sa campagne pour la protection de la nature, pour le respect de ce qu’il appelle « la marge humaine », quelq que soient les systèmes, les doctrines et les idéologies de rencontre. D’aventure en aventure, d’avatar en avatar, il triomphe avec un tranquille confiance de toutes les déceptions et de toutes les ruses, persuadé que les hommes sont assez généreux pour accepter de s’encombrer des éléphants dans leur difficile marche en avant, et de ne pas céder à la tentation totalitaire sans marge, de la fin qui justifie les moyens et du rendement absolu.Et peu à peu, une complicité souriante et amicale se forme autour de celui qui « ne sait pas désespérer » et de ces géants menacés, et des volontaires de tous les pays, de toutes les races et de toutes les opinions se rangent autour de cet aventurier de l’humain.
Catégories :Un livre, un extrait...
Connaissais pas !
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Un classique à découvrir 😉
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Noté ! 🙂
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😉
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Un roman que je n’ai pas encore lu mais il faut que je le fasse car Romain Gary c’est culte. 🙂
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Un des classiques à lire 😉
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« Qui vous a tiré dessus? »
« Je me suis fait ça moi-même (titré une balle de fusil dans les fesses)! »
« Est-ce que vous avez déjà essayé de nourrir un éléphanteau orphelin? »
(ou quelques choses comme ça…)
Je me rappelle ces deux semaines de vacances, en Grèce, où c’était le seul bouquin que j’avais emmené. Je l’avais lu et relu jusqu’à le connaître par coeur… Mais c’était il y a 45 ans!
(s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola
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Merci de ton passage ! Il a l’air de t’avoir marqué 😉
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