
On fréquente les gens pendant des années, parfois des dizaines d’années, en s’habituant peu à peu à éviter les questions personnelles et les sujets réellement importants ; mais on garde l’espoir que plus tard, dans des circonstances plus favorables, on pourra justement aborder ces sujets, ces questions ; la perspective indéfiniment repoussée d’un mode de relation plus humain et plus complet ne s’efface jamais tout à fait, simplement parce que c’est impossible, parce qu’aucune relation humaine ne s’accommode d’un cadre définitivement étroit et figé.
La perspective demeure, donc, d’une relation « authentique et profonde » ; elle demeure pendant des années, parfois des dizaines d’années, jusqu’à ce qu’un événement définitif et brutal (en général de l’ordre du décès) vienne vous apprendre qu’il est trop tard, que cette relation « authentique et profonde » dont on avait caressé l’image n’aurait pas lieu, elle non plus, pas davantage que les autres.
Parution : 14 août 2016 – Éditeur : J’ai lu – Genre : roman sociétal, contemporain
» Dès lors qu’une mutation métaphysique s’est produite, elle se développe sans rencontrer de résistance jusqu’à ses conséquences ultimes. […] Aucune force humaine ne peut interrompre son cours – aucune autre force que l’apparition d’une nouvelle mutation métaphysique. » » Les particules élémentaires » est la chronique du déclin d’une civilisation – la nôtre -, qu’illustre l’existence plate et morose de deux demi-frères, Michel et Bruno, confrontés à leur misérable condition. Tandis que Bruno s’abîme dans une quête désespérée du plaisir sexuel, la vie amoureuse de Michel continue d’être un pitoyable désastre. Ni résigné, ni satisfait, ce dernier, chercheur en biologie, reste persuadé que ses travaux seront déterminants pour l’avènement d’une nouvelle espèce, asexuée et immortelle, et la disparition – enfin de l’humanité.
Catégories :Un livre, un extrait...
Votre commentaire