Les avis de Myrlit : La Femme de trente ans de Honoré de Balzac


Trente ans, c’est l’âge de la vérité, l’âge où se concentrent toutes les forces vitales avant le déclin, où le besoin de vivre devient impérieux. à trente ans, Julie d’Aiglemont, dont ce roman nous retrace la vie, cède à l’adultère, pour échapper à un mariage décevant… De la jalousie au meurtre, du meurtre à la fuite, cet acte coupable mènera, implacablement, à la ruine de la famille tout entière. La Femme de trente ans, œuvre noire et mystérieuse, est l’un des grands romans de Balzac sur la femme et sa condition.

Parution : 10 août 2010 – Éditeur : Flammarion – Pages : 336 – Genre : littérature classique, roman sociétal, condition féminine


Julie décide d’épouser par amour et contre l’avis de son père un colonel de l’armée napoléonienne. Elle va vite déchanter jusqu’à éprouver de l’aversion pour son mari et chercher l’amour auprès d’autres hommes.

Balzac qui se voyait en éclaireur de sa société a souvent dénoncé à travers ses romans les mariages arrangés, dénués d’amour; une pratique courante à son époque. Dans « La femme de  trente ans » il va à contresens, il fait la morale aux jeunes demoiselles qui se précipitent dans les liens du mariage sans tenir compte des conseils de leurs parents.

C’est toujours avec plaisir que je retrouve Balzac, tout me charme chez lui; la finesse de son style, la façon assez personnelle qu’il avait de s’impliquer dans ses récits, la beauté de la langue, ses descriptions, et même ses néologismes. Et pourtant, j’ai refermé mon livre avec une légère déception ! Précisons que le texte est divisé en six parties, et c’est là que le bât blesse. La construction du roman manque de logique, les parties sont décousues et incohérentes avec des prolepses confuses. Pire, certains événements sont complètement invraisemblables. Mais où est donc passé le Balzac méticuleux ? Qu’est-il arrivé à cet écrivain qui, obsédé par la perfection de la création, n’hésitait pas à interrompre le travail des imprimeurs pour rajouter un détail ou changer un mot ? 

En lisant les différentes notes autour du texte (l’avantage qu’offre la Pléiade), j’ai appris que Balzac avait publié séparément chacune des six parties et ce n’est qu’après-avoir conçu « La comédie humaine » qu’il décida de rattacher le tout pour en faire un roman. Ainsi s’expliquent donc les trous noirs et les zones d’ombre.

Ce n’est pas parce je m’étais habituée à mieux avec Balzac que je ne finirais pas sur une note positive. « La femme de trente ans » a été un tel succès mondial que depuis, quand ils évoquent une femme trentenaire les russes parlent d’ »une femme à l’âge balzacien » et les brésiliens eux l’appellent « balzaciana ». Ce n’est pas beau ça ?



Catégories :Classique, Flammarion, Les avis de MyrlitBooks

3 réponses

  1. Magnifique consécration en effet !

    Aimé par 1 personne

  2. C’est vrai que cet hommage est plutôt beau même si la démarche de l’auteur ne semble pas lui avoir permis de proposer un texte cohérent…

    Aimé par 1 personne

Rétroliens

  1. C’est lundi, que lisez-vous ? #16 – Ju lit les mots

Répondre à Sacha Annuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.