
AVANT-PROPOS
Les industries culturelles sont peu questionnées sur leur responsabilité d’entreprise et leur impact vis-à-vis de la société. Si le réchauffe ment climatique constitue un véritable danger pour la vie, le réchauffement des esprits doit aussi retenir notre vigilance. Les créateurs, producteurs et distributeurs de contenus sont concernés au premier chef. Films, livres, presse, réseaux sociaux, jeux vidéo, musique, spectacles, expositions… éveillent notre joie, notre curiosité, notre réflexion, mais peuvent induire un effet de serre périlleux pour nos cerveaux. Trop de stéréotypes, de discours de haine ou de désinformation agissent comme des polluants, nuisibles à l’épanouissement individuel et à la cohésion sociale. Cette fièvre est oubliée par les citoyens et par les acteurs de ce secteur si influent, tant par les revenus qu’il génère que par les emplois créés, près de 8 millions en Europe, soit deux fois plus
que la construction automobile.
Ce livre veut prendre la température, établir un diagnostic et proposer des remèdes pour que les responsabilités industrielles, collectives et individuelles se rejoignent. Chacun doit prendre sa part. L’enjeu est de préserver nos valeurs démocratiques et les droits humains tels la liberté d’expression, la promotion de la diversité culturelle, la protection des enfants. Notre travail vise à sensibiliser celles et ceux qui ont un lien avec ces entreprises : collaborateurs, investisseurs, ONG, consommateurs, artistes et pouvoirs publics. Il décrit de bonnes pratiques. Y sont présentées des pistes d’action pour que les parties prenantes, mues par une exigence de transparence, puissent mesurer l’influence et l’engagement des industries culturelles et prennent conscience de leur rôle de vigie, d’alerte pour combattre ensemble le réchauffement des esprits.
La responsabilité sociétale des entreprises (RSE), qui évalue leur contribution au développement durable, s’est imposée dans le débat public. Mais elle franchit difficilement le seuil des industries culturelles.
Échappant à l’attention de l’opinion, des décideurs politiques, des investisseurs qui demandent aux entreprises de prendre en considération “l’intérêt collectif”, ce secteur affecte pourtant le bien commun. Il n’est pas tout à fait un hasard que bon nombre de dirigeants concernés préfèrent rendre compte de l’empreinte écologique plutôt que de l’empreinte cérébrale de leur activité.
La culture est écartée du champ multidimensionnel du développement durable alors qu’elle y a toute sa place. La réintroduire dans ce cadre confère aux engagements adoptés par les acteurs du secteur un éclairage spécifique et exigeant tout en les exposant à des questionnements nécessaires à l’existence de sociétés plus inclusives, ouvertes au croisement des imaginaires, des savoirs et des sensibilités. Comment les entreprises répondent aux besoins des générations actuelles sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs ?
Quelles sont leurs priorités stratégiques en matière de RSE ? Comment celles-ci sont intégrées à leur gouvernance ? Comment leurs parties prenantes s’en saisissent pour nourrir un dialogue constructif ? Quelles informations délivrent-elles pour les sensibiliser à l’impact de leurs services, offres ou produits ? Comment mieux appréhender leur capacité à créer des fenêtres avec vue sur l’altérité, à satisfaire le besoin de discernement, à nourrir le souffle créatif, à vivre avec une pluralité de points de vue et une diversité artistique, à cultiver l’esprit critique ?
En m’appuyant sur mon expérience de quinze ans à la tête de la RSE d’une multinationale des industries culturelles, je conçois ce livre comme une réflexion, un cheminement pour partager avec les lectrices et les lecteurs ces interrogations.
L’actualité souligne la nécessité pour les citoyens de s’emparer de ces sujets. Il est essentiel que toutes et tous s’y engagent.
Parution : 10/01/2024 – Editeur : Actes Sud – Pages : 208
Films, livres, presse, réseaux sociaux, jeux vidéo, musique, spectacles, expositions… éveillent notre joie, notre curiosité, notre réflexion, mais peuvent aussi induire un effet de serre périlleux pour nos cerveaux. Si le réchauffement climatique constitue un véritable danger pour la vie, celui des esprits doit aussi retenir toute notre attention. Trop de stéréotypes, de discours de haine ou de désinformation agissent comme des polluants, nuisibles à l’épanouissement individuel et à la cohésion sociale. La concentration de la production culturelle entre les mains d’un petit nombre d’acteurs risque également de formater nos imaginaires, d’essouffler la créativité et de fragiliser notre esprit critique.
Les industries culturelles doivent repenser leur influence, sous la vigilance d’une société civile sensibilisée.
L’enjeu est de préserver nos valeurs démocratiques et les droits humains en promouvant la liberté d’expression, la diversité culturelle et en protégeant les intérêts des enfants. L’autrice présente des pistes d’action concrètes afin que chacune des parties prenantes joue son rôle de vigie et d’alerte pour combattre ensemble le réchauffement des esprits.
Ju lit Les Mots
– Blog littéraire – Critiques littéraires – Co-fondatrice Prix des auteurs inconnus – Membre the funky geek club – Contributrice journal 20 minutes –
Catégories :Premières Lignes...

Premières linges… Le Haut Mal de Pierre Léauté
Premières lignes… Le Verbe libre ou le silence de Fatou Diome
Premières lignes… Rentrée littéraire 2025 – Un jour ça finira mal de Valentin Gendrot
Premières lignes… Rentrée littéraire 2025 – Oû s’adosse le ciel de David Diop
Un thème inhabituel et un texte qui semble proposer un programme ambitieux.
J’aimeAimé par 1 personne
C’est la pionnière dans son domaine et je trouve ça bien, même si c’est ambitieux effectivement
J’aimeAimé par 1 personne