Rentrée littéraire 2024 : Le Harem du roi de Djaïli Amadou Amal

Quelle différence pour une femme amoureuse de savoir son mari entre les bras d’une coépouse, d’une maîtresse ou d’une concubine. Ça reste les bras d’une autre.

Encore une belle découverte pour cette rentrée littéraire. Je n’avais encore jamais lu Djaïli Amadou Amal, pourtant « Les impatientes » attend patiemment dans ma PAL que je veuille bien me pencher dessus. C’est donc avec son troisième opus, Le Harem du roi, que je découvre la plume de l’autrice.

Grâce à une plume visuelle, simple et engagée, l’auteure aborde dans Le Harem du roi des thématiques fortes qui semblent chers à son cœur. Elle aborde aussi bien la polygamie, que le mariage forcé, encore très présent au Cameroun.

D’une manière romancée, elle prend le cas d’un couple moderne heureux en ménage et qui va pourtant être confronté aux traditions séculaires, aux coutumes où se mêlent à la fois l’islam mais aussi des coutumes bien plus anciennes. Elle démontre qu’il est très difficile de s’affranchir de ces croyances, malgré toute la bonne volonté du personnage principal, médecin, désireux de faire évoluer les mentalités. Pourtant l’attrait du pouvoir aura raison de ses dernières réticences et il deviendra ce roi tout puissant, au détriment de ses convictions.

Djaïli Amadou Amal explore les changements profonds qui s’opèrent dans ce couple pourtant proche et amoureux. Chacun vivra cette épreuve à sa manière.

Djaïli Amadou Amal est l’une des voix les plus importantes de la littérature camerounaise. Avec son roman, elle raconte la société camerounaise, mais tente surtout de briser les tabous en donnant enfin une voix à ces femmes silencieuses, qui subissent viols, mariages forcés ou polygames, sans avoir le droit de dire non.

La condition de la femme est largement décortiquée, sous toutes ses formes, que ce soit la femme mariée qui doit tout accepter, même les co-épouses, les servantes…

Une société patriarcale où la femme n’existe que pour le bon plaisir de l’homme. On voit peu à comment les études, et l’émancipation de la femme lui permettent de ne pas subir ou alors si elles subissent c’est par choix. Mais ce choix est-il fondamentalement définitif…

Je vous laisse découvrir ce roman d’une autrice engagée pour qui la lecture est le chemin vers la culture, chemin de l’émancipation de la femme, pour se prémunir des violences mais aussi des mariages forcés. Ce livre touchera toutes les femmes éprises de liberté, solidaires de celles qui n’ont aucune liberté, tout en mettant en avant des pratiques contre lesquelles l’auteure invite à lutter.

Merci à 20 minutes et aus éditions Emmanuelle Colas

Parution : 14 août 2024 – Éditeur : Emmanuelle Collas – Pages : 288 – Genre :  littérature camerounaise, littérature francophone, rentrée littéraire, psychologie, traditions, Afrique, polygamie, littérature africaine

Boussoura et Seini forment un couple moderne qui vit à Yaoundé. Il est médecin, elle est professeure de littérature. Une famille épanouie jusqu’au jour où tout bascule quand Seini est rattrapé par son passé. Fils de roi, il est appelé à prendre la succession. Malgré les réserves de son épouse, l’attrait du pouvoir est le plus fort. Devenu lamido, commandeur des croyants et garant des traditions et de la religion, il se transforme en roi tout-puissant. 

Après Les Impatientes et Cœur du Sahel, Djaïli Amadou Amal nous livre une histoire d’amour bouleversante et romanesque d’une cruelle actualité. Dans Le Harem du roi, elle brise à nouveau les tabous sur le mariage forcé et la polygamie, en dénonçant la servitude en Afrique et en donnant une voix à celles et ceux dont on ne connaît pas l’existence.


Ju lit Les Mots

– Blog littéraire – Critiques littéraires – Co-fondatrice Prix des auteurs inconnus – Membre the funky geek club – Contributrice journal 20 minutes –




Catégories :Contemporain, Emmanuelle Collas

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15 réponses

  1. il m’attend. Certainement ma prochaine lecture. Hâte 😉

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  2. Je ne connais pas cette auteure, merci pour la découverte Julie.

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  3. « elle raconte la société camerounaise, mais tente surtout de briser les tabous en donnant enfin une voix à ces femmes silencieuses, qui subissent viols, mariages forcés ou polygames, sans avoir le droit de dire non. » Ton avis en entier invite à la lecture de ce roman mais cette phrase m’a particulièrement interpellée. Merci pour cette forte découverte.

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  4. Avatar de ducotedechezcyan

    ça a l’air d’une lecture très forte, je ne suis pas sûre d’être armée pour les sujets difficiles qu’elle aborde pour l’instant, mais je garde le titre en tête.

    Merci pour cette découverte 😉

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  5. C’est un roman que j’avais repéré et qui m’attire beaucoup de par les sujets abordés. J’ai aussi très envie de découvrir la plume de l’autrice, que je ne connais pas encore.

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