Rentrée littéraire 2024 : Challah la danse de Dalya Daoud

Quand leurs enfants partirent du village, Hassan leur prescrivit de ne pas oublier leurs origines mais, avec le temps et la façon de leur père de si bien composer, ils ne surent pas s’il parlait de l’Algérie ou du Lotissement

Une chronique sociale d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. L’auteure raconte brillamment la vie de ces familles ouvrières pour la plupart d’origine maghrébine, tout en brossant cette vie où l’intimité n’existe pas, elle évoque en toile de fond l’Histoire de cette France dans laquelle chaque membre de cette communauté doit trouver sa place.

C’est aussi le choc générationnel, des cultures, entre ces parents dont l’envie profonde est un retour envisagé au pays natal et ces enfants qui se sentent bien ancrés dans cette vie française. C’est l’émancipation des traditions familiales qui donne une saveur particulière au récit tout en se confrontant aux coutumes afin d’en créer de nouvelles.

Des tranches de vie qui se dégustent, se hument, au gré des pages qui défilent sur une vingtaine d’année, mais qu’on aimerait voir se poursuivre après 1998, pour continuer quelques années encore aux côtés de ces familles.
Une lecture qui fait du bien, un hymne joyeux où l’intégration est vécue comme un partage des cultures, car elle ne peut se faire que si tous participent à une construction harmonieuse des relations humaines.

Je remercie les Editions Nouvel Attila et Babelio pour l’envoi de ce livre.

Parution : 19 août 2024 – Éditeur : NOUVEL ATTILA – Pages : 256 – Genre : contemporain, littérature française, intégration, historique, immigration

Chemin des brigands logent dix familles, la plupart issues du Maghreb, dans un lotissement ouvrier bâti à côté d’une usine de textile. En marge du village, de ses bars, de son église, de sa ferme et de son lama, voici leur histoire. On s’attache à Bassou, fils chéri de Lalla, qui grandit sans trouver sa place au bourg ni chez ses cousins de banlieue, ainsi qu’au clan des filles, Olfa et Jihane en tête, dans leurs velléités d’émancipation des mœurs familiales et d’intégration à la grande ville. Ce roman vrai d’un micro quartier populaire, de la dimension du mythe, se lit comme une enquête, avec tous les éléments de l’harmonie comme de la discorde, sans que ses habitants, confrontés au miroir social, ne sachent jamais s’ils sont des brigands ou des perdants. Un hymne à la joie, musical et charnel.


Ju lit Les Mots

– Blog littéraire – Critiques littéraires – Co-fondatrice Prix des auteurs inconnus – Membre the funky geek club – Contributrice journal 20 minutes –




Catégories :Contemporain, Le Nouvel Attila

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11 réponses

  1. La couverture ne m’aurait pas attirée mais tu donnes envie de découvrir ces tranches de vie. Quant à tes derniers mots, ils sont très justes.

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  2. Tu as fait une belle découverte alors !

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  3. J’aime assez l’idée de ces tranches de vie à découvrir. Je n’avais pas encore entendu parler de ce roman, alors merci pour la découverte.

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  4. Je n’ai pas vu passer ce titre, j’aime bien les romans en « tranches de vie », il me tenterait assez mais le quatrième me fait craindre une évocation à hauteur d’adolescents, je ne suis pas certaine, du coup, d’être le coeur de cible …

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    • Effectivement il y a de ça car ce sont des souvenirs racontés. Tu risque de ne pas y trouver ton compte.
      Par contre, sans être des tranches de vie, Le tube de coolidge qui vient de sortir pourrait te plaire 😉 j’en parle sur le blog si tu veux jeter un œil.
      Merci de ton passage 😉

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