Rentrée littéraire 2024 : Ne vois-tu pas que je brûle de Nathalie Rheims

J’ai toujours été curieuse de l’infinie variété des sentiments. Pas deux histoires pareilles et, en même temps, on a l’impression que c’est chaque fois la même chose. Un frère, une sœur, un père, une mère, un ami, ça se ressemble dans la forme des sentiments, puisque c’est ce qu’on partage de plus intense au moment où on le vit.

le titre, évocateur, est tiré de l’analyse freudienne du rêve de la phrase de Lacan « Père, ne vois-tu pas que je brûle ? » qui met en lumière la rencontre manquée du rêveur avec ce père. Cela présageait un livre introspectif, personnel, comme l’auteure aime les offrir, un peu comme une offrande pour se soigner de ses traumatismes, en portant une attention particulière à la psychologie des personnages et à leurs émotions profondes.

A chaque livre l’auteure lève le voile sur ses souffrances et qu’on retrouve ici un peu de son premier livre L’un pour l’autre (1999) dans lequel l’auteure fait superposer l’image de l’acteur Charles Denner et celle de son frère mort dix ans auparavant. Si dans celui-ci, elle explore le deuil, avec Ne vois-tu pas que je brûle elle dévoile un secret profondément enfoui, pourtant fil conducteur de toute son œuvre, alternant souvent entre réalité et paraitre.

Nathalie Rheims, se met à nu, explore ses failles et laisse tomber le paraître pour enfin être elle-même et se concentrer sur sa faille la plus profonde, celle de la recherche du père, de la reconnaissance en tant que fille, mais aussi enfin accepter son histoire.

J’ai retrouvé la sensibilité à fleur de peau qui caractérise l’auteure ainsi que sa plume introspectif comme psychanalyse.

Lu pour le journal 20minutes.fr

Parution : 4 septembre 2024 – Éditeur : Léo Scheer – Pages : 176 – Genre : tranche de vie, introspection, relations familiales

De livre en livre, Nathalie Rheims n’a cessé d’explorer les limites de la vérité et de l’illusion dans la littérature, levant chaque fois, par petites touches, un pan du voile qui recouvre son existence. Il a été question de son frère, de son père, de sa mère, de ses premières amours, de l’homme qui a partagé sa vie de femme, mais il est un secret qu’elle a toujours gardé profondément enfoui sous les mots. Un secret qui est au cœur de son œuvre, l’axe caché autour duquel tous ses romans se sont construits. Après vingt ans d’écriture ininterrompue, elle a décidé de nous le révéler.


Ju lit les mots

– Blog littéraire – Critiques littéraires – Co-fondatrice Prix des auteurs inconnus – Contributrice journal 20 minutes – Membre the funky geek club



Catégories :Contemporain, Léo Scheer

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7 réponses

  1. Merci Julie pour ce partage. Je n’ai rien lu de cette auteure. Peut-être trop personnel et introspectif pour moi, ce type de roman.

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  2. je me méfie toujours de ce genre de récit mais parfois je me laisse surprendre et j’apprécie.

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  3. Comme Céline, je dois avouer que je n’ai encore jamais lu de roman de cette autrice que je connais seulement de nom et de réputation. Toujours un plaisir de te lire, passe un bon weekend 🙂

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