Dernière invention des questionneurs de la Gestapo. On fait tourner une fraise de dentiste dans la gencive jusqu’à ce que la molette attaque l’os de la mâchoire

En 1939, Joseph Kessel est grand reporter de presse et romancier. Après la défaite de 1940, parvenu à Londres, il s’engage dans les Forces Françaises Libres. Il est connu pour avoir composé, avec son neveu Maurice Druon, les paroles du « Chant des Partisans », sur un air traditionnel russe.

Joseph Kessel livre un vibrant hommage à la Résistance française durant la Seconde Guerre mondiale. Publié en 1943, alors que la France vivait encore sous l’Occupation, ce roman mêle fiction et réalité pour peindre avec une intensité rare le courage, les doutes, et les sacrifices de ces héros de l’ombre. Avec son style direct et émouvant, Kessel immortalise une page sombre de l’Histoire tout en célébrant la dignité humaine face à l’oppression.

Sans fioritures, on entre directement dans le vif du sujet avec ce livre écrit en 1943, dont l’auteur a modifié les faits (les lieux, les noms) afin que personne ne soit reconnu par les Allemands, la France étant toujours occupée.

Avec émotion et authenticité, il retrace, en partie, les années noires de la France sous l’occupation allemande, où des hommes et des femmes choisissent la résistance, une liberté dans l’ombre plutôt qu’une vie d’esclave, on imagine très bien la vie terrifiante des protagonistes, qui dans les premières heures furent considérés comme des terroristes par beaucoup de Français…

Des hommes et des femmes ordinaires dans des circonstances extraordinaires, nous donnent des leçons de bravoure, d’abnégation, de don de soi.

5 hommes sur 300. C’est le nombre de survivants dans le groupe de résistants suivi par Kessel au bout de quelques mois d’activité. 3 mois. L’espérance de vie d’un nouvel engagé.

Un livre qui colle à l’âme, impossible à oublier, chargé d’espoir.

Aurais-je été meilleure ou pire que ces gens si…. ?

Adapté au cinéma en 1969, par Jean-Pierre Melville, qui mêle ses souvenirs d’ancien résistant à ceux de Kessel, le film joue sur les silences et les regards, la scène de l’exécution du traître est aussi impressionnante que chez Kessel, voir peut-être même plus.

L’Armée des Ombres est un chef-d’œuvre intemporel, une exploration profonde du courage humain et une commémoration des sacrifices de ceux qui ont combattu dans l’ombre pour la liberté.

C’est une œuvre à lire, à relire, et à transmettre, tant pour son intensité littéraire que pour la mémoire qu’elle préserve.

Parution : 11 mai 2001 – Éditeur : Pocket – Pages : 253 – Genre : littérature française, suspense, thriller historique, seconde guerre mondiale, résistance, occupation

C’est à Londres, en 1943, que joseph Kessel, conteur inégalable et premier chroniqueur de notre temps, a écrit « L’armée des ombres », qui n’est pas seulement l’un de ses chefs-d’oeuvre mais le roman-symbole de la Résistance que l’auteur présente ainsi : « La France n’a plus de pain, de vin, de feu. Mais surtout elle n’a plus de lois. La désobéissance civique, la rébellion individuelle ou organisée sont devenues devoirs envers la patrie […]  Jamais la France n’a fait guerre plus haute et plus belle que celles des caves où s’impriment ses journaux libres, des terrains nocturnes et des criques secrètes où elle reçoit ses amis libres et d’où partent ses enfants libres, des cellules de torture où malgré les tenailles, les épingles rougies au feu et les os broyés, des Français meurent en hommes libres. Tout ce qu’on va lire ici a été vécu par des gens de France. »

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 juillet 2024 au 11 juillet 2025)

Catégories :Challenge Polars et Thrillers, Classique, Historique, Pocket, Thrillers/Polars

Tags:avis lecture, chronique, Histoire, thriller