Happy fucking Christmas, dear Janet ! de Lucie Britsch – Un Noël acide et grinçant

« Le lendemain, après le travail, j’ai rendez-vous chez le docteur. Le secrétariat a téléphoné pour me dire que mon dernier examen gynéco remontait à trois ans et qu’il était temps de venir faire un frottis vaginal. On est loin du frotti-frotta dont j’aurai sans doute eu besoin mais tant pis, pour une fois que quelqu’un s’intéresse à mon vagin, je ne vais pas le décourager. »

Avec Joyeux putain de Noël, chère Janet ! Lucie Britsch offre une plongée délicieusement cynique dans les affres de la solitude et du mal-être, saupoudrée d’un humour mordant qui fait mouche. Loin des contes de Noël réconfortants, ce roman se démarque par son ton acide et irrévérencieux, où l’esprit des fêtes est mis à mal par une protagoniste aux répliques cinglantes et à la misanthropie jubilatoire. Un livre qui tranche avec les récits de fin d’année, et cela, pour mon plus grand plaisir !

Janet, l’héroïne de ce roman, est une femme désabusée qui n’attend plus grand-chose de la vie. Noël ? Une épreuve qu’elle subit avec lassitude, entre alcool, solitude et réflexions caustiques sur le monde qui l’entoure. Mal dans sa peau, incapable de se fondre dans le moule des fêtes obligées, elle oscille entre auto-dérision et désespoir, jonglant avec les absurdités du quotidien et les injonctions au bonheur que la société lui impose.

L’auteure manie l’ironie et le sarcasme avec finesse et chaque page est truffée de répliques cinglantes et de pensées absurdes qui font rire tout en mettant le doigt sur des vérités parfois amères.

Les fêtes de fin d’année, ne sont pas toujours source de joie pour tous et pourtant, on doit sourire et faire semblant sous peine que cela soit mal vu et mal compris. Qui n’a jamais ressenti une forme de lassitude face aux conventions de Noël ? Le roman décortique cette période de l’année, entre pression sociale et faux-semblants.
Janet est antipathique, ses angoisses, son malaise et sa solitude résonnent, même lorsqu’ils sont dissimulés sous une couche d’humour acerbe.

Même si j’ai passé un moment agréable, que j’apprécie l’humour, noir, le cynisme, j’ai trouvé que c’était redondant et que la fraîcheur du début s’essoufflait au fil de la lecture. À force d’accumuler les piques et les sarcasmes, l’auteur nous perd.

L’histoire repose avant tout sur les pensées de Janet et son regard sur le monde, ce qui manque d’intrigue à proprement parler et donc de structure. C’est comme une bonne copine qu’on écouterait se plaindre, mais qu’on aimerait débrancher.
Janet est le miroir déformant de nos propres contradictions : elle critique tout, mais aspire à tout ce qu’elle critique. Lucie Britsch offre une lecture mordante et désabusée, surtout lorsqu’on en a assez des récits de Noël trop sages et trop mielleux.

Je remercie les Éditions du cherche midi et Netgalley pour l’envoi de ce titre.

Parution : 7 octobre 2021 – Éditeur : Cherche Midi – Traduction : Arnaud Regnauld – Pages : 304 – Genre : littérature anglaise, humour noir, critique sociale

Un premier roman salué par une critique unanime, idéal pour tous ceux que les gens heureux horripilent.

Voici Janet. Janet est triste. Pas seulement pour elle : pour le monde. Le monde, vous savez ? Ce show merdique qui est en train de très mal se terminer. C’est pourquoi Janet s’est isolée : elle travaille dans un refuge pour chiens, au milieu des bois. Là, au grand dam de son petit ami, elle peut éviter au maximum le contact avec les humains.
C’est que, voyez-vous, Janet n’a pas envie de rendre les autres tristes. Elle n’a pas envie de se pointer dans une maternité et d’expliquer aux nouveaux parents que, d’une manière ou d’une autre, ils vont foutre la vie de leur gosse en l’air.
Et cependant, il lui arrive parfois de se demander à quoi ça pourrait ressembler, de ne pas être triste. Aussi, quand son médecin lui parle d’un nouvel antidépresseur qui pourrait lui permettre d’être heureuse pour Noël, Janet, sur un coup de tête, tente sa chance. C’est le début d’une série d’événements improbables qui vont chambouler son quotidien et l’obliger à remettre en question sa vision radicalement pessimiste de l’existence.

Provocateur, profond, irrésistible, le premier roman de Lucie Britsch est l’antidote parfait à ce monde obsédé par le bien-être. Un livre qui, paradoxalement, rend vraiment heureux !


Ju lit Les Mots
– Blog littéraire – Critiques littéraires – Co-fondatrice Prix des auteurs inconnus – Membre the funky geek club – Contributrice journal 20 minutes –



Catégories :Cherche midi, Contemporain, littérature anglaise

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13 réponses

  1. Je l’avais repéré puis oublié alors merci pour ton avis étant toujours avide de récits pétri d’ironie et de sarcasme. Mais il est vrai qu’il faut aussi savoir doser, trop de sarcasme finissant pas lasser…

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  2. l’effet redondant est souvent le cas dans ce genre de littérature, on adore au début et puis on se lasse .

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  3. Dommage que ça s’essouffle un peu, car j’aime beaucoup ce genre d’humour.

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  4. « C’est comme une bonne copine qu’on aimerait débrancher. » Tu m’as fait rire avec cette phrase 🤭

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  5. Ça a vraiment l’air d’être de l’humour noir comme je l’aime. Le sujet me plaît. Rien que le titre on sait qu’on va passer un bon moment. Merci pour ce partage Julie 🙂

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  6. Ah, si ça défouraille à coup de sarcasme, ça devrait me plaire !!!

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Rétroliens

  1. Bilan lectures Février 2025 – Ju lit Les Mots

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