Les Morsures du Silence de Johana Gustawsson – Un thriller glaçant


Je ne peux pas regretter mes actions ou, plutôt, mon inaction, car le regret est vide de sens : on ne ressuscite pas le passé, rien ne sert de perdre du temps et de l’énergie à se lamenter sur ce qui n’a pas été fait.


La plus suédoise des auteures françaises, nous immerge dès les premières pages, dans ce froid qui enveloppe le lecteur, à l’image de ces meurtres dont les ramifications sont bien plus enracinées et profondes qu’il n’y parait.

Aleksander doit résoudre un nouveau meurtre qui prend racine dans celui commis il y a des années et dont le coupable a toujours crié son innocence. Maïa, policière française installée depuis peu sur l’île. À eux deux, ils vont tenter de démêler le vrai du faux et de remonter le temps, pour une course contre la montre et arrêter le tueur.

L’alternance entre les différents personnages et découvertes, donne une densité au récit, le rendant beaucoup plus complexe qu’il n’y parait, chaque pièce du puzzle s’emboîte progressivement. Ce qui renforce le suspense et maintient une tension constante. Le lecteur avance peu à peu dans les arcanes d’une enquête policière, dévoilant les traumatismes des personnages, mais aussi de toute une communauté.

L’auteure, à travers son intrigue aborde des sujets très touchants, et peu abordés. Nous avons toujours le point de vue du meurtrier, son histoire, celles des flics qui vivent l’enquête, mais rarement les blessures des familles qui perdent leurs enfants. L’auteure avec talent et empathie se place des deux côtés de la barrière et évoque l’impossible deuil de ceux qui restent. Comment ces familles se reconstruisent-elles, quel nom leur donner ? Est-on orphelin, veuf… De son enfant ? C’est sujet tellement inconcevable qu’il n’y a pas de terme pour désigner ce fait contre-nature.

Johana Gustawsson frappe une nouvelle fois avec son dernier thriller glacial, elle signe ici un récit diablement irrésistible, à la frontière du polar et du thriller psychologique.

Un excellent thriller français qui a tout du très bon polar scandinave !

Je remercie les éditions Calmann-Lévy pour leur confiance.

Parution : 8 janvier 2025 – Éditeur : Calmann-Lévy – Pages : 320 – Genre : littérature française, polar, thriller

Vêtu d’une aube blanche et coiffé de bougies, un adolescent est retrouvé le crâne fracassé sur l’île de Lidingö, qui fait face à Stockholm. Or vingt-trois ans plus tôt, une jeune fille a été découverte assassinée elle aussi, au même endroit, dans le même costume traditionnellement destiné à fêter la Sainte-Lucie. À l’époque, le petit ami de la victime avait été condamné pour ce meurtre qu’il a toujours nié.

Était-il innocent ? Le véritable coupable aurait-il frappé à nouveau ? Mais pourquoi maintenant ?

Le commissaire Aleksander Storm, avec l’aide inattendue de la policière française Maïa Rehn récemment installée en Suède, va obstinément tenter de démêler les fils de cette énigme. Et mettre au jour un secret enfoui depuis si longtemps qu’il a fait bien des ravages…

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (du 12 Juillet 2024 au 11 Juillet 2025)


Ju lit Les Mots
– Blog littéraire – Critiques littéraires – Co-fondatrice Prix des auteurs inconnus – Membre the funky geek club – Contributrice journal 20 minutes –



Catégories :Calmann-lévy, Challenge Polars et Thrillers, Littérature française, Thrillers/Polars

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13 réponses

  1. Cette question du deuil de ceux qui restent est intéressante. Quant à la construction de ce thriller, elle a l’air des plus efficaces.

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  2. Je confirme, j’ai aimé ce polar, les sujets abordés, avec justesse, sans en faire trop. Ma chronique est à venir, elle est écrite, mais pour le moment, j’ai plus d’articles à publier que de jours en février 😆

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  3. ah les auteurs du Nord et des pays froids , ils produisent des polars qui vous réchauffent ou qui qui vous glacent ?

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  4. Je pensais qu’elle était Suédoise mais non c’est une autrice française. 😉 Merci pour ton joli retour Julie 🙂

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Rétroliens

  1. Bilan lectures Février 2025 – Ju lit Les Mots

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